Sanya est une station balnéaire située sur l'île de Hainan à l'extrême Sud de la Chine. Cette ville accueille depuis longtemps des touristes russes et depuis quelques années de plus en plus de touristes occidentaux qui sont souvent des expatriés en Chine qui préfèrent rester dans le pays pour leurs vacances. Ici on mèle le style chinois moderne et la station balnéaire à l'occidentale, le résultat on l'aime ou on le déteste.
La Chine est vraiment un pays aux dimensions exceptionnelles quand on compare avec la France, soit c’est connu. Pourtant vivre l’expérience d’une Chine tropicale et paradisiaque avant de retourner sur Pékin à 3500 kilomètres, avec la même monnaie, pas de frontière, la même langue, les mêmes caractères, est déroutante. Elle montre surtout en quoi l’unité de ce vaste territoire est un atout pour la Chine, comme il l’est pour les Etats-Unis ou pourrait l’être pour l’Europe.
Nous partons de Hong Kong en direction de Guangzhou. Après 4 heures de route, nous avons passés les frontières et finalement arrivés à la gare, la grande gare de Canton, où l’afflux de voyageur est si continu que l’on se croirait dans un fleuve humain. Nous souhaitons prendre un train direct pour Hainan, l’île au Sud de la Chine. Il est en effet possible de prendre un train qui, arrivé face à la mer, rentre dans un grand bateau pour traverser le détroit. Malheureusement, il n’y a plus de places disponibles le jour même ni les jours suivants en classe couchettes dures. Nous ne comptons pas nous résigner et filons directement à la gare des bus que l’on connaissait déjà (à cause de l’accident de bus de l’aller qui nous avait obligé à attendre un autre bus ici pour Shenzhen). Là non plus, il n’y a plus de bus pour Hainan, que ce soit Sanya ou Haikou, la capitale de la province insulaire. Par contre la guichetière nous propose un bus partant à 22 heures pour Hai’An. Nous pensons que c’est une blague au début, mais en fait, Hai’An est le nom de la ville portuaire qui fait face à Hainan, d’où il est possible de prendre un bateau pour Haikou nous dit elle. N’ayant pas d’autre choix, nous prenons les billets et embarquons dans ce bus pour l’inconnu. Après une nuit dans le siège à essayer de dormir nous arrivons à 6 heures face à la mer, le bateau pour Haikou partant devant nos yeux. Dommage, le suivant ne part qu’à 8 heures. Cela nous permettra de finir notre nuit dans le hall et de petit déjeuner. Dans le bateau, la climatisation a été réglée sur congélation et le son du téléviseur qui passe un karaoké sur volume maximum. Impossible de dormir… Nous faisons la connaissance d’un Chinois qui rentre chez lui à Haikou, nous sympathisons et à la sortie du bateau demande à un taxi de nous amener à la gare des bus pour Sanya, car il y a plusieurs gare de bus à Haikou. Haikou est un vaste chantier, comme les autres capitales de provinces chinoises. Zone Economique Spéciale, elle bénéficie d’un régime fiscal favorable aux investisseurs étrangers. Ce chauffeur nous propose alors de nous amener directement à Sanya par une voiture privée, à un prix intéressant. Fatigués, nous acceptons. Il nous dépose alors devant un groupe de jeunes qui ont une voiture, une femme attend avec eux, ils ont l’air louches mais bon, en Chine les apparences sont trop souvent trompeuses et les repères occidentaux inutiles. Au moment d’embarquer, je crois que la fatigue me joue des tours lorsque je vois des policiers se cacher derrières les buissons dans le dos de nos chauffeurs. Personne d’autre remarque, je me dis donc qu’une petite sieste me ferait le plus grand bien. La voiture démarre, mais pas le temps de rouler qu’un policier, bien réel, se jette sur le véhicule et vocifère au conducteur de sortir. Celui-ci a juste eu le temps de fermer les portes à clé. Mais il finit par ouvrir et nous par ressortir, après s’être pris une grosse baffe de la part du policier, il est sommé de partir, ce qu’il fait sans discuter. Nous nous retrouvons sans chauffeur. Ils nous disent qu’il va revenir, qu’il faut attendre un peu, la police va partir… Bref trop fatigué, un taxi arrive, on l’appelle et lui demande de nous amener à la gare des bus. Encore une fois manque de chance, il nous amène à la mauvaise. Ah oui, c’est vrai, le Chinois dans le bateau disait qu’il y en avait plusieurs. Bon finalement on reprend un taxi pour arriver à la bonne gare d’où le bus de… midi quand même, s’apprete à partir. Les billets payés on embarque pour 3 heures. Le temps de parcourir l’île du Nord au Sud et de découvrir des paysages fantastiques. Champs de riz, cocotiers, bananiers, la mer, des plages immaculées… Ce long voyage en valait la peine. Nous resterons même plus longtemps que prévu à Sanya, pensant même annuler notre étape Pékin afin de profiter plus longuement du soleil de l’île. Après avoir expérimenter les baies de Da Dong Hai et de Ya Long Hai, notre choix se portera finalement sur la première, plus accessible. Il y a des vendeurs de fruits frais en face de la plage, ce qui est un régal du matin au soir (surtout quand ils mixent les fruits pour en faire des sorbets).
Les Hot Spring de Sanya sont aussi une attraction qui vaut le détour, déjà parce que les installations sont propres, modernes et ludiques mais aussi un moment de détente.
Nous réservons pour Pékin un train direct qui en 36 heures nous fera parcourir 3500 kilomètres. Le passage sur le bateau pour traverser le détroit est impressionnant, on est dans la cabine, on entend des bruits sourds, le train tangue avec le bateau…