Ubud est le centre spirituel de l’île des Dieux, c’est le genre d’endroits très touristiques mais qui mérite amplement sa réputation. Construite dans les terres, ce n’est pas une station balnéaire, elle règne une ambiance envoûtante à Ubud qui charme le visiteur. Nous avions prévu d’y passer trois jours et nous restons finalement une semaine à en découvrir les temples, les rizières dans la campagne et profiter des différentes activités qu’offre la ville.
Nous arrivons en toute fin de journée à l’aéroport international de Denpasar. Pour avoir une expérience simple et rapide à l’arrivée en Indonésie et plus particulièrement à Bali, il faut avoir fait un peu de préparation en amont. D’abord nous avions du faire une demande d évida en ligne, ce qui nous évite de faire la queue aux guichets pour le visa à l’arrivée. La file d’attente est d’ailleurs très longue ce soir là. On passe aux bornes automatiques immédiatement. Ensuite, on peut faire la déclaration de douane en ligne aussi, ce qui nous permet d’avoir le certificat de déclaration en avance. Enfin, troisième et dernière étape, on peut payer la taxe touristique sur internet avant d’arriver, celle ci est pour le moment facultative car personne ne vérifie à l’arrivée. Mais bon par principe, on a payé car on se dit que c’est normal, c’est une forme de contribution pour aider au développement d’un tourisme durable. On espère juste que l’argent sert vraiment à cela comme mentionné par l’administration. Après avoir passé donc ces étapes à la vitesse de l’éclair, on se retrouve à attendre nos bagages pendant une heure…
La sortie de l’aéroport de Denpasar est assez confuse, on réserve en avance un taxi pour Ubud depuis l’application Gojek, le Uber local qui fonctionne vraiment très bien. Il faut réserver sur le téléphone puis se rendre au point de rendez-vous à la sortie de l’aéroport, on donne le numéro de réservation et on attend notre tour. Le trafic est vraiment incroyable à Bali, pour parcourir les 40km qui séparent l’aéroport de Denpasar à Ubud, il faut plus d’une heure et demi alors qu’il est déjà tard en soirée ! Lorsque l’on arrive à notre hébergement, il est 22h, et les restaurants sont déjà fermés. Heureusement, l’application Gojek permet aussi la livraison à domicile. Notre hébergement est situé à la sortie d’Ubud, autour des plantations de riz, dans un endroit très calme, la vue depuis notre chambre indépendante donne sur des bananiers, il y a une cuisine extérieure et sur la terrasse, un pavillon avec un matelas, on peut dormir dehors si on n’a pas peur des insectes. Après ce long voyage jusqu’à notre destination, on se couche rapidement pour démarrer notre découverte de Bali le lendemain.
La première journée nous marchons depuis notre hébergement jusqu’au centre ville d’Ubud en passant par la campagne.
Les champs bucoliques d'Ubud sont peu à peu transformés en maison d'hotes, en hotel ou restaurant, on voit l'immobilier grignoter les rizières, il y a des constructions, des panneaux à vendre, on se dit que l'île vit actuellement sur un équilibre précaire entre développement économique nécessaire et protection de la nature nécessaire aussi pour continuer à attirer les touristes.
Sur le bord des chemins, on voit la nature qui envahit les cables, il y a même des légumes qui poussent !!
On marche dans les ruelles de la ville et on comprend pourquoi elle est nommée la capitale spirituelle de Bali. Il y a des temples dans chaque maison, ils sont en brique pour la plupart, très décorés avec des statues, des détails surprenants de richesse.
La rue principale d’Ubud est très chargée en trafic à toute heure de la journée, on s’en rendra compte au fil des jours.
On préfère s’écarter du bruit des voitures en accédant à une zone de plantation de rizière qui se trouve à quelques dizaines de mètres du brouhaha du centre ville. Incroyable, quel changement. On marche maintenant sur un chemin planté de palmiers qui traverse les champs, l’endroit est vraiment bucolique.
On s’installe pour le déjeuner au restaurant Orange Sweet, qui est installé au milieu de ce décor typiquement balinais.
On continue de suivre le chemin campagnard jusqu’à une boucle qui nous ramène au centre ville.
Maintenant, on part à la découverte des édifices d’Ubud, en commençant par le palais d’Ubud.
Il y a beaucoup de statues de dieux hindous aux formes humaines ou animales
Dans le temple, il y a un pavillon où des enfants sont en train d'apprendre des danses balinaises. L'expression faciales des danseuses est fascinante avec leurs yeux qui bougent d'un côté à l'autre au rythme de la musique.
Puis un peu plus loin, on rejoint le Water Palace, un autre palais où l’on nous fait mettre un sarong violet et un petit chapeau sur la tête. Tous les touristes ont le même habit et cela rend les photos très jolies, très homogènes.
Il y a des fontaines, l’endroit est très agréable.
Le decor est magnifique avec beaucoup de statues couvertent de vetements.
on peut s’installer sur des poufs au bord de l’eau. On s’installe, et on se laisse prendre par le lieu, on regarde les balinais qui viennent faire des offrandes avec de très beaux habits.
