Nous partons pour trois jours visiter cette ville multi millénaire où s’entremêle tellement d’histoire, de culture, de religion et même aujourd’hui Jérusalem est toujours au coeur de l’actualité. L’atmosphère dans Jérusalem est unique, édifiée sur une colline et entourée par ses grandes murailles défensive, c’est un lieu saint pour les trois religions monothéistes, on voit tellement de personnes différentes, de costumes différents, de mode de vie différents et tout cela dans un même lieu, si petit si dense. Une découverte fascinante...

Ce matin, nous reprenons le taxi depuis notre hôtel de Tel Aviv en direction de la gare de train. On quitte la mer, le temps méditerranéen magnifique pour entrer au coeur de la Terre Promise. Cette fois, on décide de passer par Uber, et le prix de la course sera équivalent à ce que l’on avait payé au taxi à l’aller, ce qui confirme que le chauffeur de taxi ne nous avait pas arnaqué,. Cela contredit pas mal de commentaires que l’on avait vu avant de venir sur les tendances malhonnêtes des chauffeurs locaux. En ce dimanche matin, la gare de Tel Aviv est plus bondée que Vendredi. Il y a beaucoup de jeunes en uniforme qui attendent sur le quai, arme rangé à la ceinture. Ils sont jeunes, garçons et filles, ils retournent à leur caserne disséminées dans le pays après le week-end du Shabbat à la maison dans la famille. 

Les trains arrivent les uns après les autres sur les quais, difficile de ne pas se tromper car il y en a beaucoup qui se succèdent et on a du mal à suivre, notre train à un peu de retard et on demande de l’aide à un jeune militaire qui parle anglais. En fait, l’immense majorité des gens que l’on a rencontré en Israël parle anglais et heureusement, car l’alphabet hébreu c’est du chinois et on ne voit aucun lien entre Jérusalem en alphabet romain et en hébreu, un grand merci à eux sinon je ne sais pas comment on aurait fait. 

Le train à grande vitesse israélien parcourt la ligne entre Tel Aviv et Jérusalem en quelques dizaines de minutes, c’est une prouesse d’ingénierie pour faire grimper ce train du niveau de la mer jusqu’à Jérusalem à 750m d’altitude avec une succession de viaducs et tunnels. Le train est très confortable et c’est vraiment un moyen efficace de relier les deux villes qui ne sont pas très éloignées l’une de l’autre finalement (65km). 

La gare de Jérusalem est magnifique, moderne, et on doit remonter plusieurs Escalators pour arriver à en sortir. Il fait beaucoup plus frais ici. Le vent souffle, le soleil tape fort, mais le fond de l’air est beaucoup moins doux et agréable qu’à Tel Aviv. On a vraiment l’impression de changer d’univers, il n’y a plus beaucoup de jeunes en débardeurs qui courent au contraire la plupart des gens sont habillées très sobrement. On éprouve encore une fois des difficultés pour se repérer et prendre le bon bus jusqu’à notre hôtel. Finalement après quelques errements le bus arrive et on s’installe pour une dizaine de minutes dans les embouteillages de la ville. Notre hôtel est le YMCA Three arches, situé en face de la vieille ville de Jérusalem, c’est un hôtel emblématique de la ville, construit par le même architecture que celui qui a construit l’Empire State Building de New York, il est aussi dans le style des années 30.

Bien sur, tout comme à Tel Aviv, les hôtels de la ville sont très chers pour nos standards, mais on n’a pas beaucoup de choix et cet hôtel a un complexe sportif impressionnant, un des plus beaux de Jérusalem qui est ouvert gratuitement aux clients de l’hôtel, ce qui nous a décidé aussi pour ce choix. 

L’hôtel est surmonté d’une tour d’observation qui permet de nous situer par rapport à Jérusalem et planifier nos prochains jours dans cette bouillonnante ville. On peut voir avec distinction les plus beaux bâtiments de la ville, le mont du temple, l’abbaye du Dormition, etc. Et la vieille ville enserrée par ses remparts renforcés par les Ottomans. 

