Nous quittons Sainte Lucia et traversons le Kuazulu Natal pour conclure notre séjour dans les nuages. Depuis l'Afrique du Sud, on grimpe par le difficile Sani Pass jusqu'au Lesotho, le royaume dans les montagnes. Fini les animaux sauvages et les safaris, on va découvrir une autre facette de l'Afrique avec ces hautes montagnes, la neige, et les villages encore faits de chaume et de pierre. 

Nous partons tôt de Ste Lucia pour une longue journée de route. Nous allons traverser la province du Kuazulu natal et changer complètement d’environnement, nous allons quitter la côte tropicale de l’océan indien chaude et humide pour les sommets froids et secs des montagnes du Drakensberg. Nous avons adoré ces trois nuits à Ste Lucia, la région pourrait mériter une journée supplémentaire. On s’est même poser la question de rester dans la région avec le parc de Hluhlule et remonter jusqu’à Sodwana bay. Les deux options nous semblaient très attrayantes. On a fait l’arbitrage en fonction de la météo qui visiblement était plus favorable au Lesotho que sur la côte. Avant de faire ce long trajet, on fait un détour par le cat project du Lodge Emdoneni.

Sur le parking du lodge qui donne sur une réserve naturelle, il y a des impalas, des kudus et de beaux oiseaux jaunes dans les arbres.

Comme on n’avait pu apercevoir le guépard que quelques instants lors de notre séjour dans le Kruger, on voulait avoir une autre chance de les approcher et ce type d’initiatives où des animaux sont protégés pour être réintroduits dans la nature sont intéressants. Bien que les animaux soient dans un enclos et qu’ils soient nourris fait qu’il n’y a pas tant de différences avec un zoo finalement, on reste quand même dans un environnement et un climat proche de celui de leur milieu naturel. Le but de ce projet et de garder des animaux adultes qui passeront leur vie au centre et de faire en sorte que leur progéniture puisse un jour retrouver l’état sauvage. Dans ce lodge, on peut voir quatre types de félins, le guépard bien sûr, mais aussi les chats sauvages, les servals, les caracals. On commence avec une première introduction avec les chats sauvages qui ressemblent énormément aux chats domestiques que l’on connaît. Le guide nous explique justement  que les chats sauvages sont une espèce qui est en train de s’hybrider avec les chats domestiques, il y a de moins en moins de chats de pure race. 

Puis on retrouve les caracals qui sont une véritable boule de nerfs énervées. Ils tournent et grognent en nous voyant, ils sont très athlétiques, le guide nous montre à quel point ils sont rapides et peuvent sauter haut. C’est impressionnant et un peu flippant, on n’a pas envie de tomber nez à nez avec cet animal dans la savane.

La suite de la visite nous amène aux servals qui sont à l’inverse beaucoup plus mignons. Ils ont le corps élancé et un pelage jaune tacheté de noirs.

On entre dans l’enclos, ils sont très collants, ils viennent se frotter à nos jambes un peu comme des chats.

On termine la visite avec le plus grand enclos, celui des guépards. Il y a un enclos pour les mâles et un enclos pour les femelles.  Le guépard fait une taille bien supérieure aux autres félins. Ils sont très longs et semblent beaucoup plus fins que les lions ou léopards que l’on avait vu.

Le guide nous présente en détail les spécificités du guépard et il faut dire que cet animal nous fait un peu de peine. Il est très rapide, mais ne peut pas courir longtemps. Il doit chasser pour se nourrir, mais sa faiblesse le rend vulnérable pour dépecer sa proie. Les femelles guépard sont très exigeantes pour trouver un mâle donc l’espèce se reproduit difficilement.

En plus, la taille de plus en plus réduite des parcs naturels rend le brassage génétique moins diversifié ce qui fait que beaucoup de guépards sont stérile à la naissance. C’est donc un véritable challenge d’arriver à conserver cette espèce. 

