Depuis Bali, on rejoint en une longue journée de transit le village de Ceromo Lawang au bord du cratère du volcan Bromo, le volcan le plus impressionnant de la région de l’Est de Java. Pour y arriver c’est une journée en mode routard où l’on enchaîne les modes de transport pour arriver à destination. On s’installe sur le bord du cratère pour admirer le coucher de soleil avant de se préparer pour une courte nuit, le réveil est réglé à 2h du matin, pour une journée épique, un des moments les plus forts de notre voyage en Indonésie à la découverte des paysages parmi les plus captivants dans une ambiance digne de Mad Max !

Nous quittons Bali avec un pincement au coeur. Bien sur nous reviendrons. Malgré l’influx touristique, on ne peut que tomber amoureux de cette île à l’atmosphère si particulière. On est parti pour une longue journée de transit depuis les plages de Bali jusqu’au bord du cratère du Bromo sur Java. A cause de l’activité sismique autour du volcan Ijen, on est obligé de zapper cette étape qui est interdit pour des raisons de sécurité. Dommage c’était un des moments que l’on attendait dans ce voyage, le lac au fond du cratère Ijen, les flammes bleues au coeur de la nuit, le lever de soleil. On s’adapter et on change nos plans. Le taxi nous dépose au terminal des ferrys où nous achetons un ticket pour le prochain bateau. Le terminal semble neuf, c'est très facile de trouver son chemin, bye bye Bali !

Il y a un flot quasi continu de départ et d’arrivée de bateau pour faire la traversée. On monte directement dans le premier bateau à quai, un autre est déjà en train de manoeuvrer à côté. Les voitures, les scooters, les camions font la queue en dessous pour entrer dans le bateau aussi. Bien sur, l’intérieur est vraiment très froid avec la climatisation qui souffle, et on préfère rester à l’extérieur à l’arrière du bateau, comme cela on a une belle vue sur les montagnes de Bali qui s’éloignent petit à petit. On nous avait dit que la traversée durerait une demi heure mais le bateau reste stationné un long moment devant le quai de débarquement à Java, puis finalement on peut enfin descendre. On se dit que l’on a bien fait de ne pas prendre un ticket de train trop proche de l’heure d’arrivée du bateau. Depuis le terminal du ferry de Ketapang Ferry Port, on marche 500 mètres jusqu’à la gare de Ketapang. Le ticket de train avait été réservé en avance sur Look, et on peut retirer le ticket avec la référence depuis une borne dans le petit hall de la gare. C’est très calme, la chaleur semble écraser toute activité, il y a un petit café et on prend quelque chose que l’on va boire assis sur les bancs du quai puisqu’il est presque midi. L’environnement est très mignon, il y a des palmiers, les reliefs des volcans, et finalement notre train arrive en gare au pas.

C'est l'heure de l'embarquement dans un train confortable et très propre.

Nous avons besoin de 4 heures de trajet pour rejoindre la ville de Probolinggo qui est la ville la plus proche du Bromo. La vue par les fenêtre est très jolie, on voit passer les paysages bucoliques de la campagne javanaise. Un magnifique spectacle: des rizières, des palmiers, de la forêt vierge aussi un peu, et des villages.

Le train klaxonne à chaque passage à niveau, il y en a pleins, le bruit du klaxon résonne toujours dans ma tête rien qu’en l’évoquant. On arrive en milieu d’après midi à la gare de Probolinggo. Elle est toute petite, mais les quelques étrangers que l’on avait aperçu monter dans le train à Ketapang sortent aussi.