 

 

 

On fait notre première entrée dans la vieille de Jérusalem, en entrant par la grandiose porte de Jaffa. 

La ville est très dense, après une rue accessible aux voitures, il faut finir à pieds. Ls rues principales qui amènent au Mur des Lamentations ressemblent à un souk où s’alignent les marchands du temple qui vendent toutes sortes de babioles aux touristes. Il y a énormément de rues abritées, et des maisons sont construites au-dessus des ruelles, il y a beaucoup de monde qui s’enfonce dans ces petites ruelles. 

On arrive au niveau du Mur des Lamentations, le mur ouest du deuxième temple juif de Jérusalem qui a été détruit par les Romains à la suite des révoltes juives en l’an 70. On est ici au centre du centre des deux religions juives et musulmanes. Les vestiges du temples sont considérés comme l’endroit le plus sain pour la prière pour les pratiquants juifs. Mais c’est en lieu et place de ce temple qu’a été érigé la mosquée Al Aqsa et le dôme du mont du temple le troisième lieu saint de l’Islam. On peut imaginer la tension politique autour de ce lieu convoité.

Un passage en bois permet de rejoindre l’esplanade du Mont du Temple et le lieu saint de l’Islam alors que les juifs se rassemblent devant ce mur pour prier. 

Il est difficile de trouver un beau point de vue sur le mont du Temple. L’esplanade la plus proche est fermée, je ne sais pas si c’est pour rénovation ou pour une autre raison particulière, on trouve quand même un endroit un peu dégagé qui donne face à la vue en remontant la rue.

On arrive sur l’esplanade, il y a deux entrées avec passage de sécurité. L’entrée au Sud est embouteillée avec énormément de groupes qui font la queue jusque dans les escaliers qui remonte vers la cité. On retourne vers l’autre porte où il n’y a presque personne et on rentre en quelques minutes. L’accès au Mur est divisé en une zone pour les hommes et une zone pour les femmes. Il faut mettre une kippa sur la tête mais sinon on peut regarder derrière un petit muret. Il règne un certain silence autour du Mur, c’est étonnamment calme. Il y a différents types de costumes, on voit des gens habillés aux standards occidentaux alors que d’autres portent des vêtements plus traditionnels, et c’est beaucoup plus notable chez les hommes que chez les femmes. 

Le mur des Lamentation est très haut, on peut voir les gros blocs de pierre dans lesquels les croyants insèrent des prières. 

Certains s’installent sur les chaises et tables à disposition et lisent la Torah. 

La partie dédiée aux femmes est beaucoup plus petite.

On croise des gens qui ont des très jolis chapeaux. Celui-ci est très haut de forme et en poils, il tient dans sa main une valise probablement pour le ranger.

Le soleil se couche sur le vieux Jérusalem, la ville dorée, qui tient ce surnom de la couleur que prennent les pierres à ce moment là.

On retourne au point de vue que l’on avait trouvé au bord du chemin pour voir ces lueurs si douces de la fin de journée.

Au-dessus du Mur des Lamentations, on voit les bâtiments du centre ville les uns contre les autres, sous le dôme du mont du temple et le minaret de la mosquée Al Aqsa.

C’est le meilleur point de vue depuis les ruelles, mais je pense qu’il est possible de profiter d’un meilleur endroit en allant au sein du Aish World Center et de monter au dernier étage. Le problème c’est que l’on avait pas vraiment imaginé que l’esplanade était fermée et on a cherché un backup un peu trop tard. En tout cas à la nuit tombée, on est subjugué par la vue sur le centre névralgique de ces deux religions.

On sort du Vieux Jérusalem pour retourner à notre hôtel dans le downtown. Depuis la porte de Jaffa, on peut passer au travers d’un centre commercial piéton plutôt haut de gamme qui tranche vraiment avec l’ambiance du centre historique, c’est très intéressant ce décalage. Ce soir on décide de manger au restaurant d’hummus le Ben Sera, qui sera notre cantine pendant notre séjour ici et que l’on recommande. 

