Depuis Foum Zguid, nous remontons la route de Ouarzazate jusqu’à la plus belle kasbah du pays, celle d’Ait Benhaddou. Un édifice architectural unique et monumental, installé au bord d’une rivière qui fait partie des lieux touristiques les plus visités du Sud du pays. 

Comme depuis le début de ce voyage au Maroc, c’est en voiture que l’on découvre les plus beaux paysages du pays, il suffit de rouler et d’admirer le paysage qui défile sous nos yeux pour s’en convaincre. La route entre Foum Zguid et Ouarzazate ne fait pas exception, avec de très beaux reliefs ocres.

On traverse des villages qui semblent endormis, tout aussi vides que l’oued qui coule dans la vallée, et pourtant en regardant de plus près, il y a des gens qui vivent dans ces villages, les palmeraies sont bien vertes. 

Après un peu plus de deux heures de route, on arrive à la belle kasbah d’Ait Benhaddou. Un point de vue sur le bord de la route permet d’avoir une vue complète du village fortifié. On a découvert beaucoup de casbah depuis le début du voyage, mais il est vrai qu’Ait Benhaddou a quelque chose en plus. Est ce sa taille ? La finesse des maisons qui le compose ? L’environnement de roches roses et orange qui l’entoure ? En tout cas c’est un chef d’oeuvre. Et il attire beaucoup de touristes. C’est en fait la première fois que l’on vit le tourisme de masse au Maroc depuis notre départ, ni à Tafraout ni à Foum Zguid nous n’avions cette impression, au contraire. Ici c’est l’inverse avec des cars de touristes. Il faut dire que l’on n’est plus très loin de Marrakech et Ait Benhaddou est sur l’itinéraire de la plupart des voyageurs qui font une boucle au départ de cette ville. 

On gare la voiture sur le parking de l’hôtel La Kasbah. Un monsieur nous demande si nous sommes clients, et puisque ce n’est pas le cas, nous réclame 10 dirhams. Je ne sais pas si c’est normal ou pas, mais bon on donne une pièce en espérant qu’il jette un oeil à la voiture. Depuis le parking, on descend le long d’un chemin avec des boutiques de souvenirs jusqu’au niveau de la rivière. On est au pied de la kasbah qui est encore plus impressionnante depuis ici. 

Il est possible de pénétrer dans Ait Benhaddou par le lit de la rivière en passant par les différentes portes qui donnent sur la palmeraie. Certaines sont gardées par des vendeurs de tickets qui jouent sur l’ambiguïté de la gratuité du site (on peut accéder gratuitement au site depuis le pont un peu plus haut dans le village) et l’entrée payante à des maisons fortifiées du village payantes. Comme nous sommes entrés par une des maisons fortifiées, nous avons du payer l’entrée. Un guide nous amène au sommet de la maison, d’où on a une vue sur les tourelles décorées. C’est très beau, mais fragile. Les édifices sont faits en terre et en paille, si il pleut, il faut venir entretenir pour éviter qu’il s’effondre.

Depuis les hauteurs du village, on a une autre vue sur les différentes tours.

A côté du village, une colline aux différentes strates de couleurs qui vont du jaune à l’orange et au rose attire notre regard. Sa forme est très originale.

Depuis le grenier fortifié qui se site tout au haut du village. On a une vue panoramique sur les toits Le village s’intègre parfaitement dans son environnement naturel, c’est ce que fait la beauté du site d’Ait Benhaddou.

On quitte le village par le pont officiel, qui est gratuit. Le soleil est en train de se coucher et le village prend des teintes rougeâtres magnifiques. 

Nous n’avions pas décidé où dormir cette nuit, on voulait voir si on était capable d’avancer un peu en direction d’Agadir, car il y a plus de 5 heures de route et on ne veut pas le faire d’une seule traite le lendemain. En fait, Ai Benhaddou était un peu un détour pour nous, mais j’avais envie de montrer ce monument célèbre du Maroc à ma copine. Comme nous avons encore de l’énergie, on se dit que l’on va couper la route et dormir à Taliouine, à peu près au milieu du chemin. On a un peu faim, mais on roule encore une heure pour rejoindre la ville de Tazenakht au croisement de la route du Sud et celle d’Agadir. Lorsque nous étions passé dans l’après midi, j’avais repéré des restaurants sur le bord de la route. Car oui on fait un détour en fait, mais on est quand même ravi d’avoir poussé jusqu’ici. C’est un peu le fil rouge de notre voyage au Maroc finalement, déjà que l’on avait failli ne pas partir et tout annuler au dernier moment à cause d’une maladie, on a organisé un planning au jour le jour en fonction de nos envie et notre énergie. Je ne sais pas si c’est le climat ou l’excitation d’être de nouveaux en voyage, mais je sens que je récupère un peu plus chaque jour, il faut donc en profiter. Après une heure, on arrive à Tazenakht avec le ventre vide. Tazenakht est le genre de ville qui n’est pas dans les guides touristiques, c’est un bourg carrefour entre deux nationales mais qui n’a pas d’attractions notables qui attirent les voyageurs. Par contre, je trouve que c’est typiquement dans ce genre d’endroits que l’on va bien manger sans se prendre la tête. Ma chérie a remis sa djellaba depuis qu’il fait froid, et elle sort dans la rue avec sa capuche en pointe sur la tête. Les gens lui sourit avec surprise et tendresse. On trouve un restaurant ou un boucher on ne sait pas trop, qui fait des brochettes. On lui commande plusieurs plats dont des grillades, omelettes, soupe et on se régale. Les gens sont vraiment très gentils avec nous et ils nous font découvrir des plats que l’on ne connait pas, et on peut affirmer que l’on mange vraiment bien au Maroc. 

Après cette pause très agréable dans un restaurant improbable, on reprend la route pour une autre heure de route. Ma copine réserve un des deux hôtels disponibles ce soir sur Booking et on arrive un peu tard à destination. On est vraiment positivement surpris par la chambre de l’hôtel Auberge Targa. Il faut dire qu’après la maison d’hôte de Tafraout et la tente du désert, on a l’impression de vivre une expérience de grand luxe, l’air n’est pas glacial, on peut se doucher et le lit est plutôt confortable. On prend même une photo pour l’envoyer à nos amis qui nous prennent pour des fous. Taliouine est une base de trekking réputée, mais nous n’avons pas prévu de rester plus que l’étape du soir. C’est aussi ici la capitale africaine du Safran mais nous n’avons pas trouvé d’endroit où en acheter.

Encore une belle journée sur les routes du Maroc, qui a commencé dans les dunes du désert de sable et qui fini dans une pension sur la route de l’Océan, après la visite d’Ait Benhaddou, ça a été intense.