On passe une heure aux côtés des félins avant de devoir les quitter. Le tour est intéressant et permet d’en apprendre beaucoup sur les différents animaux. 

Ça y est c’est le moment de quitter cette partie luxuriante du Kwazulu Natal. On sait qu’à partir de maintenant, c’est la fin pour nos safaris, pour cette végétation si verte et ce climat très agréable. On part pour une longue après midi de route, nous avons réservé une chambre à l’entrée du Sani Pass, sous les montagnes du Lesotho, de l’autre côté de la province.

Il faut plus de 5h de route pour rejoindre notre destination du soir. Après un passage assez difficile avec beaucoup de camions à doubler jusqu’au port de Richard's Bay, nous entrons enfin sur une vraie autoroute beaucoup plus sereine, si ce n’est la longue attente aux péages car quasiment personne, nous y compris, ne semble encore avoir adopté le telebadge en Afrique du Sud. D’ailleurs il faut noter que les péages ne prennent pas non plus nos cartes de débit françaises et on ne peut pas payer non plus avec Applepay. Ce sera donc le seul moment dans le pays où le cash sera nécessaire. Il faut donc prévoir d’avoir des billets sur soi ou de passer à un ATM, nous en avons vu sur certaines aires de repos. On arrive sans encombre à Durban et on décide de faire une pause. Il y a des bouchons sur le périphérique de la ville, on bifurque par le front de mer, on passe devant le stade qui était rénové pour la coupe du monde.

On s’arrête en ville prendre un smoothie et on se gare face à la promenade.

On va marcher sur la plage.

Les vagues sont immenses et l’eau semble très claire. On a une vue sur la skyline de Durban, et même le stade qui avait accueilli des matchs de la coupe du monde. Après, on ne peut pas dire que l’ambiance soit très festive sur cette promenade, je ne sais pas comment l’exprimer mais l’endroit ne donne pas envie de se poser. Après avoir fini notre encas, on reprend la voiture et on traverse Durban pour rejoindre l’autoroute. Comme dans une ville américaine, on sort très rapidement du centre ville grâce aux larges voies de circulation. L’autoroute est par contre infernale, elle monte et descend avec le relief et le trafic est extrêmement chargé de camions qui doublent partout et peinent à monter les côtes, il y a des travaux et les voitures vont à une vitesse élevée. C’est la principale autoroute du pays fait la liaison entre Durban et Johannesburg. Un long moment de tension sur 70km, quand on arrive enfin à la sortie direction le Drakensberg, on se dit que l’on a rarement conduit une route aussi dangereuse, malgré mes dix années d’expérience de conduite en Chine. On arrive finalement à la nuit tombée à notre hôtel, le Sani Pass Resort. L’endroit est très agréable, la chambre est toute équipée, c’est parfait après cette journée de route, il y règne une ambiance montagnarde très différente de Ste Lucia. Dans la salle de restaurant, une grande cheminée réchauffe la pièce, il fait 4 degrés dehors. Demain on se lève tôt pour attaquer une des routes les plus emblématiques du Sud de l’Afrique. Je suis impatient de m’y confronter. Lorsque je vérifie les papiers que l’agence de location m’a envoyé pour passer la frontière, je me rends compte que la lettre de cross border mentionne Swaziland et non pas Lesotho. J’avais pour tant appeler la veille pour demander cette lettre en mentionnant précisément nos plans et ils m’avait confirmé qu’il n’y aurait pas de problème. Comme le document n’était pas arrivé le matin, j’avais rappelé plusieurs fois depuis la voiture pour avoir ce papier. Donc c’est seulement le soir vers 8h que je reçois le précieux sésame et me rends compte du problème. Je crains de ne pas pouvoir passer ma frontière et être refoulé aux pieds du Sani Pass par les gardes frontière sans ce document. Je n’y ai jamais été donc je ne sais pas et je préfère insister pour tout avoir en ordre. Je rappelle l’agence pour avoir une nouvelle lettre mais c’est très compliqué, ils me renvoient d’un service à l’autre, je passerai une dizaine de coups de téléphone, la personne que j’arrive à joindre me promet une réponse au plus tôt et qu’il me rappellera. Il envoie même un e-mail interne à ses collègues tout en mettant en copie, je refais un e-mail derrière pour rappeler qu’il me faut le document au plus tôt car je compte passer la frontière en début de matinée. On me dit de patienter. Lorsque j’éteins le téléphone, je n’ai toujours rien reçu. Après une petite nuit de repos, je me réveille et vérifie ma boîte mail et toujours rien non plus. Pendant que ma copine se prépare, j’essaye de rappeler mais personne ne répond. Finalement on prend la décision d’y aller quand même, d’avisée sur place et si on a un problème avec les gardes frontières, on appellera avec eux directement l’agence. On s’engage donc sur la route du Sani Pass qui est très roulante jusqu’à la frontière.