Ce matin on se lève assez tôt pour grimper au sein du troisième lieu saint de l’Islam, l’esplanade du mont du temple. Il n’y a pas beaucoup d’heures ouvertes aux non musulmans et il faut se renseigner avant. On traverse la ville en passant par le quartier juif, magnifique avec ces ruelles étroites surmontées de maisons. 

On passe devant les vestiges de la ville romaine avec les ruines du cardo d'Ælia Capitolina, quelques colonnes qui ont survécu et d’une grande finesse.

D’autres vestiges alors que l’on redescend du quartier juif vers le mont du temple. Incroyable dans cette ville, on marche dans n’importe laquelle des rues de la vielle ville et on a l’impression de retourner dans le temps. 

Le quartier juif nous a vraiment plu, avec son atmosphère très calme, loin de l’effervescence des rues du souk où circulent les groupes de touristes. C’est très agréable de s'y promener sans vraiment avoir un plan établi. 

On avait peur d’avoir beaucoup de queue aux portiques de sécurité mais finalement il n’y avait quasiment personne. On pénètre en quelques instants sur la passerelle qui passe au-dessus du mur des lamentations, ce qui nous donne une vue privilégiée sur les croyants juifs.

En arrivant à l’entrée de l’esplanade, on commence à être confronté à la rudesse des gardes arabes. Ils demandent à ma copine de mettre une robe sur son pantalon qui laissait seulement voir quelques centimètres de peau au niveau des chevilles. Pourtant elle avait quand même prévu le voile pour se couvrir la tête, mais visiblement cela n’est pas suffisant. L’esplanade a été construite à l’endroit où se trouvait le grand temple juif de Jérusalem. Alors que le premier temple de Salomon avait déjà été détruit par les babyloniens cette fois, l’histoire se répétait encore avec le deuxième temple qui fut détruit par un autre envahisseur, les romains donc en 70 après JC lors des révoltes juives contre l'Empire. Cet emplacement est central pour les juifs, mais aussi pour les musulmans car ce serait ici qu’Abraham a été mis en défi par Dieu lorsqu’il lui a demandé de sacrifier son fils par preuve de son amour. Abraham est le père des trois religions monothéistes donc on peut imaginer l’importance de ce lieu. Jésus aurait prié plusieurs au temple, on retrouve ces informations dans les évangiles, même si pour les chrétiens cela ne revêt pas la même importance, ce lieu ayant été laissé à l’abandon après la destruction du site par les romains et la conversion de l’empire à la chrétienté. Enfin pour les musulmans c’est ici que Mahomet a fait son voyage nocturne. Aujourd’hui, ce site a un mode de gestion compliqué entre juifs israéliens et arabes, c’est un objet conflit entre le monde arabe et Israël, l’origine de plusieurs mouvements violents dans le passé. Aujourd’hui la situation, bien qu’incandescente, est relativement stable, mais ça peut évoluer du jour au lendemain sans prévenir. On peut donc entrer et visiter ce site qui est occupé par des lieux de culte musulmans. On y trouve la mosquée Al Aqsa, seulement accessibles aux croyants de confession musulmane. 

Bien que l'on ne puisse entrer dans la mosquée, ce n'est pas elle qui attire l'attention mais c'est surtout l’immense dose du rocher, avec sa coupole dorée qui domine toute la ville et qui est devenu un des symboles de Jérusalem.

Le dôme du rocher est une splendeur de l’art Omeyyade édifié en 685 puis restauré à de nombreuses reprises. Le dôme du rocher est censé être construit sur le rocher de la fondation, rocher qui devait contenir l’arche d’alliance, les commandements que Dieu aurait donné à Moïse sur le mont Sinaï. 

Recouvert de feuilles de cuivre avec un peu d’or, le tome du rocher est très photogénique, malgré les nombreux gardes antipathiques qui interdisent de se toucher, de lever les bras, etc. 

Le bâtiment est finement décoré avec des teintes bleues qui tranchent avec le doré de la coupole, on peut voir de nombreux détails sur la façade, avec des inscriptions en arabe, des mosaïques et des colonnes sculptées avec une grande finesse.  