On se dit que l’on pourrait trouver un autre couple pour partager le taxi pour monter, mais en fait ils disparaissent tous si vite dès la sortie de la gare. En lisant sur internet comment se rendre à Bromo, j’avais lu quasiment que des commentaires négatifs sur la cupidité et la malhonnêteté des rabatteurs autour de la gare, qui nous pousseraient vers des agences de voyage qui surfaturent les prestations aux voyageurs perdus, qui mentent sur les façons de monter à Bromo. Bref, on reste sur nos gardes alors que l’on sort du terminal et on arrive sur un parking désert. Il n’y a personne. On s’attendait à ce que des types viendraient nous proposer leurs services, on s’attendait à une foire d’empoigne, rien de tout cela. Pour se rendre à Bromo il existe deux solutions, soit prendre un taxi ou un tuktuk pour rejoindre le bus collectif qui fait la liaison avec le village de Cemoro Lawang au bord du cratère soit prendre un taxi. On va au bord de la route pour voir comment monter, tout en espérant que l’on trouve un autre groupe de voyageurs pour monter ensemble. Finalement un monsieur vient nous proposer - enfin - ses services. Il propose un prix très honnête pour nous déposer à notre hotel à Cemoro Lawang. Après avoir lu les montants sur Internet, on trouve que c’est vraiment un prix raisonnable, donc on décide d’y aller. On confirme plusieurs fois que l’on ne veut pas d’agence ou quoi que ce soit mais que l’on veut aller directement à l’hotel et il nous répond bien sur pas de problème on y sera dans deux heures. Bon sa voiture est toute petite, et la route pour monter à Cemoro Lawang est quand même bien raide. Par contre elle est large, plus large que nos routes de Savoie et la montée est très sure. Avec l’altitude, on voit le climat changer, d’abord tropical, puis tempéré, on traverse une épaisse de couche de nuage où l’on ne voit rien, et enfin à proximité de Cemoro Lawang, on est au dessus des nuages avec les cimes autour de nous, le fond de l’air est frais, le soleil va bientôt se coucher. On arrive vers 17h à l’hotel. Cela fait maintenant presque 10 heures que l’on est en transit et on est enfin arrivé. On dépose nos affaires à l’hotel  puis on va voir le cratère du Bromo pour conclure cette longue journée de voyage. Quelle chance, on y est juste avant la nuit, le volcan crache une fumée dense, le fond du cratère ressemble à une plaine poussiéreuse, la lumière est douce.

Il fait froid et on s’équipe de bonnets. Un vieux monsieur vend des bonnets depuis le point de vue, 50k l’unité, les mêmes que l’on trouve à 20k dans les magasins du village. Il est gentil et souriant, on lui en prend deux ça lui fait très plaisir et cela nous laissera un souvenir.

On achète aussi des masques, non pas que l’on ait peur du Covid au Bromo mais à cause de la fine poussière volcanique qui peut irriter les bronches. Le lendemain, on ne regrettera pas cet investissement plus qu'utile... Il y a plusieurs petits restaurants dans le village, mais ce n’est pas vraiment le grand luxe. Bromo est une destination aventure plus que confort. Que ce soit pour les restaurants, le logement, les activités et le climat. On s’était préparé et on est bien reposé après deux semaines à Bali. On mange un épis de maïs et des brochettes de Satay au barbecue dans la rue puis on retourne sagement à notre hotel très tôt. En effet, on a mis le réveil à 3h du matin. On compte marcher depuis le village jusqu’au point de vue du Bromo pour le lever de soleil et il faut partir suffisamment tôt. On n’est pas encore fatigué lorsque l’on se met au lit après avoir minutieusement préparé le sac pour le lendemain. Mais on arrive à péniblement dormir quelques heures. Il faut dire que la chambre d’hotel ne donne pas envie d’en profiter, elle est très simple et pas du tout engageante. C’est sale, c’est froid, mais on a quand même de l’eau chaude, on se contente de peu. Vers 1h du matin comme le va et vient des Jeeps que l’on entend à l’extérieur. On croirait qu’il y a une course de voitures de course juste sous nos fenêtres (même si notre chambre n’a pas de fenêtre). On décide de se lever à 2h30 du matin, on s’habille rapidement, on met le sac sur le dos, et on est déjà dehors au milieu de la nuit.

Notre objectif est donc de marcher depuis Cemoro Lawang jusqu’au point de vue de King Kong Hill. Sur la carte, c’est indiqué un peu plus de quatre kilomètres, d’abord sur le plat puis ensuite une montée bien raide en lacets. On marche sur le bord de la route, on pourrait croire qu’à cette heure cela doit être calme mais en fait pas du tout, il y a déjà un paquet de tours en Jeep qui sont déjà en route et qui nous passent devant.

Il font attention mais on ne se sent pas super à l’aise car ils vont très vite. Des motorbikes s’arrêtent pour nous proposer leurs services, au début on refuse, puis un jeune vient nous proposer de nous monter au checkpoint pour 50k à deux. Difficile de refuser, allez c’est parti et on grimpe sur une motocross pour avancer cette partie du chemin pas très agréable en bord de route. Après quelques centaines de mètres, on retrouve toutes les jeeps qui nous avaient doublés qui sont bloquées pour on ne sait quelle raison, la motocross se faufile entre les voitures, on a l’impression qu’il y en a déjà des centaines à la file, et il nous dépose au pied du départ du chemin raide.

