Aujourd'hui je continue ma route vers le Nord, en direction de ma destination finale, Marrakech. Mais puisque je suis revenu à Skoura, je décide de faire un détour pour voir la vallée de Toundoute à une vingtaine de kilomètres au Nord de Skoura. En fait c'est Mohammed qui la semaine précédente avait conseillé à des voyageurs d’aller voir les amandiers en fleur. Il y a une semaine une partie seulement des arbres étaient en fleur, donc je me dis qu’avec la chaleur des derniers jours, c’est le bon moment pour aller voir cela. D'autant plus que la veille on avait déjà vu plusieurs amandiers fleuris sur la route.
En une demi heure, je me retrouve dans le village de Toundoute.
Toundoute est un petit village avant la route de montagne, niché dans une vallée aux couleurs encore une fois irréelles.
J’ai de la chance car aujourd’hui la plupart des amandiers sont en fleur et le blanc des fleurs donne un magnifique contraste avec le rouge des montagnes et des habitations.
La zone n'est pas très grande, mais le point de vue depuis la route sur la vallée vaut le détour en cette période de l'année.
Ici aussi les montagnes ont des formes bizarres, ici elles ressemblent à un mille feuille ou les couches de pierre ont été empilées les unes au dessus des autres tout en épousant le relief.
Une vieille kasbah écroulées bordant les plantations.
Cette semaine, on est vraiment dans la meilleure période pour les amandiers. En plus, les fleurs embaument l'air de leur parfum.
Je suis content d'avoir fait ce petit détour avant de remonter vers Marrakech. Toundoute est complétement hors des sentiers battus visiblement et pour ceux qui sont motorisés en tout terrain la route continue au delà du village.
Prochaine étape, la remontée de l'Atlas par la vallée de l'Ounila.
Pour la suite de la journée, je reviens sur mes pas car je dois entamer le retour vers Marrakech. Je dois rendre la 208 demain en début d’après midi et je n’ai pas envie de faire la route d’un coup. Je décide donc de passer par la petite route de Telouet pour aller au col de Tizi n Tichka, ce qui me permet d’éviter de reprendre la route de l’aller et de visiter une nouvelle vallée, la vallée de Ounila, réputée une des plus belles du Maroc.
Peu après Skoura, j’entends un bruit bizarre sous la voiture. A mon avis, c’est une séquelle des routes en mauvais état pour aller à M’Hamid. Je profite d’une pause à la station service Afriquia pour demander si je peux utiliser le pont et voir vraiment si il n’y a pas des dégats qui remettraient en question ma montée sur les routes sinueuses de l’Atlas.
Je préfère détecter un problème proche de Ouarzazate plutôt que perdu en montagne. Le mécanicien accepte de me laisser mettre la voiture sur le pont. Sous la voiture on voit bien le choc de la barre de fer, mais rien de suspect à première vue. J’essaye de répéter le bruit avec le mécano mais rien. Je reprends donc la route un peu plus confiant dans la voiture. Mais quelques temps après le bruit revient, je le localise au niveau de la roue arrière gauche, comme si l’amortisseur ne remplissait plus sa tache et que la caisse tapait directement sur chaque bosse. Le bruit m’accompagnera toute la journée.
Après Ait Benhaddou, je retrouve les amandiers en fleurs. Il y en a plein ici aussi dans la vallée de l’Ounila, leur couleur blanche donne un magnifique contraste, c’est peut être le meilleur moment de l’année pour parcourir cette route.
Je fais de multiples arrêts sur la route. Parfois je gare la voiture sur le bas côté, je marche un peu pour trouver un joli point de vue.
Il me faudra 4 heures pour parcourir les 60 kilomètres. La route est en bon état, et je ne croiserai quasiment personne.
On remonte la vallée, et les points de vue fantastiques se succèdent avec une large palette de couleurs incroyables.
Ce village a une grande densité de maisons en pisé cubiques qui semblent empilés les unes sur les autres.
Ce sera le plus gros bourg que je traverserai.
Panorama sur la vallée et les montagnes ocres, ici la mosquée est peinte en blanc.
La route zigzague à flanc de montagne.
Un panneau indique un panorama sur la vallée. je gare la voiture et marche jusqu'au bord de la falaise, la vue est grandiose. Il faut faire attention à ne pas tomber dans le vide, il n'y pas de barrières.
Plus loin, je trouve un autre point de vue où la rivière a creusé un canyon.
Les villages sont accrochés à la falaise.
Par rapport aux autres routes de la région, c'est vraiment grandiose. Je trouve cette section de 60km vraiment magnifique. A chaque virage, on tombe sur un nouveau panorama.
Ici les roches ont des teintes vraiment rouges impressionnantes.
Là un village qui domine la vallée.
Encore deux paysages vus de la route avant de terminer en toute fin de journée.
La fin de la route avant Telouèt est en travaux. Mais pas trop de trous donc pas de souci en roulant doucement.
En plus le paysage est encore une fois étonnant.
Maintenant on évolue dans une large palette de couleurs, du rouge, du vert, du jaune et même du blanc, du sel ?
Clairement cette portion de route entre Ait Benhaddou et Telouet est tout simplement magnifique, c’est pour moi du même niveau que les gorges du Dades ou du Todhra, immanquable dans la région. Le meilleur choix quand on vient de Marakech est sans doute de descendre par la route principale et de remonter par cette route secondaire. C’est vrai que la route est beaucoup plus étroite et sinueuse mais dans le même temps, je n’ai croisé quasiment aucune voiture de l’après midi. Ce qui rend le voyage très paisible car on avance à son rythme tout en admirant le superbe paysage.
A Telouet je trouve un hotel à proximité de la Kasbah du Glaoui, dernier seigneur de l’Atlas, que je visiterai le lendemain matin.
Je prends le thé sur la terrasse face à la vue. On est ici en montagne, à 1800m d’altitude et cela se sent car l’air est frais.
Il y a même un petit chauffage électrique dans la chambre, génial c’est le genre de petit détail qui fait vraiment plaisir maintenant.