La veille au soir j'avais réglé mon réveil à 7h00 afin de profiter de la lumière du matin. Le réveil sonne et j'émerge difficilement. A cause des boule quiès, tout le campement a du être réveillé avant moi... Oups ! Je me lève très rapidement car il fait déjà jour donc je ne dois pas perdre de temps.

Le sable est froid, je garde mes chaussures, mais ca m’empeche d’avancer très vite car elles se remplissent vite de sable jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace disponible entre mon pied et la chaussure. Le sable se tasse et à la fin on a l’impression d’avoir le pied compressé, en plus de peser deux fois son poids. Je m’arrête donc à une dune plus petite juste avant que le soleil pointe son premier rayon.

La pointe des dunes s’illumine l’une après l’autre, puis toutes les dunes sont baignées de la douce lumière rasante.

Mes compagnons de voyage suisses sont tout en haut de la plus haute dune.

Le soleil arrive enfin et me réchauffe.

Rapidement les teintes ocres du désert laissent la place à l'orange, plus clair.

Et dire que c'est la dernière matinée que je passe ici. J'en suis déjà nostalgique alors j'en profite au maximum.

J'aperçois Mohammed qui me regarde à proximité du camp. Je me demande si il ne garde pas un oeil sur moi car il craint que je me perde à nouveau.

Après un bon petit déjeuner pris sous la tente nomade, le 4x4 me récupère pour me ramener à M’Hamid. Et oui il faut déjà partir… Je serai bien resté une nuit de plus afin de plus explorer les environs de Chegaga. D’ailleurs, je recommande vraiment de prévoir deux nuits aux dunes au lieu d’une, afin d’avoir une journée pleine pour faire un grand tour dans cette immensité, par contre bien noter sur le GPS la position du bivouac avant de partir, pas comme moi.

Ca y l'Erg Chegaga s'éloigne... On contourne la mer de sable en prenant une piste de terre durcie plus roulante.

On aperçoit des dromadaires au loin, le chauffeur gentiment fait un petit détour pour que je puisse les voir de près, avec les dunes en arrière plan.

Nous prenons cette fois la piste Sud, et en route nous devons ravitailler en bois un bivouac de luxe. Après avoir aidé à décharger le bois, ils me proposent de visiter les environs du bivouac, du type "luxury camp". Cet endroit est vraiment splendide, au milieu de nulle part dans les dunes, avec une belle décoration et même un bar très bien fourni. Le camp se trouve dans une zone isolée et les clients peuvent profiter de tout le confort. Le désert autour est tout aussi magnifique. Deux dromadaires attendent les clients pour faire un tour dans les dunes.

Nous reprenons la piste, le 4x4 passe des endroits où il y a beaucoup de sable, il enclenche souvent les vitesses courtes pour passer, on est bien secoué, j’ose même pas imaginer les participants du Dakar ce qu’ils doivent encaisser comme chocs tous les jours pendant deux semaines, il faut avoir une sacrée résistance.

On s’arrête au pied d’une colline sablonneuse jonchée de cailloux. Le chauffeur me propose de partir à la chasse aux fossiles. Rapidement il trouve de superbes fossiles en très bon état, moi aucun… Il me les donne comme un souvenir du désert.

De retour en France mes enfants sont vraiment heureux de ce souvenir, qu'ils exposent sur un meuble et montre à tous les gens qui viennent à la maison depuis, fièrement.

Nous arrivons à midi à M’Hamid. Nous passons dans le village avant de retourner à l’auberge bivouac, j’en profite pour demander à Mohammed de m’accompagner pour acheter de la musique nomade sur CD. En effet, la radio de la voiture ne marche qu’en ville, ailleurs il n'y a pas de réception FM alors j’ai envie d’avoir de la musique nomade pour accompagner ma longue route de retour vers Ouarzazate. Pour 10 dirhams, le vendeur de matériel informatique du village me grave un CD avec une trentaine de MP3 qu’il avait sur son poste. Parfait, c’est déjà ça, même si le CD va beaucoup tourner en boucle car trente mp3 ça fait pas beaucoup, cela aura vraiment agrémenté mon voyage de retour.

Au retour, je prends avec moi dans la voiture le canadien rencontré à Chegaga. Il est malade et se rend à Skoura. Comme on va au même endroit, cela lui permet de ne pas avoir à prendre le bus et les taxis. On fera donc les 5 heures de route ensemble, à profiter du paysage de la vallée du Drâa.

Pourquoi je retourne à Skoura d’ailleurs ? C’est pas logique car j'en venais déjà… Pour rappel, je vais à Skoura pour une bonne raison. Si vous vous souvenez de mon petit désagrément du deuxième jour avec la perte de mon argent et de mes moyens de paiement, je gardais encore un espoir que quelqu’un le retrouve. Et finalement, hier Mohammed m’appelle pour me dire qu’il avait retrouvé ma sacoche avec mon cash, qui était tombé sous le lit au fond. C’est le seul endroit où je n’avais pas regardé. C’est vraiment adorable de sa part d’avoir cherché mon numéro et de m’avoir appelé, quelle honnêteté. Cette bonne nouvelle me donne le sourire pour la journée. C’est en plus avec plaisir que je retourne au gite la Palmeraie de Mohammed, où l’ambiance familiale est vraiment particulière.