Le Sani Pass est un des seuls points d’entrée au Lesotho depuis l’Afrique du Sud. 

Le panneau annonce danger babouins mais finalement nous n'en verrons aucun dans ce coin, dommage. Le panneau est quand même tout mignon comme cela.

Je crains le passage de la frontière étant donné que je n’ai toujours rien reçu de l’agence et je sens bien que je ne recevrai jamais rien d’ailleurs.

Lorsque l’on se gare devant la petite maisonnette au pied de la piste, il y a déjà une autre voiture. Un gros pickup japonais avec deux allemands. Lorsque vient notre tour, on nous demande notre modèle de véhicule, le numéro de la plaque d’immatriculation et nos passeports. Rien de plus concernant la voiture. Finalement tous ces appels téléphoniques pour rien. Par contre, l’agent tique sur le passeport de ma copine. Il trouve un problème avec le visa pour l’Afrique du Sud qui est selon lui périmé. Il nous dit que l’on a légalement pas le droit d’être ici. Et que la personne au poste frontière du Swaziland n’aurait pas dû nous laisser entrer. Moment d’incompréhension. On essaye de comprendre ce qu’il veut dire par la. Finalement, c’est parce qu’il a confondu le chiffre « 7 » et « 1 » ou l’inverse dans la date d’autorisation maximale sur le territoire écrit à la main sur le talon. Tout rentre dans l’ordre et on peut donc passer. Ca y est, on s’engage sur la fameuse piste qui va nous emmener au royaume des montagnes, tout la haut. En effet le pays est enfermé au cœur d’une chaîne de montagne qui culmine à plus de 3200m est très inaccessible. On peut voir notre d destination, ce col à 2876 mètres que l’on va atteindre après un voyage épique de 8 kilomètres sur une piste très exigeante. 

Il y a des points de vue fantastiques sur la vallée et on fait plusieurs arrêts photo.

Cela fait du bien de s’arrêter car ça secoue énormément, à route n’est pas large, il y a des trous béants, beaucoup de pierres et ça grimpe fort. Il faut vraiment éviter de s’engager sur cette route avec une voiture non adaptée. On grimpe de  1800m sur les 8 kilomètres.

Certaines rivières sont heureusement quasiment à sec, on passe facilement avec notre gros pickup.

On a des vues magnifiques au fur et à mesure que l'on s'élève, l'herbe est brulée et de couleur brune..

La montée se passe bien jusqu’aux dernières épingles où ça ne rigole vraiment plus. Pour corser le tout, il y a de la glace sur le parcours à l’ombre dans les endroits les plus raides juste derrière les falaises.

On ne fait pas les fiers, la voiture patine sur la glace, la pente est trop raide, il faut s’y reprendre a plusieurs fois.

