Après quelques heures de sommeil seulement, il faut déjà se réveiller et faire les valises. Nous devons rejoindre notre taxi sur le coup de 4 heures du matin. Après la longue soirée de mariage d’hier, les paupières sont lourdes mais la fatigue laisse la place à l’excitation. Mais pourquoi on aime tellement se faire du mal comme cela ? Nous avons réservé une excursion en montgolfière au-dessus de Louxor, une expérience que l’on ne voulait absolument pas manquer. La vue dans le ciel de Louxor sur la vallée du Nil au petit matin est extraordinaire... 

L’organisation est vraiment efficace et le rapport qualité prix de cette expérience est imbattable, dans quel autre pays ou autre ville peut on voler en montgolfière pour moins de 100e, mais surtout le cadre de Louxor sied parfaitement à cette activité, avec les montagnes arides renfermant encore tant de mystères qui bordent la vallée du Nil et ses cultures bien vertes. Notre taxi nous dépose à l’embarcadère de la rive Est où tous les autres voyageurs sont rassemblés dans les bateaux pour traverser.

Le départ se fait depuis la rive Ouest, et après quelques minutes de traversée, nous montons dans un minibus qui nous amène sur la zone de décollage au milieu des champs de maïs. Les montgolfières sont en train d’être installées et gonflées les unes après les autres dans la pénombre. Le feu gonfle les immenses ballons, c’est un festival de couleurs.

On reçoit les instructions de sécurité alors que les lueurs de l’aurore viennent offrir un magnifique cadre avec les feuilles des palmiers qui se distinguent dans la pénombre. 

Lorsque la montgolfière est suffisamment gonflée, on grimpe les uns aux autres dans le panier, on est environ une quinzaine de personnes autour du pilote.

La vue est tout simplement incroyable, on s’élève en douceur dans le ciel de Louxor, au-dessus des champs verdoyant. Tout le monde contemple le paysage en silence.


On survole déjà le temple d’Hatshepsut face aux grandes falaises.

Les montagnes de l’ouest commencent à roussir par les rayons du soleil qui dépasse maintenant de l’horizon.

On peut voir la frontière entre la zone cultivée issue et le désert avec les maisons des villageois qui bordent la route.

La montgolfière peut seulement contrôler son altitude, puis elle est portée par le vent. On est poussé plus au Nord vers la maison de M. Carter le célèbre archéologue, égyptologue qui a découvert la tombe de Toutankhamon. 

Il y a beaucoup de montgolfière dans le ciel, elles communiquent entre elles avec un talkie walkie. Le pilote a un iPad qui lui donne les informations de vol. Piloter une montgolfière semble plus technique qu’il y a parait, on ne ressent pas le vertige depuis la nacelle, mais le pilote doit jouer avec les vents pour éviter que l’on percute un autre des innombrables ballons.

Le soleil s’élevant dans le ciel, il se réfléchit dans le Nil et les montagnes prennent maintenant une couleur plus jaune. 

On est maintenant monté très haut pour laisser passer d’autres montgolfières, on a une vue panoramique sur toute la ville de Louxor, et les petits îlots au milieu du fleuve.

Les différents environnement sont aussi bien visibles avec cette belle couleur du matin. 

On survole le temple de Ramsès complètement détruit par des inondations. 

Comme on est plus haut, le vent nous ramène en arrière et on repasse devant le temple d’Hatshepsut. 

Avant d’atterrir, on peut apprécier des vues à la Yann Arthus Bertrand de la terre vue du ciel, avec l’embarquement des maisons les unes à côté des autres autour des champs.

Les ombres des palmiers s’étendent tout en longueur au dessus des différentes cultures. 

L’atterrissage est un peu sportif et surprenant. Nous arrivons assez vite au-dessus des maisons d’un village.

Les assistants communiquent avec le pilote pour repérer notre point de chute. Ils nous suivent en voiture pick-up à toute vitesse dans les chemins. Après avoir frôlé les toits des maisons, nous atterrissons dans un terrain vague, le pilote nous demande de nous mettre en position accroupie et de bien tenir la nacelle. On est chahuté dans tous les sens et finalement on s’arrête, la poussière soulevée par l’atterrissage du panier nous retombe dans les cheveux mais on met le pied par terre. Alors qu’il nous faut quelques minutes pour écouter le débrief du pilote, les assistants ont déjà remballé et rangé la montgolfière dans la benne du pick-up. Leur vitesse d’exécution nous a impressionné. Cette expérience de vol au-dessus de la terre des Pharaons a été exceptionnelle. Nous ne pouvons que recommandé de dépenser un peu d’argent et de mettre le réveil très tôt pour la vivre. Comme je le notais précédemment, il y a beaucoup d’endroits dans le monde où l’on peut voler en montgolfière, mais tant en terme de prix que de paysage, il est impossible de rivaliser avec les prestataires de Louxor. Après cette superbe matinée, Ahmed nous rejoint pour notre programme du jour. Avant de partir de Louxor, nous nous arrêtons vers le quai de la rive Ouest pour prendre notre petit déjeuner composé de galette de falafel et des oeufs. On s’installe sur le bord de la route, une dernière montgolfière vole dans le ciel. 