On a gagné pas mal de temps avec lui, en plus il était super sympa, on se dit que ce sont les 50k les mieux dépensés du voyage. Il ne faut pas sous-estimer le dénivelés sur cette partie du parcours. En fait, les Jeeps s’arrêtent aussi ici, on ne comprend pas quel est l’interêt de payer 50$ pour faire ces quelques kilomètres en Jeep partagée et pour finir comme nous à pieds sur ce chemin de terre. Le chemin est raide et très poussiéreux. On est content d’avoir pris nos masques, car les personnes devant soulèvent de la poussière. Ma copine a du mal à monter dans ces conditions au milieu de la nuit, l’effort physique n’est vraiment pas négligeable. On fini par trouver un endroit parfait pour attendre le lever de soleil. A cette heure, il n’y a pas encore beaucoup de monde à cet endroit, on décide de ne pas aller jusqu’à King Kong Hill car on peut voir déjà qu’il y a un grand nombre de lampes de poches qui brillent là haut, et ici il y a une sorte d’esplanade qui semble être parfaite pour s’installer. On ne voit rien, on ne sait pas si c’est bien orienté, si on voit le Bromo face à nous. On utilise l’appareil photo en pause longue et ISO à fond pour lui faire distinguer dans le noir ce que l’on a en face de nous, et oui c’est bien les cratères du Bromo.

On décide de se mettre à l’aise, de prendre une place confortable et dégagée, c’est la chance d’être parmi les premiers. On n'y aurait pas cru, mais le flot de touristes ne tarit pas. Alors que l’on était moins d’une dizaine autour de l’esplanade, cela se remplit en continu et bientôt il y a je pense une centaine de personnes. La plupart des gens sont derrière et ne pourront rien voir. On voit aussi que le chemin entre l’esplanade et King Kong Hill est remplie aussi, il y a des touristes partout et plus beaucoup de place pour personne. On est au premier rang et on se dit que cela doit être quand même frustrant si on est derrière, au milieu de centaines de touristes alors que chacun est venu jusqu’ici pour admirer un paisible lever de soleil sur un des paysages les plus emblématiques de l’archipel indonésien. C’est le paradoxe du tourisme moderne malheureusement.

Néanmoins, le spectacle qu’offre la nature est plus qu’à la hauteur, et il se déroule en plusieurs actes. D’abord on a le droit à ce ciel étoilé dans la nuit noire. Les étoiles scintillent, ils y en a tellement, à cette altitude le ciel est vraiment clair. On peut même voir des étoiles filantes.

Ensuite, on a le droit à un phénomène étonnant, on voit passer une constellation de satellites Starlink, en ligne, qui traversent le ciel juste avant le lever de soleil. Les rayons les font briller et il y a même certaines personnes qui pensaient voir l’atterrissage des extraterrestres.

Le soleil se lève sur les volcans à l’Est, le ciel prend toutes les couleurs de la palette ocre alors que le cratère du Bromo est toujours dans l’obscurité.

Enfin, le soleil arrive a pénétrer dans le cratère et illumine les cimes des volcans. Les couleurs deviennent incroyables.

Il y a un alignement parfait des différents cratères des volcans plus ou moins en activité. C’est un angle parfait.

Le volcan Semuru au loin mais pile dans la perspective du Bromo crache des fumeroles bien rondes, comme ceux que l’on dessinait quand on était enfant.

On reste un long moment à contempler ce paysage incroyable, il y a ce sentiment de récompense aussi, après l’effort qu’il faut pour y arriver. Un effort modeste bien sur pour des personnes entrainées, des alpinistes ou montagnards, mais un effort certain pour des personnes lambda comme nous. Et il ne faut pas sous estimer la température et le vent qui est vraiment froid. On est content d’être venu avec nos polaires et d’avoir acheté un bonnet la veille au soir.

On ne veut pas en perdre une miette et on reste largement après que le soleil se soit levé et soit haut dans le ciel.

Quand on quitte l’esplanade, il n’y a plus beaucoup de monde qui reste. La plupart des gens viennent pour le lever de soleil et repartent rapidement après rejoindre leur jeep. Après avoir pris quelques photos souvenir maintenant que l’on est presque seuls, on continue de marcher jusqu’à King Kong Hill.

On prend un petit déjeuner dans un des cabanons qui servent à manger et à boire. On a une petit vue sur les volcans, il y a un petit poêle qui nous réchauffe dans le dos. On prend deux cafés, 4 oeufs, et un épis de mais grillé. Un petit déjeuner simple, mais la vue vaut bien tout le reste.

On a aussi une superbe vue en contreplongée sur le village de Cemoro Lawang.

