Pushkar est une étape sur la route de plus en plus désertique de l’Ouest du Rajasthan entre la merveilleuse ville rose de Jaipur et la cité bleue du désert Jodhpor, dans l’itinéraire classique de la découverte du Nord de l’Inde. En quittant la capitale de l’Etat, la terre laisse petit à petit la place au sable, la végétation se fait rare, le soleil tape dur. Et comme un mirage, on arrive au milieu de ce milieu aride à cette petite ville construite autour d’un lac sacré pour la religion hindoue, Pushkar. Pushkar est déroutante, il y règne une atmosphère que l’on n’a pas retrouvé ailleurs, c’est un lieu sacré avec des pèlerinages et des prêtres qui pratiquent des rituels religieux, il y a aussi de nombreux hippies. L’ambiance ne nous a pas semblé aussi agréable qu’ailleurs. On ne peut pas dire que l’on va vraiment apprécié Pushkar, que l’on quitte avec un sentiment mitigé, comme si on avait raté quelque chose.

En approchant de Pushkar, le sable du désert du Thar s’accumule sur le bord de la route et commence à former des petites dunes de sable. Pushkar semble surgir de cet environnement aride comme un mirage. Tout à coup une ville avec en son centre un lac. Cette eau, ressource si rare dans le désert revêt une signification religieuse depuis des millénaires. Pushkar est un des endroits les plus sacrés du pays et de la religion hindoue, c’est un des seuls endroits où l’on trouve un temple dédié à Brama. Les pèlerins viennent de loin pour se baigner dans les eaux du lac sacré et ainsi se laver de leurs péchés et pouvoir sortir du cycle des réincarnations. On roule avec notre taxi jusqu’à notre hotel un peu à l’écart de l’agitation. On a choisi un petit hotel qui a la particularité d’avoir une chambre dans un ancien ghat directement sur le lac et face à la ville. La vue est parfaite, on est immergé dans le décor sacré de Pushkar. Quelle belle découverte, on ne peut que recommander de réserver la chambre supérieure avec cette alcôve pleine de charme et d’histoire. Un endroit parfait pour méditer.

Il y a aussi une autre alcôve où l’on peut manger le petit déjeuner tout en observant l’activité des ghats, ce n’est pas seulement la vue, mais aussi les sons, avec les bruits qui émane des temples, on peut presque palper le caractère sacré de Puskhar depuis notre perchoir.

En fin d’après midi lorsque les grosses chaleurs sont passées, on ressort et on part à la découverte de la ville. On ne peut pas marcher sur les ghats avec nos chaussures ni aucun objet en cuir.

Par contre, il y a une rue qui fait le tour du lac et des ghats. C’est une rue commerçante avec beaucoup d’activité. Malheureusement, les nombreux commerces qui sont alignés les uns derrière les autres semblent offrir un peu tous la même chose.

On achète quand même des tongs en cuir (un peu ambigu sachant que juste derrière on ne peut pas marcher avec sur le ghat) et des bijoux dans une échoppe où le vendeur nous a annoncé des prix très intéressants sans vouloir nous prendre pour des pigeons. Il nous a tout de suite proposé un prix raisonnable, alors que tous les autres marchands partaient de beaucoup trop haut, son attitude gentille et douce nous a surpris. On achète donc beaucoup de choses dans son échoppe pour ramener des souvenirs à la famille. Les vaches se promènent avec quiétude dans ce paysage urbain.

On part découvrir le temple de Rangji qui a la particularité d’avoir une architecture qui fusionne les styles du Nord et du Sud de l’Inde.

Il y a quand même une ambiance bizarre à Pushkar, après les vendeurs qui abusent dans leur négociation, il y a aussi les prêtres qui nous entourent, ils mettent des fleurs dans les mains et nous hurlent dessus pour faire une cérémonie au lac. Comment veulent ils nous convaincre avec cette attitude pas du tout douce et attirante, ils croient donc qu’en étant agressif on va avoir envie de les suivre. Après avoir été très ferme avec l’un d’eux, bizarrement ils se calment et partent. On reste là à regarder le lac depuis les ghats. Le prêtre est assis sur un muret et je décide de le rejoindre maintenant qu’il est calme. On commence à discuter et on fait connaissance, après passé ce moment un peu rude, finalement on a une belle discussion, il me montre ses photos, les cérémonies qu’il conduit lors du festival des chameaux de Pushkar en Novembre, il nous incite à revenir à ce moment là. Il nous montre les inondations que Pushkar a vécu cet été pendant la mousson. Il m’explique qu’il est un brahmane et que sa famille est en charge de ce ghat depuis très longtemps. Puis il nous conseille de monter au café U Turn pour avoir la plus belle vue du ghat et sur le lac au coucher de soleil. On est bien là, assis sur cette terrasse avec un lassi frais à regarder le soleil se coucher.

La cérémonie se met en place, l’Aarti qu bord du fleuve, des lumières sont installées au bord de l’eau et sur l’eau par des femmes et le prêtre commence la cérémonie.

On commence à percevoir l’atmosphère particulière de Pushkar, perché sur notre terrasse, avec cette vue qui domine le lac.

Le matin est tout aussi magique depuis notre chambre qui donne sur les ghats. Le soleil se lève doucement et le passage des pèlerins vient rythmer ce début de journée calme.

Le taxi vient nous récupérer après notre petit déjeuner végétarien, et on quitte Pushkar pour notre prochaine étape. Au moment de partir, on se dit que l’on commençait à peine à apprécier la ville et que notre guesthouse y était pour beaucoup. On serait bien resté quelques jours pour se poser et se mettre au rythme de Pushkar.