Dernière journée de roadtrip, cet après midi je dois rendre la 208 à l’aéroport de Marrakech. Avant cela, je pars visiter la Kasbah du Glaoui de Telouet, juste en face de mon hotel, le Lion d’Or. D’extérieur, on a l’impression que la kasbah n’est qu’un amas de ruines d’une grande batisse en pisé qui n’a rien de particulier avec les autres kasbahs.

On dirait même plus une ruine...

Des cigognes se sont installées sur une ruine.

Pourtant, une fois à l’intérieur à l’étage, derrière les premiers couloirs obscurs en pisé, on tombe sur une partie restaurée et c’est vraiment impressionnant, tant de finesse dans la décoration !

D'abord on traverse la partie non restaurée de la kasbah.

Puis après un couloir on tombe sur de magnifiques pièces.

Je suis bouche bée.

Jeu de lumière.

Les pièces restaurées sont finement décorées.

La vue sur Télouet, la vallée et les cimes enneigées est pas mal aussi.

J’oublie de dire que je suis tout seul en plus à visiter le site, ce qui ajoute à la sérénité du lieu.

La Kasbah est vraiment une étape incontournable dans le coin, je n’aurai jamais cru voir cela car je n’avais vu aucune photo sur le net avant et le descriptif du Routard n’était pas très clair.

En fait, le passage par Telouet sur la route entre Marrakech et Ouarzazate lors d’un road trip me semble vraiment indispensable : la remontée de la vallée est majestueuse, et puis Telouet fait une étape parfaite pour couper la route tout en prenant le temps de visiter ce monument historique.

En fin de matinée je pars en direction de Marrakech. A Telouet, quelques voitures intéressantes.

La route depuis Telouet jusqu’à la nationale est réputée difficile, mais je ne trouve pas. J’ai l’impression d’avoir vu bien pire depuis une semaine, là on ne rencontre quasiment personne donc c’est pas un problème que le goudron soit abimé car on peut éviter facilement les trous, la bande de goudron fait juste la taille d'une voiture. Par contre c’est sur que l’on roule pas vite, mais le paysage aux couleurs multiples mérite de prendre son temps.

Cette colline semble être recouverte de duvet vert.

Vue sur les sommets de l'Atlas, on est déjà à 2000 mètres.

La descente du col de Tizi N Tichka est vraiment agréable sur cette belle route toute neuve que j’avais déjà pris à l’aller.

On a presque l'impression de rouler sur un boulevard.

Mais c'est en fait une prouesse de génie civil. J'imagine la même route ici dans nos montagnes, cela n'existe pas (on a des tunnels toutefois).

Je vous raconte ici ma dernière péripétie... Un peu avant d’arriver à Marrakech, je double un camion très lent sur une ligne droite avec personne en face et manque de bol, au bout de la ligne droite il y avait un contrôle de police. J’y coupe pas et on me fait signe de me mettre sur le bas côté. Le policier m’explique mon infraction et me dit que cela va me couter une amende de 400 dirhams, je le suis dans son véhicule pour qu’il dresse le procès verbal. Au lieu d’essayer de me dédouaner, je lui dis que je l’ai bien mérité et que cela me fera une bonne leçon à mieux regarder si la ligne est continue ou pas, qu’il a bien raison de me donner une amende. Ma remarque le fait sourire, il me dit que pour cette fois il ne me donne pas d’amende car je semble avoir compris mon erreur et que je retiendrai la leçon. J’ai du mal à le croire mais oui il me rend mon permis et les papiers du véhicule et me souhaite un bon séjour au Maroc. Alors là je suis vraiment surpris, la police est vraiment pédagogique avec les touristes ici !!

Je retourne à ma voiture et continue mon chemin vers l’aéroport en faisant une extrême attention à tous les panneaux, car ça m’étonnerait d’avoir un coup de chance une troisième fois de tomber sur un policier sympa.

L’arrivée en ville est un peu difficile, après 8 jours dans la campagne, et tout cet afflux de véhicule plus ou moins standard, de la mule au camion surchargé sans oublier les deux roues qui se faufilent partout. Je conduis prudemment jusqu’à l’aéroport ou je rends la voiture avec le plein (150 Dirham) et nettoyée (50 Dirhams à la station Afriquia juste avant l’entrée de l’aéroport).

Aucune remarque sur la voiture, ouf ! Cette pauvre petite 208 m’aura bien amené partout, malgré des conditions routières pas toujours faciles. A mon avis, elle a besoin d’une maintenance après cette location, cela tombe bien le voyant « entretien » s’est allumé un peu avant d’arriver à Marrakech, ce que je fais remarquer innocemment au gars de chez Hertz. Le bruit sous la voiture n’est peut être pas inquiétant, mais ce n’est quand même pas très confortable d’avoir cette impression que la caisse tape la route sans amortisseur. J'espère qu'ils vérifieront avant de la relouer.

Je note la différence de kilométrage depuis mon départ il y a 9 jours : 1900km. Soit un peu plus de 200km par jour en moyenne quand même.

 

 

 

 

 

Pour me rendre au centre ville de Marrakech depuis l'aéroport, je prends le bus public plutôt que les taxis qui sont réputés peu honnêtes. De toute façon, le bus me dépose à la Place Djema Elfna là où se trouve l’hotel donc pas besoin de s’embeter.

En attendant le bus, je discute avec un touriste du Bangladesh qui visite pour la première fois le pays. Je l’aide à communiquer avec le chauffeur, qui parle français mais pas anglais car il ne sait pas comment rejoindre son hotel.

L’arrivée à Marrakech est rapide, l’aéroport est quasiment en ville (5km). La place est déjà grouillante de monde avec beaucoup d’animation. Grâce à mon GPS, je trouve le Riad que j’avais réservé par téléphone le matin même.

Un Riad très mignon, le Riad Dar Yammi, un peu en retrait de la place qui a une terrasse qui a une vue partielle sur Djema Elfna.

Pour cette fin de journée, le programme est léger : sieste puis découverte de la place, rien de plus. Après une bonne sieste, je pars sur la célèbre place me promener. Je monte sur une terrasse qui domine la place dans un café pour prendre un gouter. L’endroit est tellement fréquenté par les touristes que le café a trouvé un moyen original de faire consommer. Pour rentrer dans le café, il faut déjà se servir une boisson dans le frigo, payer à l’entrée puis s’installer. Le concept permet d’optimiser à fond les revenus issus de la super localisation du café pile à l’angle de la place.

La partie centrale de la place est en rénovation d'où le rectangle vide.

On la domine complétement, avec le minaret de la mosquée de la Koutoubia dans l’alignement.

Alors que je suis attablé et profite de la vue. Je fais la rencontre de Hanane et de ses filles, touristes marocains en provenance de Casablanca. Comme elles n’avaient pas de place assise, elles restaient debout dans le café alors je leur avais proposé de s’asseoir sur les chaises vides de ma table. Visiblement ma proposition les a beaucoup touchées, elles tiennent à m'offrir des gateaux marocains puis nous faisons connaissance. De fil en aiguille, nous resterons finalement ensemble toute la soirée à la table du café, à regarder le spectacle de la place tout en discutant de sujets passionnants. Une soirée mémorable, une des plus belles de mon séjour au Maroc. Tous les deux du même âge, la trentaine, nous avons parlé de nos vies, tellement similaires malgré que nous vivions dans deux pays à la culture différente, ses filles qui parlent français et ont un age proche de mes enfants m’ont posé pleins de questions sur la France, sur nos habitudes, c’était très drôle… C’est finalement la première fois du voyage que j’échange avec une femme marocaine.