A un moment donné, on passe devant une cascade glacée, le vent souffle très fort en rafale, le temps est extrême. La voiture passe avec énormément de difficulté mais y arrive jusqu’à un moment où non ça ne passe pas, il y a une grosse Pierre qui dépasse ce qui rend la route encore plus raide et il y a de grosses plaques de glace. On est  bloqué, je laisse la voiture reculer un peu en arrière histoire de retenter en passant sur le bord du chemin où c’est moins raide.  Je recule et la voiture ne veut pas freiner, je vois ma copine qui commence à vraiment avoir peur. Elle veut crier de peur. Je lui dis qu’il faut me faire confiance ce, le 4x4 a juste besoin de trouver une zone d’adhérence suffisante pour passer l’obstacle qui n’est pas insurmontable si on passe sur la droite au bord. Elle me fait comme confiance même si elle est effrayée. Elle a eu très peur que la voiture continue de glisser en arrière jusque dans la falaise. La deuxième fois, on y va en prenant suffisamment de puissance et passant au bord a droite et ça passe, non sans difficulté. Le reste de la montée sera moins difficile et surtout on prend assez d’élan pour éviter de se retrouver dans la même situation inconfortable. Ça bouge dans tous les sens, la route est extrêmement mauvaise mais on fait tout d’une traite. On arrive sain et sauf tout en haut du col, devant la barrière de la frontière du Lesotho.

On sort du véhicule pour souffler un peu et voir si rien n’a cassé. Tout va bien rien à signaler sauf un petit détail quand même. On a tellement été secoué dans la voiture sur les cailloux que mon genou a percuté violemment la clé qui était dans le contact et je l’ai tordu. Heureusement elle ne s’est pas cassée, on aurait été bien handicapé avec la clé qui serait sectionnée, impossible de la sortir ou de la tourner, ici au milieu de nul part. 

Le passage de la douane du Lesotho est vraiment tranquille. On laisse la voiture devant le portail puis on va au guichet pour donner son passeport. Il faut aussi s’acquitter d’une taxe routière, en liquide seulement mais ils acceptent les Rand sud-africains. Pour payer on entre dans leur petite cahute où un poêle est allumé et réchauffe la pièce. Les agents sont quand même emmitouflés dans de gros manteaux et portent une cagoule, ils nous disent que certains jours peuvent être très froid, on veut bien les croire, dehors dans les endroits à l’ombre la neige n’a pas fondu.

On passe la douane puis on se gare au Sani Pass Lodge, qui s’est décerné le titre de pub le plus haut du continent africain.

Il y a un panneau avec tous les billets du monde entier déposé par les voyageurs. 

Le fameux milliard de dollars... Zimbabwéen. 

Depuis la terrasse, on a une vue sur la route du Sani Pass et on peut voir les véhicules monter avec difficulté.

On prend un café et on s’installe auprès du poêle. Ça fait du bien de se réchauffer un peu et de reprendre Ste des forces. Il y a un panneau qui informe que l’on peut encore capter le réseau mobile sud-africain, bien pratique car Free n’a pas d’accord avec un opérateur du Lesotho et on se retrouve donc sans connexion.

Il y a une faune intéressante au col, on voit un bel oiseau chantant sur les rochers. Un rat sauvage aussi cherche à manger dans la terre.

Des chevaux attendent des touristes qui voudraient faire un tour vers les crêtes. 

Il y a même un bonhomme de neige mais qui s'écroule malheureusement avec le soleil. On reprend la route qui est maintenant goudronnée. Mais cela ne veut pas dire que nos soucis sont réglés. En arrivant au Lesotho, on a vraiment l’impression d’être arrivé dans un autre monde. L’écart avec le Swaziland ou l’Afrique du Sud est immense. On passe des villages faits de pierres avec des toits de chaume, les gens semblent vivre du pâturage de leur bête et d’économie de subsistance. Il y a peu de voitures, parfois des animaux de trait, beaucoup de gens sont sur les bords des routes. 

On a un dernier col à passer, un des plus hauts du pays et malgré le goudron, on monte avec difficulté tant la neige est dure.