A côté du grand dôme, on trouve un bâtiment plus petit, le dôme de la chaine qui a de très belles mosaïque.

Le dome du rocher tout comme la mosquée n’est pas ouverte, mais on peut quand même en faire le tour et explorer tous les détails de son architecture.

Il y a de nombreux autres bâtiments à découvrir sur l’esplanade des mosquées, de différentes périodes et styles.

Les grandes arches qui entourent l’esplanade autour du dôme du rocher offrent un superbe encadrement pour photographier les minarets et dômes de mosquées.

On ressort en fin de matinée par la porte Nord de l’esplanade des mosquées. En plein coeur du quartier musulman. A l’inverse du quartier juif au Sud, ici il y a beaucoup d’animation. Déjà parce que l’on passe au milieu de la Via Dolorosa qui est animée par les pèlerins chrétiens d’Amérique Latine qui chantent des prières à tue-tête le long du chemin, mais aussi parce que l'on pénètre dans ce quartier plus commerçant où les étals de vendeurs s'alignent les uns derrière les autres avec beaucoup, vraiment beaucoup de passage. 

On passe sous la chapelle de l’Ecce Homo qui enjambe la Via Dolorosa.

On descend le long de cette rue dans le quartier musulman où il y a embouteillages de pèlerins.

Puis on fait un arrêt déjeuner au marché avec les meilleurs sandwich au falafel que l’on a mangé du séjour - les moins chères à 12 NIS l’unité - chez Hidmi Falafel au niveau du carrefour vers la Damascus gate. En face, un vendeur de café nous permet de finir le repas avec un café des sables pour 7 NIS, notre repas le plus économique de toute la semaine. On est accompagné par les appels à la prière depuis le minaret, et on s’installe sur le côté de la rue pour en voir l’animation passionnante en étant absorbé par cette atmosphère orientale que l'on aime tant.

Après ce repas appréciable et inattendu, on reprend le chemin du quartier chrétien pour aller visiter le lieu le plus sacré de la religion chrétienne à Jérusalem, l’église du Saint Sépulcre. C’est ici que Jésus a été crucifié, son corps embaumé et où se trouve son tombeau. Ce sont les derniers arrêts de la Via Dolorosa que l’on a prévu de faire demain dans sa totalité. Mais pour le rejoindre il faut traverser le souk. 

Puis on arrive vers l’église dans un quartier magnifiquement décoré, avec de très beaux bâtiments de chaque côté de la rue, un minaret dépasse au dessus des toits. 

Ici aussi il y a beaucoup d’animation, face au souk Aftimos. 

D’extérieur, l’église du Saint Sépulcre ne se distingue pas particulièrement des autres. Le bâtiment qui a été construite sur un des lieux les plus importants du christianisme semble même assez modeste par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir en Europe avec les cathédrales. Il y a  par contre une foule incroyablement compacte de pèlerins sur les marches qui écoutent leurs guides et qui entrent avec beaucoup de ferveur dans ce lieu de culte. 

C’est ici que Jesus terminera sa vie et on y trouve donc les dernières étapes de son calvaire. En entrant dans l’église, on arrive face  au rocher où son corps a été embaumé selon la tradition juive avant d’être enseveli. Une mosaïque raconte le texte d’une manière brillante et le lieu est grandiose, rempli d’une atmosphère de dévotion.

Les pèlerins veulent tous s’agenouiller et toucher la pierre qui est couverte d’huile d’onction. Cette pierre est l’objet d’une grande dévotion, située à l’entrée de la basilique. 

Certains ont apporté des objets, des mouchoirs, des icônes, des messages et les laissent s’imbiber de cette huile tout en priant. C’est un moment très fort. 

La pierre est surmontée de chandeliers qui représentent les différentes communautés qui ont la charge du site. 

Le site ne semble pas suivre un plan logique, il y a tellement de choses ! Il faut passer par plusieurs endroits et il est difficile de ne pas bien visiter le Saint Sépulcre ou de ne pas comprendre ce que l’on voit. On aura besoin d’aller au centre d’information à l’entrée de Jérusalem pour avoir des explications complètes et revenir le lendemain pour faire une deuxième visite du Saint Sépulcre. La plus haute coupole de l’édifice est magnifiquement décorée de mosaïques dorées.