Pour la suite de la journée, on décide de marcher depuis King Kong Hill par la route pour rejoindre le coeur du cratère de Bromo. En fait, derrière les cabanons où l’on peut manger, il y a une route, donc une partie des touristes n’ont pas grimpé comme nous la côte dans la poussière pendant une heure mais ont été déposés directement ici. C’est pas mal et sûrement très confortable, mais on se dit que cela manque quand même de saveur. En aucun cas, on ne remplacerait la marche en pleine nuit par ça. Pour arriver au Bromo, selon maps, il est noté 8 kilomètres en descente. C’est parti !

Mais alors que l’on se met en chemin, un jeune nous propose plutôt que de marcher 2 heures sur le bord de la route (encore une fois), il nous conduit en motorbike jusqu’au cratère, nous attend pendant que l’on visite le Bromo et nous redépose à Cemoro Lawang ensuite, pour 100k, à deux ! On fait part de notre inquiétude à monter à deux sur sa moto mais il nous répond no problem. Allez go c’est parti. On dévale la route à trois sur l’engin conduit par un gamin d’à peine 20 ans, on lui fait confiance… Alors c’est là que l’on découvre l’envers du décor des tours en Jeep. Rapidement après être parti de King Kong Hill, on retrouve un nouveau bouchons. Toutes les jeeps sont bloquées sur les 7 kilomètres qui descendent au cratère. Ca ne bouge pas du tout. La moto passe au milieu des véhicules, on n’est pas très à l’aise mais il ne fait que nous répéter « don’t worry » tout en passant à quelques centimètres des pare-chocs, en alternant route et bord de chaussée poussiéreuse. On peut voir que les gens dans les Jeep s’ennuient depuis un moment, probablement ce sont les même qui étaient dans la foule derrière nous ce matin et qui sont maintenant en train d’attendre dans la Jeep en respirant les fumées des moteurs. Il n’y a pas de vue en plus ici car on est de l’autre face du volcan. Bref, on arrive à se faufiler tant bien que mal, pas mal de sueurs froides quand même, jusqu’à l’entrée du cratère. On comprend pourquoi ca bloque, un officier arrête les jeeps une par une. Est ce que c’est parce qu’il faut payer un droit d’entrée ? Je ne sais pas, en tout cas on passe directement sans s’arrêter ni même sans freiner, l’officier nous a regardé un instant sans réagir. Et là on arrive dans le cratère à proprement parler. Un moment vraiment incroyable. Il n’y a pas de route, on s’enfonce dans un genre de sable très fin comme toutes les autres motorbikes. Tout le monde essaye d’avancer dans ce sable mou dans un concert de moteur qui fume, on voit des motos tomber, des jeeps rouler à fond en propulsant des nuages de poussière, on se croirait dans Mad Max, c’est génial. Notre chauffeur arrive à s’en sortir brillamment, « don’t worry », et on arrive finalement au pied du cratère fumant.

Il y a un escalier qui permet de monter jusqu’au bord. On peut prendre un cheval pour rejoindre l’escalier depuis le parking à moto.

Il fait très chaud, on a de la poussière de partout, mais le paysage lunaire est vraiment incroyable. C’est un endroit vraiment unique.

Il y a un temple hindou à la base du volcan et on peut voir au loin King Kong Hill, là d'où on a assisté au lever de soleil le matin même.

Sur le parking, toutes les jeeps sont alignées, je pense qu'elles ont du toutes arrivées maintenant. On peut comprendre pourquoi il y avait autant de bruit puis de bouchons autour du volcan ce matin. En tout cas, encore une fois, je ne pense pas que ce soit la meilleure idée. Car maintenant tous les passagers des jeeps doivent faire la queue pour monter à l'escalier, ils sont là tous ensemble à monter en même temps !!!

Après, c'est sur qu'elles sont très cools ces Jeeps...

Le cratère n’est pas aussi actif ce matin que la veille au soir lorsque l’on est arrivé au village. On peut voir le trou qui est d’ailleurs tapi d’une couleur jaune.

Il y a un autel hindou pour les offrandes et prières. En effet, ce site est en fait sacré pour les hindous. D’ailleurs Bromo viendrait de Brama, un des dieux de la religion hindoue et plusieurs fois dans l’année, des groupes d’hindous viennent de Bali pour des célébrations.

On retrouve notre jeune pilote. On fait un dernier tour sportif dans le sable pour rejoindre la route qui remonte vers Cemoro Lawang. Il est presque midi et on a fini notre exploration de Bromo. Pour se remettre de nos émotions, on se prend un déjeuner dans un petit restaurant tenu par une mamie, le Warung Sederhana Bromo. Elle ne parle pas anglais mais on arrive à se faire comprendre. Elle nous sert un plat très simple pour 70k à deux avec les boissons mais c’est très savoureux. On recommande cette adresse.