On se dit que si toutes les routes du Lesotho sont comme cela, on va en baver aujourd’hui. mais heureusement seul ce col sera enneigé, les autres étant moins hauts, il y fait un temps sec et plus chaud. 

Les routes sont belles, quel contraste avec la pauvreté de la vie des gens de cette région du Lesotho. Les villages se succèdent, on a l’impression d’avoir fait un retour dans le passé, les gens vivent dans des cases en chaume.

C’est très authentique pour le coup, mais à cette altitude ce sont des conditions de vie extrêmes. 

On traverse des paysages qui contrastent tellement avec la végétation luxuriante de Ste Lucia.

On arrive à la station de ski la plus connue du Sud du continent africain, nommée Afriski bien sûr. On s’attendait à un resort à l’américaine avec des chalets et des rues commerçantes mais rien de tout cela. L’endroit fait beaucoup de peine. Déjà, il faut payer 100 Rand pour entrer au sein du resort. Mais il n’y a pas de neige, ou si peu au pied de l’unique piste et surtout il n’y a personne. La neige a laissé la place à l’herbe jaunie et la pauvre remontée mécanique semble perdue dans ce décor désertique. On a du mal à croire qu’une station de ski puisse exister ici ! La raison de l’absence de neige semble quand même logique, notre hébergeur de Ste Lucia nous avait dit qu’il avait entendu dire qu’à cause des difficultés pour fournir de l’électricité, la station ne pouvait pas produire de neige artificielle et ils avaient préféré annuler la saison. Ceci pourrait donc être une explication plausible au manque de vie dans le coin.

On continue la route et on arrive à des points de vue magnifique sur les montagnes.

Maintenant on entame la descente pour rejoindre une région plus hospitalière du Lesotho dans les basses terres où se concentre la population. Le paysage est grandiose avec des montagnes acérées.

Dans cette partie du Lesotho, il y a beaucoup plus de monde, on a l’impression de passer de village en village. 

Les gens semblent beaucoup moins pauvres, il y a plus de voitures, les maisons semblent un peu mieux, l'agriculture est plus florissante, il y a des champs.

Le paysage et ces villages sont vraiment très authentiques, on ne s'attendait pas du tout à cela avant de venir.

L’altitude plus basse et la proximité avec l’Afrique du Sud doit aider au développement local. Mais c’est encore très rural avec beaucoup d’enfants qui gardent le bétail sur le bord des routes. Certains nous font un signe de la main, et malheureusement d’autres font le signe de l’argent ou tendent la main pour que l’on donne quelque chose. Concernant les adultes, il y a plusieurs spécificités que l’on remarque. Déjà la plupart des hommes portent une épaisse couverture sur eux. Ensuite, ils ont presque tous une cagoule sur la tête, on ne voit quasiment pas le visage des gens. Et ce n’est pas une exception mais la grande majorité. Mais pas les femmes qui elles sont habillées bien plus normalement. Par contre plus personne ne porte le chapeau traditionnel du Lesotho, un chapeau de paille pointu qui est l’emblème du pays et que l’on retrouve même sur le drapeau. On arrive en fin de journée au lodge de Madiba, le seul hôtel cinq étoiles du Lesotho, perdu tout au fond d’une route et niché au cœur des montagnes dégarnies typiques du Drakensberg.

Ce sera notre hôtel le plus cher du séjour mais le choix est limité au Lesotho. Le cadre est splendide, les maisonnettes du lodge s’inspirent de l’architecture locale mais avec tout le confort, ce qui nous paraît tellement paradoxal étant donné la pauvreté du pays. 

C’est un vrai cocon romantique, et ils sont vraiment très forts. Je ne sais pas si c’est en rapport avec le fait que j’avais précisé dans la réservation que je venais avec ma copine pour un voyage en amoureux mais ils m’ont vraiment pris au mot. Après le dîner pris au restaurant du lodge, on rentre à la case et quelle surprise, le feu a été allumé dans la cheminée, et la chambre est aménagée parfaitement pour une soirée en amoureux. Il y a des cœurs dessinés sur le lit, les serviettes ont été pliées pour faire deux cygnes qui se font un bisou.