Un autre endroit de cette église qui nous a ébloui tant par la beauté du lieu que par la ferveur des pèlerins qui chantent et récitent des rosaires, c’est la chapelle en hauteur à laquelle on accède par un escalier bien raide et qui a été édifiée sur le rocher du Golgotha. Là où Jesus a été mis en croix. Le plafond est assez bas et c’est magnifiquement décoré, il faut faire la queue pour pouvoir s’agenouiller devant l’autel.

On décide nous aussi de suivre le groupe, invité par un prêtre africain francophone accompagnant un groupe du Ghana qui nous explique dans le détail tout le détail de la procession. 

Maintenant on suit toujours le groupe et on rejoint le lieu le plus sacré du saint Sépulcre, le tombeau du Christ où une chapelle a été édifié. Le dôme au-dessus de la chapelle est impressionnant, avec son trou de lumière qui fait divin. 

Il faut faire une longue queue parce que l’on ne peut rentrer que 4 à la fois dans cette minuscule chapelle. Alors que l’on patiente longuement dans la file pour entrer dans la chapelle, tout à coup on voit les lumières de la coupole s’illuminer et retentir des sons comme un sceptre qui tape le sol. Différents prêtres, chacun dans un costume différent et tenant un diffuseur d’encens commence à tourner autour de l’église, entre dans la chapelle, passe autour, et reviennent. Cela dure plusieurs minutes et on ne sait pas vraiment ce qui se passe, je ne le sais pas toujours mais cela nous donne l’impression de revenir dans le passé, d’assister à des rites millénaires et d’en être les spectateurs anachroniques. 

La coupole qui entoure le tombeau est grandiose et remplie de symboles religieux dont ces grands cierges qui représentent les différentes communautés de l’église.

Dans la partie dédiée aux croisés et aux grecs, on ne peut pas entrer mais on voit des prêtres en train de réciter des textes sacrés ensemble dans le chœur. 

On sera resté un très long moment dans ce monument tellement incroyable, où règne une véritable ferveur apportée par les pèlerins du monde entier. On retourne sur nos pas, en marchant au hasard dans les ruelles de la ville où se côtoient clochers et minarets. 

On cherche un café qui donne sur la rue car on veut s’installer pour regarder les gens. C’est vraiment quelque chose d’incroyable et fascinant à Jérusalem de croiser toutes ces différentes communautés et religions qui circulent dans le même espace si dense, chacun avec son costume, ses codes. On trouve une place dans une rue passante lorsqu’un orage éclate et vient changer nos plans. Tout le monde s’abrite pour ce que l’on pensait tous être une courte averse. La pluie tombe avec fracas, la terrasse du restaurant commence à être inondée, on est un peu en retrait mais la température a vraiment baissé. Et la pluie a décidé de ne pas nous lâcher, on profite d’un interlude pour se faufiler dans le Christian Information Center à l’entrée de la vieille ville. A l’accueil, on tombe sur une nonne d’origine chinoise qui nous fournit pleins d’informations sur les lieux chrétiens à visiter dans la ville, ainsi que des explications dédiées sur le Saint Sépulcre, qui donne plus de perspective, ce qui nous décidera à y retourner le lendemain pour compléter. C’est déjà un peu tard et le rooftop du Christian Information Center est déjà fermé, mais la vue sur toute la ville depuis la terrasse semble fantastique. On rentre vers notre hôtel pour profiter des superbes installations sportives du YMCA sport center. Piscine, salle de sport et terrains de basket, après cultiver l’âme et l’esprit, il ne faut pas oublier de cultiver le corps. On a pourtant beaucoup marché pendant notre séjour en Israel, plus de 25 000 pas par jour en moyenne, mais en allant dans cet espace sportif, on partage le quotidien des jeunes israéliens et c’est une autre façon de voyager aussi.

En soirée, on retourne manger dans un restaurant dans la vieille ville, les prix sont très chers mais on mange bien, cela nous permet de faire une balade nocturne pour digérer dans la ville qui est joliment éclairée. 

