Hohhot est la capitale de la région autonome de Mongolie Intérieure, cette immense région aride est connue pour ses paysages de steppes et de déserts, elle sépare le monde chinois du monde des nomades depuis toujours dans l'histoire. Hohhot est une grande cité plutôt riche et agréable, avec des sites historiques intéressants voir étonnants, de l'époque ou les Mongols et les Tibétains étaient des alliés politiques et religieux, que l'on peut découvrir dans le centre ville, malgré les restrictions du au COVID.
Après la visite des caves de Yungang, je prends le train pour la ville de Hohhot, la capitale de la Mongolie Intérieure. En effet Datong est une petite ville qui n’a pas de vols direct pour Hangzhou, je dois donc me rendre dans une plus grande ville avec un plus grand aéroport. C’est aussi l’occasion de passer par Hohhot que je n’avais visité auparavant.
Il n’y a pas de liaison directe et le train doit d’abord aller à Zhangjiakou en direction de Beijing puis se retourner pour suivre la ligne qui dessert les villes de Mongolie Intérieure depuis Beijing. Je suis étonné d’être accueilli dans le train par une employée habillée en habit traditionnel mongol, c’est très joli. Les annonces dans le train se font d’abord en mongol, puis en chinois. Ces langues sont vraiment différentes, le mongol est une langue turque altaïque, je trouve tout cela très intéressant et essaye de décoder mais c’est impossible. Ce train dépend de la région autonome de Mongolie Intérieure, une des provinces autonomes du pays. 15% de la population de la province est mongole, la majorité est Han, mais ces différences culturelles à l’intérieur de cet immense pays me fascine. Tout comme l’alphabet mongol, qui s’écrit verticalement autour d’un train vertical et lui aussi omniprésent dans la region. Le train passe des paysages de steppe entrecoupées de villes sans charme. J’arrive en fin d’après-midi à Hohhot. Le temps est froid, maussade et vire à la pluie. Je trouve un taxi qui me dépose à l’hôtel après un long moment coincé dans les bouchons de cette petite ville de 2 millions d’habitants à l’atmosphère très provinciale. Comme dans le Shanxi, pas simple de trouver un hôtel qui accepte les étrangers à Hohhot, pour ne pas m’embêter, je réserve au Shangrila qui fait des promotions. L’hôtel est un peu vétuste mais on sent un effort pour promouvoir la culture locale.
Aujourd’hui, je compte visiter la ville de Hohhot et ses monuments. Il faut savoir que la saison touristique dans la région se limite à Juillet et Août, et je ne vais pas du tout ressentir la pression touristique ici. C’est même l’inverse malheureusement... En effet, Hohhot en tant que ville capitale de la Mongolie Intérieure compte plusieurs sites d’importance historique mais la plupart de ces sites sont fermés. Le plus important de ces sites est le Dazhaosi, une des plus grandes lamasseries établies en dehors du Tibet. En effet, les tibétains et les Mongols partagent la même religion, le bouddhisme tibétain de la secte jaune et ce temple est un vrai lieu de pèlerinage pour les mongols.
Les temples intéressants se situent tous dans le même quartier, autour du Dazhaosi, une grande place avec une porte accueille les visiteurs.
Une statue de Alatan Khan le fondateur de la ville de Hohhot
Une pancarte qui explique l'histoire du fondateur en caratères mongols (il y avait aussi le chinois et l'anglais).
Il n'y a pas beaucoup de monde le matin tôt sur la place, ce qui est propice aux photos, hormis quelques retraités font du roller sur un air de techno déchainé.
Une statue d'éléphants, représentation étonnante pour la lattitude et le temps frais de la Mongolie Intérieure.
Les différentes portes sont très bien décorées
L'éntrée de la lamasserie la plus importante, le Dazhaosi met qui reste porte close
Mais depuis la crise du COVID, les deux temples de la ville sont fermées et on ne peut que voir depuis l’extérieur. Je suis déçu car je suis très intéressé par ces temples tibétains et j’aurai vraiment voulu pénétrer à l’intérieur de la lamasserie. Bon comme ces deux temples sont fermés, je continue ma promenade en direction du quartier Hui, la minorité musulmane de Chine. La mosquée de Hohhot arbore un joli minaret qui mélange les styles chinois et islamiques. La place qui jouxte la mosquée est aussi très jolie, même si les minarets et la coupole du bâtiment semblent avoir été rabotés pour je ne sais quelle raison (j’ai vérifié sur les photos antérieures, il y avait bien des minarets et une coupole). Aujourd’hui on peut dire que je manque de changé je demande au monsieur à l’entrée si je peux entrer pour visiter, mais il me dit que c’est pas possible pendant les offices. Mais oui on est vendredi... Bon jusqu’à maintenant j’ai un bel aperçu de Hohhot, mais le sentiment de n’avoir vu que de l’extérieur. Je réfléchis à ce que je peux faire si tout est fermé ici. Finalement je change de plans et prends un Didi pour les steppes et reviendrai le lendemain pour continuer mon exploration de Hohhot, c'est aussi cela les voyages, des aléas que l'on a pas prévu.