On fini même par s’endormir un moment. Ce sont les fines gouttes de pluie qui nous font partir, on ne veut pas se prendre la tempête, qui menace avec ses gros nuages noirs. On part diner dans un restaurant qui sert une des spécialités de Bali, la peau de porc grillée. On trouve le Warung Babi Guling Ibu Oka 1, à proximité. On attendait beaucoup de ce plat, mais finalement il n’y a pas beaucoup à manger et on reste un peu sur notre faim.
Pour la soirée, on aahète des billets pour un spectacle de danse Kecak au sein du temple Pura Dalem Taman Kaja. Le billet n’est pas très cher et on s’installe dans la cour du temple sur un des bancs qui encerclent la scène. Malheureusement, la pluie revient et vient nous tremper en plein milieu de la représentation, on se réfugie sous un des pavillons du temple, et les acteurs continuent leur spectacle imperturbables. La danse Kecak est impressionnante avec les sons qui sont vraiment prenants et les danses qui sont envoutantes.
On sort du temple trempés et il fait froid, on part se réfugier dans un bar en attendant que la pluie ne passe. On prend un verre face à la rue principale aussi congestionnée que le matin.
Pour le deuxième jour à Ubud, on décide de découvrir les rizières de Tegalang au Nord Est de la ville. On a loué un scooter pour circuler de manière autonome entre les différents lieux. C’est très facile de conduire à Bali, la vitesse est plutôt faible mais il y a beaucoup de trafic. On part assez tôt en matinée pour essayer d’arriver avant la foule. Il faut savoir que les rizières sont devenues une forme de business assez étonnant à Bali. Dans la région de Tegalang, il y a une succession de zones où les rizières en terrasse sont vraiment très belles. L’accès pour y pénétrer est payant et des attractions ont été rajoutées afin de pouvoir maximiser les dépenses des touristes lors de leur visite. Il ne faut pas s’attendre à une découverte d’un paysage de rizières comme on peut le voir en Chine dans le Yunnan ou le Guangxi, ici tout est fait pour que l’expérience soit fun et que les touristes y trouvent ce qu’ils ont besoin, avec restaurants, cafés, activités et même piscines. C’est un peu comme une sorte de resort je dirai. Le taxi nous dépose d’abord aux rizières de Ceking, mais il y en a plusieurs, on ne sait pas si c’est bien ou pas. Le ticket d’entrée n’est pas cher, puis on peut descendre et se promener, les rizières sont entretenues, c’est joli, il y a même des lapins qui se promènent sur le chemin.
On ressort assez rapidement de Coking car on peut voir qu’il y a d’autres « resorts » qui semblent mieux entretenus. On rejoint le plus connu à une centaine de mètres, le Cretya qui a une magnifique piscine et des rizières qui sont d’un vert intense.
L’endroit est vraiment très bien pensé pour les touristes, on voit qu’ils ont trouvé la recette qui fonctionne. La piscine du Cretya est vraiment agréable avec de belles courbes et une vue sur les rizières en terrasse.
Il est possible de faire un tour de balançoire, une des fameuses Bali swings qui ont envahi les réseaux sociaux dernièrement. Le système encore une fois est extrêmement bien pensé, on peut louer sa tenue et on fait la queue (pas très longtemps) pour avoir des sensations sur cette immense balançoire au dessus de la nature balinaise.
On se prend un café face aux palmiers avant de partir de ce bel endroit qui a réussit à offrir une belle atmosphère.
A proximité de Cretya, on peut visiter des cafés qui offrent à gouter le fameux Luwak Coffee. Ce café est réputé pour être le plus cher du monde, car il utilise des grains de café qui ont d’abord été digérés et rejeté par le mammifère, ce qui fait que la production est plus compliquée que les autres grains de café. On a le droit à une explication de la part d'un vendeur qui nous montre les animaux puis les différents processus.
On rejoint le café Purina qui a une belle terrasse qui donne sur la forêt.
Un parfait endroit pour prendre un café et profiter de l’air pendant l’après midi. Il y a même une piscine naturelle pour se rafraichir, pour cela, il faut descendre un chemin dans la nature pour arriver au fond de la vallée, on a l'impression d'un trésor caché, l’eau vient d’une petite cascade, elle est très fraiche, on est au milieu de la nature.
En fin de journée, on reprend les scooter pour traverser Ubud d’Est en Ouest pour aller découvrir un endroit mystique. Un vieil arbre sacré, un banyan, aux dimensions hors du commun avec un temple attenant. On arrive juste avant la tombée de la nuit et on est seul sur le site. C’est un endroit très envoutant, cet arbre multi centenaire est un site religieux hindou mais ses formes voluptueuses attirent maintenant aussi les touristes.
On quitte cet endroit alors qu’il fait presque nuit.
On a encore plus d’une heure de route pour rejoindre Ubud en scooter. Il fait un peu frisquet sur le chemin du retour et il y a toujours autant de trafic routier. On est content de rentrer sain et sauf à l'hotel, c'est quand même une aventure parfois...