Pour notre troisième et dernière journée à Jérusalem, nous continuons notre visite en explorant les différents sites que l’on n’a pas encore découvert et nous souhaitons aussi refaire la Via Dolorosa dans son intégralité, avec un texte explicatif en support pour en bien comprendre les différentes étapes. On commence par un petit déjeuner dans la galerie commerçante au pied de la vieille ville dans une boulangerie pour prendre un petit café et un croissant. Petite douceur de la matinée. Puis on remonte le quartier arménien très calme, et avec des arbres qui sont encore en fleur au mois de Novembre.

On marche jusqu’à la porte de Zion qui débouche sur le Mont Zion. Cette porte est aussi grandiose, et montre les défenses de la ville.

On arrive dans un des lieux les plus sacrés du christianisme encore, mais pas que. Sur cette colline ont été édifiés plusieurs monuments pour rappeler les évènements qui s’y sont déroulés. D’abord c’est dans cette partie de la ville que Jésus aurait eu son dernier repas avec ses apôtres, dans une des pièces à l’étage d’un bâtiment. C’est aussi ici que la vierge Marie se serait endormie et c’est à cet endroit que la majestueuse église du Dormition a été construite. 

Un peu plus loin, on retrouve l’endroit où étaient enterrés les rois d’Israël, dont la tombe de David, que l’on n'a d’ailleurs pas trouvé. Les allées de ce quartier sont très étroites, il y a beaucoup de monde qui vient se recueillir, c’est très beau.

Entre deux groupes de pèlerins, cette petite ruelle offre une très belle perspective.

L’Abbaye du Dormition est malheureusement fermée pour restauration et on ne peut pas entrer dans l’édifice. On ne peut que l’admirer de l’extérieur, derrière un mur qui nous amène devant l’entrée de la salle du dernier repas, le Cénacle.

La salle du dernier repas se trouve à l’étage, c’est ici que se trouve la première église chrétienne, c’est ici que Jésus aurait eu son dernier diner. C’est un endroit modeste sans décor, si ce n’est les ajouts par les musulmans qui avaient transformé le lieu en mosquée.

Depuis le toit du bâtiment, on a une vue plongeante sur le Dormition et le quartier de Zion. 

Après cette visite du mont Zion tout au Sud de la ville, on retraverse toute la vieille ville dans sa longueur pour retourner dans le quartier arabe pour manger des sandwichs aux falafel et boire un café des sables. On passe au milieu de rues qui ne sont pas très touristiques, qui ne sont pas très attrayantes et on s’arrête pour manger une galette à un étal. 

On retrouve l’effervescence de ce quartier et ses nombreuses échoppes qui vendent tout et n’importe quoi, comme la veille, il y a beaucoup de monde, c’est très vivant.

Après manger, on ne peut pas s’empêcher de prendre un dessert dans un des restaurants du quartier. 

Et pour finir en beauté, on trouve un café très sympa en plein coeur de la ville où on s’installe un moment.

Cet après midi, on marche jusqu’à l’arrêt numéro de la Via Dolorosa, chemin de procession qui les pèlerins chrétiens parcourt dans la ville de Jerusalem et qui représente les derniers heures de la vie de Jésus depuis sa capture par les romains, jusqu’à sa crucifixion. Ce chemin de 600m environ traverse différents quartiers de Jérusalem et est marqué par 14 stations, dont 9 sont à l’extérieur et les 5 dernières à l’intérieur de l’église du Saint Sépulcre qui rappellent les événements et sont censés se trouver à l’endroit exact où ils se sont déroulés.

On commence par la première station, qui se situe non loin de la Lion's Gate et du mont du Temple. Muni de notre guide qui nous donne les explications les plus basiques pour se repérer, on cherche la croix avec le numéro mais visiblement elle est dans une école musulmane et on ne peut pas entrer. C’est à cet endroit que niveau de ces ruelles que commence le calvaire, avec Jésus qui est emmené à Ponce Pilate, le gouverneur romain et où il est condamné à mort.