Me revoilà le lendemain dans l'espoir qu'aujourd'hui les temples soient ouverts. Malheureusement, la personne de l'office de tourisme que ce ne sera pas possible et que l'on ne sait pas quand cette lamasserie réouvrira ses portes au public. C'est dommage et je fais donc le tour du batiment.
On trouve huit stupas blanches alignées à côté du temple
Une autre belle porte
Celle-ci est magnifiquement peinte
De l'extérieur on peut apercevoir les toits de Dazhaosi
Je continue mon chemin vers le Sud de la ville où se trouve une stupa géante qui rappelle celui de Kathmandou avec ses yeux qui regardent dans toutes les directions, sur la route je passe devant un autre temple fermé, décidement.
La stupa est collossale, édifié ici au milieu de la ville avec les grues en arrière plan.
Les gens font le tour de la stupa dans le sens circulaire
La décoration rappelle le style tibétain, le batiment semble assez contemporain mais en impose quand même par ses dimensions
Les yeux de la stupa regardent dans les quatre directions depuis le sommet
Je continue la découverte de Hohhot en prenant un vélo jusqu'au temple des cinq pagodes, un temple magnifique et étonnant dans son architecture qui mérite une visite indéniablement.
Il y a vraiment beaucoup de couleurs dans ce temple qui montre bien la relation forte entre la culture tibétaine et mongole
Il y a de nombreux pavillons que l'on peut visiter dans lesquels des statues de bouddhas ont été érigées dans un décor très coloré
Le temple le plus incroyable de ce lieu est le temple des cinq pagodes, de style clairement inspiré de l'Inde, édifié en 1732
On remarque les inscriptions en chinois, en mongol et en tibétain sur la façade
Il y a beaucoup de choses magnifiques à voir dans ce temple des cinq pagodes, beaucoup de détails de cultures différentes, tibétaines, indiennes et chinoises, c'est passionnant. Dans le musée, on découvre aussi de magnifiques statues tantriques à voir absolument.
Après cette visite du temple des cinq pagodes, je me suis un peu mieux, car enfin j'ai pu visiter un des sites de Hohhot, jusqu'à présent je n'avais pas eu cette possibilité, c'était un peu décevant. Mais ce temple a vraiment été une très belle découverte, d'autant plus que j'étais quasiment seul lors de la visite. Je vais manger toujours dans ce quartier, à proximité de la mosquée de Hohhot qui elle aussi est le résultat très intéressant d'un mélange culturel audacieux.
Au centre de Hohhot, on trouve un grand parc, juste à côté du Shangrila, et des artères commerçantes de la ville. Il n'y a pas de grands buildings dans cette ville mais c'est un peu le central park de Hohhot avec sa pagode et son lac.
Je poursuis ma visite en vélo par le musée de Mongolie un superbe batiment qui ne semble pas encore tout à fait fini qui est censé faire référence aux steppes verdoyantes de la Mongolie, le résultat est pluôt intéressant.
C'est la fin de mon séjour à Hohhot, et je me dois de faire un tour dans le métro de la capitale de la région, deux lignes qui seront bientôt rejointes par d'autres lignes comme dans la plupart des métropoles de Chine. Ici ce qui me fascine toujours, ce sont les clins d'oeil à la région, à la culture mongole qui sont omniprésents. Comme les panneaux d'information du métro.
Même le plan du métro, en mongol avec des yourtes pour indiquer les stations
Sur un mur, des chevaux sont représentés avec un assemblage du caractère 马 qui veut dire cheval en chinois
Je quitte donc Hohhot sur une note un peu inachevé, la plupart des monuments sont toujours fermés, surtout le Dazhao qui était réputé comme une lamasserie vraiment immense et très intéressante. Mais c'était déjà pour moi un bonus de venir jusqu'ici après mon passage à Daton, comme il n'y a pas d'aéroport avec des liaisons pour Hangzhou dans le Nord du Shanxi, j'ai donc poussé le voyage jusqu'à la Mongolie Intérieure et j'ai apprécié découvrir quelques aspects de la culture de la région.