On continue notre découverte de la spiritualité hindoue balinaise, nous nous levons assez tôt pour aller rejoindre le temple de Pura Tirta Empul. Ce temple est réputé pour ses bains pour les rituels de purification. On arrive et il y a déjà beaucoup d’animation avec des processions.
On trouve aussi à proximité de l'entrée un immense banyan.
On suit le mouvement, il est possible pour les touristes non hindous d’effectuer aussi le rituel. Pour cela, il faut changer de sarong dans les vestiaires puis s’approcher des bains.
Une personne nous explique ce qu’il faut faire puis on s’immerge dans l’eau fraiche.
Après avoir effectué le rituel, on retourne se changer puis on part visiter le temple qui est splendide.
Il y a de superbes portes avec de belles décorations d'animaux aux dents acérées.
Il y a une cérémonie au coeur du temple, il y a de la musique, des gens posent des offrandes sur une table puis s'installent. On trouve dans les offrandes de la nourriture, et même un poussin dans un panier!
On retourne dans le centre d’Ubud pour déjeuner dans un restaurant très bien décoré, le Mudra.
Ce restaurant est peut etre le plus cliché de tous les restaurants que l'on a fait à Ubud. Des groupes de freelancers avec leur portable, nourriture faite de healthy bowls préparés parfaitement pour une photo instagram, un décor de bambou et de béton qui fusionne avec le style balinais. Une belle adresse dans le centre de la ville.
Après le repas on marche jusqu’à la forêt des singes, au Sud de la ville. On peut déjà apercevoir des singes qui se promène dans les rues et montent la garde sur les panneaux en bordure de la forêt.
Sitôt entrée dans la forêt, on change de décor, on a quitté la folie du trafic urbain et on se retrouve dans une forêt tropicale.
Cette zone de nature en bordure de ville accueille des colonies de singes. Il n'y a pas que des singes d'ailleurs. C’est un endroit assez touristique, ce sera d’ailleurs le seul endroit où on aura vraiment eu l’impression qu’il y a vraiment beaucoup de touristes en Aout à Bali.
On marche sur des chemins et on croise vraiment beaucoup de singes, la forêt des singes mérite bien son nom. Il y a aussi un temple, mais ses portes sont fermées. Il semble comme abandonné aux singes qui en ont fait leur territoire.
Malgré que l'on ait visité Ubud en plein mois d'Aout, c'est à dire en pleine saison sèche, on n'aura pas eu beaucoup de chance avec le temps. On a eu du soleil le matin mais rapidement pendant l'après midi les nuages arrivaient et parfois on a eu de grosses averses. Les balinais nous ont dit que ce n'est pas normal que le temps soit aussi humide en Aout. En tout cas, on a passé notre dernière journée à contourner la pluie. Le matin, nous avons pu profiter d'un petit déjeuner avec vue sur la jungle depuis notre hotel.
Puis le temps s'est dégradé rapidement alors que l'on voulait visiter le Nord autour du volcan Batur. On se réfugie dans le café Akasa pour manger le déjeuner avec une vue de fin du monde sur ce volcan qui a laissé des traces très visibles de sa dernière éruption. Il y a aussi un lac dans le cratère. Malgré le temps, la vue est splendide. Et étonnamment on a un peu froid à cette altitude.
On redescend en ville pour trouver une activité couverte. Ubud est un centre international pour le yoga, il y a énormément de centres qui accueillent des étudiants en formation mais qui sont aussi ouvert pour des cours à l'heure ou à la journée et à la semaine. On se rend à Yoga Barn, un des centres les plus connus pour deux séances de yoga.
Le bruit de la pluie tropicale, un déluge en fait, qui se déverse à l'extérieur de la salle de yoga offre un bruit de fond parfait pour se relaxer. On a énormément apprécié ces séances, le niveau est très élevé, on a beaucoup sué avec le rythme imposé par le professeur, sans compter sur l'humidité ambiante. On fini exténué. Pour finir la journée, on se rend dans un restaurant que l'on a adoré, en plein coeur du centre ville d'Ubud, In Da Compound, on s'est régalé avec leurs travers de porc.
On a vraiment adoré notre semaine à Ubud. Au moment de partir, on contemple ce beau chocolatier tout en se faisant une reflexion: que l'on est bien à Ubud. Que c'est agréable comme endroit. On peut comprendre pourquoi tant de gens décident de rester plus longtemps, et même de s'y installer...
Cette ville a vraiment une atmosphère particulière, elle a gardé une identité très forte, c’est vraiment le coeur de la spiritualité balinaise, mais elle accueille aussi les touristes du monde entier et le fait vraiment bien. On se sent vraiment bien à Ubud. Il y a des temples passionnants, une campagne bucolique, les rizières. Mais aussi des restaurants créatifs, des jolis hôtels perdus dans la nature avec une piscine. Bref, on craignait que Ubud soit une ville dénaturée par le tourisme et complètement vendue à l’argent et on a trouvé au contraire un endroit qui cherche à conserver un équilibre et qui pour le moment l’a encore conservé.