On arrive aux stations suivantes qui sont dans la cour d’un couvent. C’est ici que les gardes romains ont flagellé Jésus et que la couronne d’épine tressée lui a été posée sur la tête. Aujourd’hui une chapelle permet aux pèlerins de se recueillir.

Juste en face, toujours dans la cour du couvent, une autre chapelle a été édifiée pour rappeler lorsque l’on a donné à Jésus sa croix.

La station suivante, la quatrième est celle où Jésus a retrouvé sa mère. Un petit autel est édifié devant une église arménienne dont les portes sont closes. 

On continue notre chemin le long de la via Dolorosa, avec la cinquième station qui est l’endroit ou Simon de Cyrène aida Jésus à se relever. Ici aussi il y a une chapelle édifiée pour rappeler ce moment. Une pierre semble attirer toutes les attentions.

On commence à monter vers le quartier chrétien. La rue est magnifique avec ces arcades qui surplombe l’allée et retiennent les bâtiments. Les balcons en bois sont décorés de bric et de broc. 

C’est d’ailleurs au milieu de la ruelle que se trouve la station suivante, la sixième qui rappelle l'évènement où une femme essuya le front de Jésus. Un peu plus loin, il faut regarder en l’air pour retrouver le signe. Sur une des arches à l’entrée du souk, on peut voir les inscriptions de la septième station, lorsqu'il tombe pour la deuxième fois.

On continue le chemin en passant devant la huitième station qui se trouve en plein milieu du souk. C'est ici que des femmes ont aidé Jésus. Une chapelle est toujours édifiée à cet endroit mais elle est fermée. On grimpe maintenant des escaliers jusque’à l’église éthiopienne où se trouve la neuvième station où il tombe pour la troisième fois, on passe dans des rues qui semblent à mille lieux de l’animation du souk en contrebas. 

L’arrivée à l’église éthiopienne semble confidentielle, il n’y a pas beaucoup de monde. Des croix sont disposés contre le mur sous la neuvième station, les dômes du Saint Sépulcre dominent l’ancien mont Golgotha, lieu final de la Via Dolorosa, lieu de la crucifixion qui était à l’époque à la sortie de la ville. 

Le monastère éthiopien semble très ancien et dans un état assez pauvre. Il y a des cases où les moines semblent habiter, et au milieu de la cour un magnifique puit avec un dôme. 

Nous retournons à la destination finale en revenant à l’église du Saint Sépulcre. Nous avions acheté des icônes dans la grotte où était prisonnier Jésus ainsi que le célèbre criminel Barabbas et qui est aujourd’hui tenue par l’église russe. On suit le mouvement des pèlerins et se prosternant devant la pierre d’onction. On pose notre icône dessus.

Cette fois, grâce aux explications de la nonne chinoise rencontrée la veille au centre d’information, on fait la visite complète du monument qui est en fait comme un labyrinthe. Il y a des escaliers qui descendent vers d’autres chapelles dédiées à la croix qui aurait été retrouvée ici. 

Cette chapelle est magnifique avec toutes ses lumières et peintures grandioses dans la coupole.

On peut imaginer la complexité de la relation entre les communautés qui gèrent ce lieu de culte tellement sacré lorsque l’on revient devant la façade extérieure. On aperçoit une échelle sur un des balcons devant la fenêtre de l’église. Ce qui semblerait être une simple échelle pour un chantier en cours est en fait un des symboles les plus connus de cette complexité. Il y a plus de 300 ans lorsque les règles ont été établis par l'Empire Ottoman sur le partage de la gestion de l’édifice, du jour au lendemain l’échelle a été abandonnée et elle n’a depuis pas bougée. Elle appartient à une communauté alors que l’accès à la fenêtre appartient à la communauté, personne ne veut prendre la responsabilité pour un autre de toucher à cet objet au risque de créer un conflit. Ce qui fait que l’on retrouve cette fameuse échelle sur les gravures du XVIIIe, XIXe, les photographies du XXe et même sur la photo que j’ai fait en 2022. 