Le ventre bien rempli nous partons maintenant pour la ville de Sohag, au Nord de Louxor. Nous souhaitons découvrir les temples excentrés de la région sur la journée avant de rejoindre Hurghada le soir. Notre première étape est le temple de Seti Ier, à Abydos, un peu plus de heures de route. En sortant de la voie rapide, on est reçu par une voiture de police et un motard qui doivent expédier les formalités d’usage. On commence à comprendre l’arabe à force, notre nom, nationalité, destination, numéro de téléphone, agence d’Ahmed, etc. Ce sont toujours les même informations qui sont notés dans le carnet du checkpoint. Puis ils nous escortent jusqu’au parking du site. Ici ils prennent la sécurité très au sérieux dans cette ville. La ville est bouillante de vie, et le temple est installé juste à côté d’un vieux quartier avec son minaret qui dépasse. 

L’entrée du temple a été restaurée, un gros investissement a été fait pour accueillir les touristes mais il n’y a quasiment pas de visiteurs aujourd’hui, nous ne croiserons qu’un seul autre couple.

On peut prendre le temps de contempler les magnifiques fresques qui font la réputation de ce temple. Il y a de nombreuses pièces et personne, on a un peu cette impression d’Indiana Jones. 

La succession de pièces est somptueuse, les couleurs sont magnifiques.

Ahmed nous avait bien précisé avant d’entrer dans le temple de ne surtout pas oublier de sortir par la porte de derrière pour voir le Temple de Ramsès II. On tombe sur une fosse creusée autour de vestiges antiques, qui ressemblerait à une piscine ou une sorte de baptistère.

Le garde armé s’approche de nous, et comme souvent en Egypte, mais on commence à avoir l’habitude, nous propose de le suivre. On sait très bien qu’il souhaite avoir un backchich mais d’un autre côté, les montants sont rarement très élevés et on a rarement été surpris par ce que ces gardes nous montraient. On décide de le suivre et on marche sur un chemin à proximité du village. Il nous amène à un autre temple, tout petit et en pleine restauration par une équipe d’archéologues.

Un reportage documentaire semble être en cours dans ce chantier avec une petite équipe qui interviewe la personne qui semble être le responsable. Ils nous saluent et on essaye de ne pas les déranger. On pénètre dans les différentes pièces, on est bluffé par la beauté des fresques sur les murs mis à nu. 

Il y a beaucoup de couleurs, principalement dans la teinte des jaunes, avec les inscriptions rituelles. On est étonné de pouvoir visiter ce temple un peu à l’écart qui recèle de telles fresques, bien mieux préservées que celles des temples le long du Nil et pourtant personne n’est là.

On fait chemin arrière jusqu’à la voiture où Ahmed nous attend. Nous avons encore de la route, et l’étape suivante est le temple de Dendera dans la ville de Qena, idéalement placé sur le chemin, à la bifurcation de la route du désert de l’Est, vers la Mer Rouge et la vallée du Nil.

Ce temple est beaucoup plus moderne que les autres que nous avons visité. Le temple de Dendera est un temple de la dynastie des Ptolémées, où des pharaons étrangers, de descendance grecque ont régné sur l’Égypte tout en supportant la religion locale.

Ce temple est aussi réputé pour ses belles fresques d’oiseaux, il est dédié à Hathor, et ses colonnes à l’effigie féminine. 

Le plafond de la pièce principale, avec son haut plafond est richement décoré d’oiseaux, la pièce est remplie de détails, et les couleurs tirent ici plus sur le bleu. Les fresques sont très finement détaillées, avec toujours les rituels funéraires.

Comme dans les autres temples égyptiens, il y a beaucoup de pièces annexes qui sont souvent très bien préservées et où l’on peut s’approcher des détails. 

Dendera a des dimensions impressionnantes, on peut monter à l’étage pour y découvrir une reconstitution des signes du zodiaque mais aussi des fresques étonnantes que l'on a pas vu ailleurs.

Il y a des chambres cachées un peu partout, il faut grimper sur des échelles, ramper dans un boyau étroit, descendre des escaliers, bref il faut une certaine condition physique pour en découvrir tous les recoins.

L'extérieur du temple est très intéressant aussi, depuis la terrasse on a une vue sur la ville et le désert.

Dans la cour, on peut voir les nombreux batiments aujourd'hui détruits qui constituaient l'impressionnant complexe de Dendera.

Sur l'arrière du temple, on peut même découvrir une gravure d'une reine qui semble t'il serait Cléopatre.

Nous avons beaucoup aimé le temple de Dendera qui nous a semblé différent des autres. Plus bleu, plus grandiose, plus détaillé, c’est une très belle étape sur la route d’Hurghada. 

Avant de partir pour la traversée du désert, on s’arrête manger de l’agneau dans la ville de Qena. Ahmed nous amène dans un petit restaurant où l’on se régale. Jamais on aurait pensé s’arrêter dans cet endroit et on est content qu’il nous ait fait découvrir certains plats que l’on ne connaissait pas. Mais on a peut être trop mangé… Heureusement, il reste plusieurs heures de route jusqu’à la Mer Rouge, on aura donc le temps de digérer. Mais le paysage de la route nous empêche de dormir, étant amateur de déserts, je trouve les montagnes du désert oriental très belles, ce n’est pas vraiment un désert de dunes de sable, mais plutôt de gros sable autour de formations rocheuses ocres. Cette journée fut intense mais ça a été le point d’orgue de notre voyage en Egypte. Entre le survol de Louxor dans la matinée, puis les temples de Seti Ier et Dendera, on arrive combler mais épuisés à notre hôtel à Hurghada. La ville semble bien plus développée que la vallée du Nil, avec plus de trafic aussi, on s’attendait à un village fantôme tout au bout de la route du désert, au contraire on arrive dans une ville d’envergure avec beaucoup d’activité.