A la base, j’avais prévu d’aller dormir à l’Oasis de Fint, tant pis. Ce sera pour mon prochain voyage au Maroc, il faut bien en laisser pour les prochaines fois, car c’est sur je reviendrai à M’Hamid pour marcher dans le désert, c’est une certitude. Et plus longtemps !

Avant de partir, Michel le canadien et moi faisons un stock de sandwich au thon à l’épicerie de M’Hamid. Pour 25 dirham, on repart avec 3 demi pain rempli de thon à la tomate, un repas simple mais efficace pour tenir toute l’après midi de voiture.

Le paysage est splendide autour du Drâa. Les arrêts photos permettent de se dégourdir les jambes, cela allonge le temps de trajet, mais la lumière de fin d’après midi est tellement tentante.

Lever de lune sur les kasbahs de la vallée du Draa.

Reflexion parfaire de la montagne dans le fleuve.

Puis on repasse devant les points de vue de l'aller. La lumière est plus basse à cette heure-ci et on refait quelques arrêts photos, notamment avec cette montagne verdatre après Agdz.

Le paysage aride entre Agdz et Ouarzazate.

Le canyon déjà photographié à l'aller.

Cette fois ca y est, les amandiers sont en fleurs et cela promet pour les prochains jours.

Un peu avant Ouarzazate, on prend une piste pour avoir un beau point de vue sur des formations rocheuses étonnantes.

La piste est faisable avec la 208 mais un fort coup de vent rempli l’habitacle de poussière, tout est instantanément recouvert d’une fine pellicule de poussière brunâtre.

Je plains vraiment celui chez Hertz qui va devoir laver le véhicule, la poussière s’est faufilée partout, j’essaye de l’enlever sur le tableau de bord au moins car je ne vois plus très bien… (finalement le gars qui fait la réception chez Hertz m'a demandé d'aller la faire nettoyer chez Afriquia pour 50 dirham plutôt).

Par contre la vue est vraiment belle, encore une fois on trouve un air d’Ouest Américain au Sud du Maroc.

Un nomade avec ses chèvres nous surplombe, il doit se demander ce que l’on fait là avec la 208 au milieu de nulle part.

Ce jour, je n’aurai pas eu de chance avec la voiture par contre. Outre avoir rempli l’habitacle de poussière, il m’est arrivé deux autres petits incidents que je vous raconte ici. D’abord, ébloui par le soleil, je ne distingue pas le panneau rond sur le bas côté, je continue mon chemin à bonne allure en regardant devant comment passer la zone de travaux, puis au dernier moment, je vois deux hommes en uniformes sur le bord de la route, c’était en fait un contrôle routier de la gendarmerie royale comme il y en a beaucoup dans le coin. Je freine au dernier moment, le résultat est pas discret du tout, les pneus crissent je m’arrête en catastrophe au niveau du gendarme qui bien sur me fait signe de m’arrêter sur le bas côté avec un air mécontent. Je l’ai bien mérité. Il me dit d’abord que je roule trop vite et ne regarde pas la route, c’est dangereux. C’est vrai il a bien raison. En fait je me trouve tellement bête que je vais complétement dans son sens avec un grand sourire, je suis comme un condamné qui accepte déjà de recevoir sa peine et n’attend plus que le verdict, que j'imagine implacable. Finalement, le gendarme me demande si j’habite au Maroc, comment on trouve le pays, si on passe du bon temps avec un ton très gentil, il faut peut être décrire la vision que le gendarme sous ses yeux dans la voiture à ce moment là : un français rougi de soleil, avec un cheich bleu vissé sur la tête façon touareg et de la musique nomade à fond dans l’autoradio (le CD gravé à M'Hamid), il doit trouver la situation amusante et finalement il nous souhaite une bonne route et nous laisse partir. On a eu de la chance

Mais nos ennuis ne sont pas finis. Alors que l’on passe une énième zone de travaux, où une des voies est condamnée, je me rabats un peu trop tôt sur ma voie pour laisser passer la voiture en face. Un peu trop tôt… Je vois au dernier moment (et oui encore une fois, et pourtant je n’ai pas de problème aux yeux, c’est juste que l’on a souvent le soleil rasant en plein face sur cette portion de route) un pieu en métal qui dépasse des graviers. J’évite de rouler dessus, mais il passe sous la voiture en faisant un bruit d’enfer. J’ai peur d’avoir arraché quelque chose, ou casser le pot d’échappement ou pire percé le réservoir de carburant. Je m’arrête sur le bas côté pour voir les dégâts, heureusement il n’y a rien qui coule du réservoir et le pot d’échappement semble bien attaché. Néanmoins, le cache du moteur à l’avant est bien marqué.

On repart en faisant maintenant super attention à ces zones de travaux, qui vont se succéder jusqu’à Ouarzazate.

Finalement les deux fois on a eu plus de peur que de mal. Par contre la voiture n’a pas aimé tous ces travaux, depuis un certain moment déjà il y a un bruit sourd métallique survient à chaque bosse, comme si un amortisseur avait été abimé.

Nous arrivons en fin de journée à Skoura, la nuit tombe. Bien épuisés par la route, nous sommes comme éteints. Mohammed nous voyant ainsi a de la peine pour nous alors il nous installe auprès du feu pendant que le diner se prépare. On rencontre un couple d’Autriche et un couple de Français du Sud Ouest qui se joignent à nous face au feu, avec qui on sympathise pendant le repas.

Je retrouve Mohammed qui me donne la pochette qu’il avait trouvé sous le lit. C’est un soulagement pour moi, un grand merci à lui !