En fin d’après midi, nous sortons de la ville pour rejoindre le Mont des Oliviers, en face des remparts Est. Cette colline qui domine l’horizon est très importante aussi et recèle de monuments à découvrir. Le coucher de soleil sur la ville depuis le sommet du mont des oliviers est magistral, un des meilleurs endroits d’Israël pour admirer les leurs du couchant qui donne directement sur le Mont du Temple et la vieille ville. De nombreux évènements se sont produits sur le mont de Oliviers et on retrouve bien sur plusieurs édifices religieux qui rappellent les textes sacrés. En descendant dans la vallée sous les remparts, on arrive d’abord devant l’église où se trouve le tombeau de Marie, la mère de Jésus. Puis de l’autre côté de la route, on peut entrer dans un enclos où se trouve un jardin. Ce serait dans ce jardin planté d’oliviers que Jésus aurait été trahi par Judas, qui lui a fait un baiser pour l'identifier aux gardes romains. 

L’église des nations a été construite juste à côté a un grand fronton en mosaïques.  

L’intérieur est peu éclairé, de belles mosaïques recouvrent le plafond entre les colonnades avec des couleurs bleues et dorées.

En grimpant le long du Mont, on longe le cimetière juif. Il y aurait plus de 100 000 tombes sur ce coteau, en effet selon la tradition juive, c’est d’ici que Dieu reviendra sur Terre et les morts ensevelis ici seront les premiers à ressusciter.  C’est impressionnant.

Au sommet du Mont du Temple, on n’a malheureusement pas un temps idéal pour admirer le coucher de soleil avec de gros nuages bien noirs qui se dirigent vers nous. On peut quand même apprécier la vue sur toute la ville que l’on a découvert au fil de ces trois jours. 

On peut voir la proportion incroyable du Mont du Temple par rapport au reste de la ville à l’intérieur des remparts. Avec son dôme doré, les vestiges du deuxième temple, les églises qui dominent l’horizon avec leurs clochers, le cimetière juif sous nos pieds, on peut ressentir la complexité de cette ville, coeur sacré de ces trois religions monothéistes.

Il fait froid et le vent redouble d’intensité. On ne reste pas pour le coucher de soleil qui est dans quelques minutes car on risque de se transformer en glaçon. On décide de redescendre pour visiter l’église avec ses bulbes dorées que l’on voyait depuis le sommet, l’église de Marie Madeleine offerte par le Tsar de Russie et qui a une architecture orthodoxe magnifique. Mais lorsque l’on arrive devant la porte en même temps qu’un couple de russes, on se rend compte que les visites ne sont que le matin. Ils sonnent quand même à l’interphone et une nonne vient voir ce qu’ils se passent. On comprend dans leur intonation qu’ils demandent à pénétrer dans l’église pour prier. La nonne acquiesce et nous regarde, elle nous demande en russe si nous sommes chrétiens, en fait je ne sais pas trop ce qu’elle nous dit mais encore une fois par l’intonation on essaye de deviner. Puis elle nous fait signe de la suivre avec le couple de russes. Elle nous accompagne au pieds de cette église splendide.

L’intérieur de l’église est très austère en comparaison des détails de l’extérieur. 

On assiste aux derniers rayons du soleil depuis l’esplanade de l’église. Même si le temps n’est pas idéal, ces rayons de soleil bien clairs qui semblent jaillir des nuages au-dessus de la vieille ville donnent un certains symbole divin si propre à Jérusalem.

En trois jours dans la ville trois fois sainte, nous avons pu découvrir en profondeur les différents sites parmi les plus sacrés des trois religions juives, chrétiennes et musulmanes et ce temps nous a semblé suffisant. Jérusalem nous a touché. Nous avons adoré se perdre la ville ville qui change d’ambiance en fonction des rues et quartiers mais qui conserve cette atmosphère orientale. Les monuments de Jérusalem ne sont pas les plus grandioses du monde à comparer d’autres, mais l’esprit de la ville est toutefois très prenant. Les pèlerins ajoutent l’expression de leur foi selon leur origine culturelle à ce patchwork de costumes traditionnels qui se croisent entre les hautes murailles.