Icefield Parkway fait partie des plus beaux itinéraires routiers du monde. De Jasper à Banff, cette magnifique route serpente sur 232 kilomètres en plein coeur des Montagnes Rocheuses, il y a de nombreux points de vue d’où on peut admirer les étendues sauvages, des pentes couvertes de sapins aux lacs à la couleur bleu azur. La route passe des cols à plus de 2000 mètres et on s’approche de nombreux glaciers.
Depuis Jasper, nous partons pour une longue route jusqu’à Banff. Nous partons assez tôt pour profiter pour s’arrêter à tous les points de vue tout au long de la journée. Avec le recul, je pense qu’une journée n’était déjà pas suffisante pour prendre le temps de visiter tous les sites de l’Icefield Parkway, il faudrait pouvoir dormir quelque part mais nous ne voulions pas faire de camping et la seule option était donc d’aller jusqu’à Lake Louise. Le temps est brumeux lorsque l’on quitte la ville dans laquelle nous avons passé plusieurs jours, et nous avions déjà visité les deux plus belles cascades de la région, nous passerons donc ces étapes. Notre premier arrêt sera le Goats & Glacier Lookout, sur le bord de la route, d’ici on domine la rivière et l’immense forêt de sapins.
La rivière au fond de la vallée a une couleur laiteuse, de nombreuses îlots se sont formées.
Sur la route, le paysage est magnifique, la brume disparait et laisse apparaitre les grandioses sommets rocheux
Tout au long du chemin, il est possible de simplement s’arrêter sur le bord de la deux fois deux voies, et admirer le paysage. Parfois, là où le paysage est le plus incroyable, un petit parking est aménagé pour éviter de gêner le trafic. On multiplie les arrêts photos.
Ici, des panneaux indiquent le nom des montagnes que l’on a sous nos yeux. Des énormes corbeaux sont installés sur le panneau et nous fixent du regard. On a un peu l’impression d’être dans un western mais sans les vautours.
On suit la rivière Athabasca jusqu’à sa source, le glacier éponyme. On remonte la vallée et la route longe le lit de la rivière entourée de glaciers imposants.
Le soleil a maintenant chassé la brume matinale, le sol humide est maintenant séché par les rayons et la route commence à fumer.
Les points de vue s’enchainent et on se rapproche des glaciers, ici on est plongé dans une nature sauvage, seulement dérangée par ce ruban d’asphalte.
Pas de réseau téléphonique, pas de village, pas de chemins, la nature sauvage est ici préservée et dans un parfait état de conservation.
Sur le bord de la route, alors que l’on attaque la montée du col, une belle cascade coule juste devant nous, c’est la cascade de Tangle Creek Falls qui dévale la falaise et se fraye un chemin au milieu des pins, on s’arrête pour l’admirer.
Au sommet du col, c’est ici que icefied Parkway prend tout son sens. Il n’y a plus d’arbres, c’est ici que nait de la rivière Athabasca que l’on a remonté depuis Jasper.
Icefield veut dire glacier en anglais, et ici on est quasiment à leur niveau.
La route redescend maintenant vers Banff. On a culminé à presque 2100m d’altitude selon le GPS de la voiture. On a un peu ressenti le manque d’air alors que l’on marche autour des points de vue. Il y a dans le coin de superbes attractions que l’on a décidé de ne pas profiter par manque de temps mais qui aurait mérité un jour de plus (faisable depuis Jasper) comme le chemin du Parker Ridge Trail qui amène à un point de vue incroyable sur un glacier, ou alors plus facilement mais bien plus cher, une expédition en camion bus sur le glacier de Athabasca. Il faut dire, venant de Haute Savoie et voisins de Chamonix, on ressent moins le besoin de découvrir un glacier, nous en avons un très beau à une heure de chez nous. Néanmoins, le cadre est fantastique, et bien différent des Alpes françaises.
La route fait de grands lacets pour rejoindre le fond de vallée. Malheureusement de ce côté de la route, le temps est déjà en train de changer, comme tous les jours, avec des nuages qui s’accumulent.
On roule longtemps sans faire d’arrêts jusqu’à notre prochaine étape, on dépasse le village de Saskatchewan, où se trouve la seule station service sur le chemin de Lake Louise le long de icefield parkway. L’essence y est hors de prix, heureusement l’Audi n’est pas gourmande et on a largement de quoi tenir. Le paysage a changé maintenant, les montagnes sont beaucoup plus hautes et vertigineuses, plus rocheuses aussi. La vallée se resserre et on grimpe à nouveau vers un nouveau col. Mais avant, on fait une nouvelle étape au lac de Waterfowl.
Le lac a une couleur laiteuse, surement que le rendu serait plus grandioses avec un temps clair, mais la montagne en face du lac une très belle forme qui se reflète dans les eaux.
Nous arrivons maintenant au clou de cette journée. En préparant notre voyage dans les Rocheuses Canadiennes, il y avait quatre lacs qui sortaient du lot avec des couleurs ou un emplacement splendide et que je voulais absolument voir sous des conditions idéales. Il y avait tout d’abord le Lac Maligne de Jasper, les deux lacs mondialement connus de lac Louise et lac Moraine. Puis aujourd’hui, nous découvrons donc le lac Peyto, le dernier de cette Bucket list personnelle. Le lac est situé en haut du deuxième col de Icefield Parkway, à environ 2000m d’altitude. Le parking gigantesque nous rappelle que l’on arrive dans une des perles du tourisme canadien. Du parking, il faut marcher une centaine de mètres sur un chemin goudronné qui passe au milieu des sapins.
On arrive sur une plate-forme de bois qui avance au dessus de la falaise face à ce joyau de la nature, le Lac Peyto.
Le lac a une couleur bleue turquoise unique, reconnaissable et différente de ce que l’on a vu jusqu’à présent.
La forme du lac laisse court à son imagination, beaucoup semblent voir une tête de loup avec ses oreilles et son museau.
Le glacier qui alimente le lac est bien en retrait, c’est ce genre d’image qui nous rend mélancolique, qui nous laisse penser que ce sont des paysages que nos enfants n’auront pas la chance de voir de leurs propres yeux.
On descend de la plateforme pour s’installer en contrebas dans le pierrier pour prendre une photo face à cette splendeur de la nature. On se sent tellement privilégié de pouvoir contempler ce paysage, en plus le soleil a décidé de nous offrir un peu de chaleur et de luminosité.
On s’installe ici, on avait prévu de faire notre pique nique face au Lac Peyto.
On ne peut guère trouver un meilleur endroit pour le déjeuner. On restera un long moment à contempler le lac, à en imprimer l’image dans nos souvenirs.
On reprend la route avec ce sentiment de plénitude. Le Lac Peyto était notre dernière étape du jour le long de Icefield Parkway qui se termine à Lake Louise. Or quelques minutes plus tard, un arrêt improvisé s’impose, la route passe le long d’un lac magnifique que je n’avais pas spécialement noté sur ma carte.
Sa couleur ressemble un peu à celle du lac d’Annecy d’un bleu magnifique. Il s’agit du lac Bow qui s’étend au pied de montagnes aux hautes falaises. C’est grandiose.
Après toute cette route et les arrêts de toute la journée, on est un peu fatigué et on profite un peu de l’eau avant de finir la route jusqu’à Banff.
L’eau est glaciale, normale pour un lac de glacier, mais on arrive à tremper un peu les pieds, pas plus. C’est déjà pas mal… Cette petite pause conclut donc cette journée incroyable sur une des plus belles routes du monde, à tutoyer les glaciers entre Jasper et Banff, sur la Icefield Parkway.