Et le mieux, la baignoire est remplie avec de la mousse et des bougies partout. En soirée, on s’installe au pied de la cheminée pour profiter de la chaleur bienvenue, car la température de l’air a bien baissé dehors. 

Cela aura été notre plus belle nuit de tout notre voyage. Au lever de soleil, on s’installe sur le balcon qui domine la vallée. L’air est pur ici, la lumière du matin est très claire. 

Après le petit déjeuner on part avec l’écurie du lodge pour une promenade à cheval dans les environs. Nous ne sommes pas très habiles à cheval, mais notre guide nous explique les fondamentaux. En fait, ces équidés ne sont pas techniquement des chevaux malgré leur taille, ce sont des poneys du Lesotho, une race particulière appelée Basuto. Nous montons ces poneys tranquilles mais costauds sur des chemins au milieu de la forêt.

C’est très joli avec les montagnes dégarnies tout autour.

Nous remontons au lodge par un petit chemin mais nos poneys ne semblent pas trop éprouver de difficulté. On avance au pas et cela nous va bien car on n’est pas des plus à l’aise. De temps en temps, on les laisse boire dans le ruisseau ou manger de l’herbe. Si on les laissait faire, ils ne feraient en fait que cela. 

Après cette petite randonnée équestre, c’est le moment de reprendre la voiture. Nous quittons le lodge et roulons jusqu’à la frontière de l’Afrique du Sud. La route est vraiment splendide avec une succession de villages en chaume.

Les villages sont lovées au creux de ces belles montagnes du Drakensberg.

Celle-là a une forme originale comparée aux autres. Elle est beaucoup plus larges.

Il y a des formations rocheuses impressionnantes creusées par la rivière.

On répond aux enfants qui nous saluent de la main. Ma copine me dit que ça lui fait penser à sa jeunesse, il y a 30 ans c’est elle la petite fille qui faisait coucou aux rares Blancs qu’elle apercevait depuis le bord de la route dans sa ville. Maintenant c’est elle est qui est dans la voiture, « merci à Deng Xiaoping d’avoir permis le démarrage du développement de mon pays ».

On veut acheter un chapeau du Lesotho mais il n’y a pas de magasin de souvenirs dans ce coin. Elle ne veut pas repartir sans ce symbole du pays. On inspecte toutes les petites échoppes sur le bord de la route dans la petite ville frontalière avant le poste de douane. On est presque décidé à abandonner mais finalement lorsqu’on se gare sur le parking devant la frontière, on voit une vieille dame qui vend des chapeaux aux touristes. On lui achète un exemplaire, ma copine est toute content et le porte immédiatement, puis la vieille dame nous dit que ce poste frontière est drive through il n’y a pas besoin de marcher dans le bâtiment.

On la remercie et on passe devant la barrière où l’agent voit m copine avec son chapeau sur la tête, il rit et nous demande si nous avons passé du bon temps au Lesotho. On lui répond par l’affirmative et il nous souhaite de revenir un jour en nous tendant nos passeports.

On aura le même accueil cordial côté sud-africain. Franchement on a toujours été très bien reçu par les agents de frontière dans ce voyage. Cela change des regards suspects dès agent chinois que ce soit à l’arrivée ou au départ. C’est quand même bien plus agréable comme cela. 

