Nous quittons Jérusalem pour les paysages désertiques de l’Est du pays. Cette partie du territoire est disputée entre israéliens et palestiniens mais il est possible de rejoindre la mer Morte avec une voiture de location en passant par la route 1 puis un peu avant Jericho la route 90 au Sud. Les paysages sont désolés et arides pourtant si magnifiques. Sur le chemin, on fait un détour au monastère de Saint Georges construit dans un canyon étroit, un lieu historique qui mérite vraiment le détour. Puis on commence à descendre le long de cette voie rapide très roulante, des inscriptions informent sur l’altitude négative jusqu’à atteindre le point le plus bas de toute la surface de la planète où s’écoule le Jourdain dans la Mer Morte, un bijou aux reflets turquoises unique que l'on est heureux de retrouver si tôt. 

On loue une voiture chez Budget, qui a un bureau juste en face de notre hôtel. C’est très pratique même si les formalités administratives sont très longues. On loue une petite citadine avec une limite de kilométrage par jour de 250 km. C’est pas beaucoup mais Israel est un petit pays donc on ne fait pas attention. On sort finalement du bureau avec les clés de la voiture et on quitte Jérusalem et son trafic en quelques dizaines de minutes pour se retrouver en face des lotissements de Palestine, la route permet de rejoindre Ramallah, la capitale.

L’autoroute permet de vite arriver dans des contrées désertiques, on voit des campements de nomades sur les bords de la route. Il y a des villages sur les hauteurs. On voit des check points pour rejoindre certains quartiers. On s’arrête sur une air de repos pour prendre un café et manger un peu. L’endroit n’est pas très glamour mais le café est sympathique, à la table d’à côté on fait connaissance avec des français qui se sont installés dans le village en haut de la colline. Un peu avant d’arriver vers Jericho, on sort de la voie rapide pour découvrir le magnifique monastère de Saint Georges. Un des plus anciens monastère chrétiens, édifié dans un profond canyon au milieu du désert. Cette particularité géologique lui a offert une protection naturelle pendant des siècles. On se gare au bord du canyon et on est accueilli par des vendeurs bédouins qui vendent des souvenirs avec beaucoup d’insistance. En marchant sur un petit chemin, on arrive à un point de vue en contre plongée sur le monastère.

On s’installe au bord de la falaise et on mange des cacahuètes salés que l’on a acheté aux bédouins qui nous « gardent la voiture ». 

On retourne un peu en arrière à un autre point de vue que l’on a repéré par une grande croix sur le sommet. D’ici on a une belle vue sur le canyon et le désert qui se prolonge jusqu’à perte de vue.

Le monastère est tout au fond de cette crevasse naturelle, on entend une cascade couler en contrebas. Il y a un peu de vert qui dénote avec la sécheresse environnante et qui a permis aux moines de se développer.

On a l’impression d’être tout petit dans ce décor grandiose. 

La route qui descend jusqu’à la Mer Morte est unique. On est émerveillé lorsque l’on découvre cette magnifique Mer aux couleurs bleutés au milieu des roches ocres.

Il est interdit de descendre au bord de l’eau pour des raisons de sécurité. Il y a des trous qui se forment sous la terre qui ressemble à un gruyère mais depuis les points de vue on en prend pleins les yeux.

Le très fort taux de sel de la Mer Morte du à l’évaporation rend toute vie impossible. On ne voit pas non plus d’activité nautiques. Il n’ya pas de bateaux sur la Mer Morte. Par contre on peut voir le sel se solidifier autour des rives qui crée des formes de péninsules blanches de toute beauté.

Malheureusement, les strates que l’on voit dans le sable vient de la baisse du niveau de la Mer Morte qui perd du volume tous les ans et qui risque de disparaitre un jour.

On peut voir les montagnes de Jordanie de l’autre rive. Ce pays qui nous a conquis et que l’on a visité en début d’année, qui l’eut cru que nous reviendront aussi tôt ? 

Après avoir passé un checkpoint où l’on n’a même pas eu besoin de s’arrêter, on arrive à la station balnéaire de Ein Bokek. 

Il existe plusieurs sites magnifiques à découvrir le long de la route de la Mer Morte, comme les oasis de Ein Gedi et la forteresse de Masada. Pour pouvoir les découvrir, il nous faudrait un jour de plus car en Novembre le soleil se couche beaucoup trop tôt. A Ein Bokek la terre est plus sure et on peut aller se baigner. Cette station balnéaire semble être encore en cours de développement. Il y a encore beaucoup de chantier en bord de mer. Certaines des plus belles curiosités de la Mer Morte en Israel sont pour le moment inaccessible, comme la petite île avec son arbre au milieu de la Mer. Ou alors comme la succession de petites îles de sel qui ressemble à une marelle pour géants. Les camions remplis de terre, les pelleteuses s’activent toute la journée et nous rappellent certains lieux de Chine qui sont en cours de mise en valeur. Il faut donc faire preuve de patience et ouvrir les yeux pour trouver de beaux endroits où l’on peut descendre sur la plage. A l’entrée d’En Bokek, on trouve quand même une zone magnifiquement photogénique avec comme une route de sel qui plonge dans la Mer.

Des formations de sel se forment autour comme des fleurs.

Les couleurs de la Mer sont très claires et passent du blanc au bleu turquoise.

Les hôtels de la station de Ein Bokek sont tous très chers pour un niveau de qualité terrible. On avait déjà lu avant de venir et on était prévenu. Heureusement notre hôtel qui coute quand même quatre fois le prix d’un Ibis pour une qualité moindre nous donne un bon pour le centre sportif de l’hôtel d’à côté qui fait partie de la même chaine. On en profite et on passe la soirée à se baigner dans une piscine d'eau de la Mer Morte, avec vue sur les montagnes jordaniennes. Ce sera la bonne surprise. Après le diner on fait une promenade au bord de la plage publique aux superbes installations. Il ne fait pas froid du tout ici, le temps est vraiment agréable. Un panneau explicatif informe sur le micro climat de la Mer Morte reconnu depuis l’Antiquité. Déjà, étant l’endroit le plus bas de la surface de la Terre, c’est ici que les rayons du soleil sont les plus doux, les UV étant plus filtrés qu’au niveau de la mer. Ensuite, l’humidité qui vient de la Mer Méditerranée vient buter contre les montagnes de Judée, qui reçoit des précipitations, alors que de l’autre côté, où se trouve la Mer Morte, il n’y a déjà plus beaucoup d’humidité. Les bains et la boue de la Mer Morte sont réputés pour leurs bienfaits pour la peau, et des curistes sont venus ici depuis des millénaires. Le lendemain, avant de reprendre la route pour le désert, on fait un détour par la plage publique et ses très belles installations qui méritent vraiment le détour. On s’amuse à flotter dans la mer, une activité très relaxante, mais il faut faire très attention à ne pas en mettre dans la bouche.

Nous avons apprécié ce séjour très court dans la région de la Mer Morte. Le climat est effectivement très agréable, mais l’état de la station balnéaire en chantier enlève un peu l’image glamour. Il faudra revenir lorsque les hôtels auront tous été fini pour vraiment en profiter. Les paysages de la route de la Mer sont quand même tellement uniques, que le voyage jusqu’ici vaut le coup.