On retourne à la chambre pour faire le checkout et préparer notre départ pour notre prochaine destination. On veut rejoindre la ville de Malang pour se reposer un peu après cette journée intense que l’on a vraiment adoré, un des moments les plus forts de notre voyage en Indonésie. Il y a une solution simple pour descendre, c’est de prendre le bus collectif jusqu’à Probolinggo, puis de prendre un bus ou un train pour Malang. C’est la solution idéale, mais on cherche la facilité maintenant. On appelle notre taxi de la veille et on lui demande si il veut bien faire le trajet avec nous et il nous répond avec un prix encore une fois honnête donc on part là dessus. Par contre il nous demande de l’attendre car il va monter de Probolinggo. Pas de problème, on s’installe dans le café Kusuma Kitchen, un environnement très agréable pour boire quelque chose et préparer la suite de notre voyage, car jusqu’à présent, on n’avait rien prévu et on arrange le voyage qu’au jour le jour, cela demande un petit peu de temps. Là on a internet et du temps à tuer donc c’est parfait. D’ailleurs, on a vraiment joué à la facilité pour le coup car lorsqu’on a marché avec nos bagages depuis l’hotel jusqu’à Kusuma Kitchen, on est passé devant le bus collectif qui était presque plein. Le chauffeur nous a conseillé d’annuler la course de notre chauffeur et de monter avec lui, car cela reviendra moins cher. Mais on a qu’une parole, on ne trouve pas correct d’annuler le chauffeur qui est en train de faire la route pour grimper depuis Probolinggo jusqu’à Chromo Lawang pour rien. Oui c’est moins cher mais bon, on a quand même nos valeurs, donc on refuse la proposition du chauffeur et on attend notre chauffeur. Ca fait quand même du bien de s’installer dans ce café moderne. Par contre, on remarque que nos habits, nos chaussures, notre peau, on est couvert d’une fine couche de poussière qui n’est pas blanche. Nos vêtements sont irrécupérables, la chemise que je porte était blanche à la base, maintenant elle a viré au gris marron. Pareil pour les chaussures qui ont la même teinte. Il faudra prévoir un arrêt laundry à Malang… Notre chauffeur arrive et on prend la route ensemble dans sa minuscule voiture. Pour rejoindre Malang qui se trouve juste sous le Bromo de l’autre côté, on ne peut malheureusement pas y aller directement. Il faut revenir sur nos pas et traverser Probolinggo, puis prendre l’autoroute jusqu’à Malang. On arrive en fin de journée à Malang, et on remercie notre chauffeur qui retourne à Probolinggo. Malang est une ville parfaite pour se reposer après ces aventures, la vie est très abordable, c’est une ville avec tout les services, il y a beaucoup de restaurants, l’ambiance est très tranquille. L’autre avantage que l’on avait pas imaginé, c’est que Malang est situé légèrement en altitude, ce qui fait qu’il ne fait pas chaud ni froid. La température est juste idéale, on comprend pourquoi les hollandais qui habitaient Java il y a un siècle venaient à Malang pour éviter les grosses chaleurs. On choisi un bon hotel dans la zone étudiante, pas le plus pratique mais on voulait être au calme et confortable pour un bon prix.

Finalement, cette expérience à Bromo a été vraiment incroyable, et on a cette petite fierté d’avoir tout organisé sans l’aide d’une agence hors de prix. En effet, on avait vu qu’il y avait énormément d’agences qui proposent un package complet pour le Bromo mais c’est très cher. A l’inverse, on a fait tout étape par étape, méthodiquement pour vivre une expérience fantastique par nous même avec un cout vraiment minimum en ayant quand même un peu de confort. On avait une appréhension du niveau d’arnaque à Bromo et à Java en général, mais au contraire on a trouvé une grande honnêteté et gentillesse. Les paysages de Bromo sont uniques, tellement beaux, avec cette perspective de volcans qui fument autour de ce cratère poussiéreux. La randonnée de nuit a été difficile bien sur, pas facile de dormir que quelques heures, mais on a eu ce sentiment d’avoir mérité cette vue depuis cette esplanade comme aux premières loges du spectacle de la nature qui revit chaque matin. On est quand même bien fatigué après cette journée, et on peut maintenant se relaxer à Malang, une place de choix pour cela et un autre coup de coeur pour nous.