Maintenant que l’on est repassé en Afrique du Sud pour la dernière fois, on sent bien que  outre voyage en Afrique australe touche à sa fin. Nous roulons jusqu’a Johannesburg en faisant deux étapes café au milieu. La route est rectiligne, on sort vite des escarpements du Lesotho pour se retrouver dans un paysage légèrement valloné et dédié à l’agriculture sur plusieurs centaines de kilomètres. On se fait arrêté par la police pour un contrôle des papiers. Ce sera la seule fois de notre voyage. Le policier nous demande le permis de conduire, je lui donne mon permis français, je le vois noter la plaque d’immatriculation de la voiture et le numéro de permis sur un carnet. Il ne m’a pas demandé de permis international. Il est tout aussi gentil que le autre agents rencontrés lors de notre voyage. Il regarde la voiture toute sale et nous demande si on fait du off-road bec, on lui répond que l’on revient du Lesotho et que l’on s’est effectivement beaucoup amusé sur les pistes. Il nous souhaite bon voyage et on continue notre route jusqu’à Johannesburg. Ce soir on dort en ville et notre vol est le lendemain. On veut un peu se reposer après ces trois derniers jours qui ont été intenses en terme de route. On descend au Hilton de Sandton. Un vieil hôtel de la chaîne internationale mais très bien placé dans un quartier agréable de la ville avec navette vers le plus grand mall d’Afrique. Cela nous fait du bien de poser la voiture et de ne plus y toucher pour une journée. Avant de partir pour l’aéroport, le loueur de l’objectif vient récupérer son bien. On discute un moment des conditions dans lesquelles l’objectif s’est mis à dysfonctionner, je suis un peu embêté car je ne sais pas trop comment régler le problème financièrement. Finalement tout va bien, je sens que de son côté il était aussi très embêté et pensait que je voulais me faire rembourser une semaine de location. On en reste là et en conclusion, je reste persuadé que louer directement sur place est vraiment pratique pour éviter de transporter du matériel aussi lourd dans l’avion. L’objectif était super, c’était la première fois que j’utilisais une focale de 400mm, et c’est vraiment idéal pour le safari. Sur mon deuxième objectif, j’étais limité à 300mm et c’était vraiment frustrant. Est ce que l’on aurait besoin d’aller plus que 400mm ? Pour ma part, je ne pense pas, déjà parce que je pense que les animaux sont souvent assez près, et la combinaison poids et prix des objectifs encore plus longs n’est pas justifiée, sauf pour cas particulier comme spécialiste des oiseaux. Il est par contre indispensable de partir avec deux appareils photo pour éviter de se retrouver sans matériel en état de fonctionner au milieu du safari. C’est tellement frustrant. Je ne sais pas comment je me suis débrouillé pour avoir mes deux appareils avec des problèmes mais cela montre que le terrain est hostile au matériel photo. Le zoom du 100-400mm qui se retrouve coincé au dessus de 250mm, et pour mon grand angle, un 9-16mm équivalent 18-42mm en équivalent plein format, le zoom faisait buguer l’appareil au dessus de 14mm, soit 28mm en équivalent plein format. Je suspecte la poussière des pistes que j’ai retrouvé un peu partout dans la voiture comme potentiel suspect, mais je ne suis pas capable de confirmer. 

En tout cas c’est avec des souvenirs magnifiques que l’on rejoint l’aéroport de Johannesburg. On n’a plus envie de repartir, on veut rester plus longtemps Clairement, on est tombé amoureux de l’Afrique australe. On rêve déjà de revenir pour un deuxième séjour, autour du Cap en été, ou alors à la même période que cette année en Namibie de Windhoek jusqu’aux chutes Victoria. Nous avons préféré notre séjour dans le Kruger, si cela avait été à refaire, je pense que l’on aurait pu passer la totalité de notre voyage dans le Kruger du Nord au Sud par exemple, avec un aller retour de 3-4 jours au Cap à la fin. On ne peut pas se lasser de ces journées passées dans la voiture à chercher des animaux. Quelle émotion à chaque rencontre. Et l’ambiance des parcs nous a conquis, avec ces soirées passées attablés au restaurant à cocher notre book et lire des informations sur les animaux découverts la journée. La beauté et la diversité des paysages sud-africain nous ont conquis, que ce soit le Blyde River Canyon, les montagnes pelées du Drakensberg et les différents environnements de savane du Kruger, c’était tous les jours pleins les yeux.