Dernière étape de mon séjour au Mexique, Santiago de Queretaro est une des grande ville de la région du Bajio et son centre ville historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. A proximité de la ville, on peut aussi découvrir un des plus grand monolithe de granit du monde, à Peña de Bernal un des pueblos magicos du Mexique.
San Miguel de Allende est à moins de 100km de la capitale de la région de Queretaro, Santiago de Queretaro. La route est facile pour la rejoindre mais j’ai failli me faire surprendre par un des nombreux topes placés à l’entrée et à la sortie des villages. En fait, la voiture qui m’avait doublé, ou plutôt que j’avais laissé passer en me rabattant sur la bande d’arrêt d’urgence par courtoisie un peu avant, a freiné au dernier moment et avec un instant d’inattention, je lui aurai surement refait le pare choc arrière. Plus de peur que de mal, en tout cas sitôt le topes passé, j’appuie à fond sur la pédale pour doubler ce « touriste » qui fait n’importe quoi, reprenant mes bonnes mauvaises habitudes, on ne m’y reprendra plus ! Lorsque l’on descend sur Queretaro, la route se transforme en quasi autoroute, et on ne peut pas dire que Queretaro fasse une belle impression au premier regard. La ville de Queretaro est très dynamique avec de nombreuses usines de pointes qui se sont installées dans les différents centres industriels. Les axes routiers sont larges et très très embouteillées… Néanmoins, cette ville moderne qui pourrait être américaine cache au coeur de son centre ville de très jolis endroits qui méritent le détour. On commence par trouver une place pas très loin de l’aqueduc de la ville, un vestige historique, une construction des espagnols pour alimenter la ville en eau. Ce grand aqueduc est devenu le symbole de la ville de Santiago de Querétaro.
Par chance, les places de parking devant le promontoire sont libre à cette heure. Je laisse la voiture ici sachant qu’il y a beaucoup de vendeurs et de touristes, j’espère ne pas avoir de soucis. Le centre ville est accessible en quelques minutes à pieds, on tombe sur de superbes ruelles en pente toutes colorées et des façades très originales.
Il y a aussi de grands édifices religieux à Queretaro, le Templo de la cruz construite au XVe siècle domine la ville depuis la colline.
C’est une des églises les plus importantes de la ville, elle a une place stratégique face à une magnifique place.
La ville de Queretaro est en fait divisée en deux parties, l’ancienne ville pré hispanique dont le plan de rue est plus bigarrée, puis la ville coloniale au plan en damier caractéristique du Nouveau Monde. C’est cette double origine et le développement culturel de la ville grâce à l’exploitation des mines d’argent qui ont incité l’UNESCO à ajouter Santiago de Querétaro à la liste du patrimoine mondial de l’humanité.
Dans la vieille ville, tout comme dans les autres villes de la région, on découvre beaucoup de belles façades au détour des rues. Je me promène au hasard, je descends la colline en pente douce en direction des clochers que l’on peut voir au loin. La ville s’éveille doucement le matin.
Deux rues se croisent au niveau du Monumento al Apóstol Santiago El Mayor, cela donne une très belle perspective que l’on a du mal à voir avec la photo. Les deux rues descendent et on peut voir les édifices religieux qui dépassent au fond.
Bel exemplaire de vocho rouge garée sous un bel arbre dans le centre ville de Santiago de Queretaro.
La Plaza de Armas Querétaro est le coeur de Queretaro. C’est ici que se trouvent les constructions les plus imposantes, expression du pouvoir de l’Etat sur la ville. Comme le Palacio de Gobierno de Querétaro édifié au XVIIIe siècle.
La rue continue de descendre et on arrive face à une statue d’un homme indien en parure, El Danzante Conchero Chichimeca.
Il y a plusieurs statues disséminées dans la ville, elle raconte cette double origine de la ville entre culture méso-américaine et colonialisme hispanique. Cette statue raconte une histoire troublante, le 25 Juillet 1531, les espagnols alliés aux Otomi combattaient contre les Chichimecas, ces derniers étaient en train de gagner lorsqu’une éclipse solaire les interrompaient. Les Espagnols profitèrent de ce phénomène pour se présenter comme des représentants de Dieu ce qui a réussi à convaincre leurs opposants qui se sont convertis.
Le Templo de San Francisco est une autre très grande église de la ville. Sa façade est d’un style baroque rouge ocre surmonté par un imposant clocher en pierre. Je n’ai pas pu aller au musée régional de Queretaro qui se situe juste à côté mais que je recommande car il y a une superbe cour typique à découvrir au milieu.
Les jardins de Zenea très arboré et pleins de vie avec des jeunes qui sont installés sur les bancs et discutent.
Il y a tellement de places et coins adorables dans ce centre ville que l’on s’y perdrait. Encore une fois, je peux comprendre l’attrait des nord américains pour le Mexique, on retrouve ici ce qui manque dans la plupart des villes aux USA et au Canada. Un centre historique, des places vivantes arborés avec des cafés, une bonne atmosphère, le Mexique est vraiment attachant. Je continue ma balade le long des ruelles sans fil conducteur, l’ambiance est adorable ici.
La façade de l’église fermée de Santuario de La Congregación de Nuestra Señora de Guadalupe en jaune et rouge, elle aussi superbe.
Je croise un couple de touristes qui font un peu le même tour que moi. Je les suis jusqu’à une autre belle église, celle de Parroquia de Santiago. Il y en a tellement dans cette ville, c’est impressionnant.
Je reviens sur mes pas en remontant la colline par l’ancien quartier indien, les rues sont moins en angle droit et les maisons semblent un peu plus décrépies ici. Ces rues ont aussi un charme désuet très attirant.
Les fils électriques partent dans tous les sens.
Jaune sur jaune. Le propriétaire a probablement choisi la couleur de sa voiture en fonction de la couleur de sa maison.
Avant de retourner à la voiture, je termine cette visite de Santiago de Queretaro par un passage par le panthéon de la ville, où sont enterrés les hommes qui ont compté dans l’histoire de Queretaro. Le parc est très beau, et on a une vue sur la vieille ville et son aqueduc.
Je récupère la voiture en ayant toujours cette appréhension de découvrir qu’elle a été visitée. Car j’ai fait le check-out de l’hôtel déjà et j’ai donc toutes mes affaires dans le coffre. Comme mesure de sécurité de base, j’ai bien fait attention à bien tout ranger ce que je ne prends pas avec moi en promenade dans le coffre, et surtout je n’ouvre pas le coffre dans les endroits publics avant de partir. Cela peut signifier pour des guetteurs que j’ai caché des choses de valeurs dedans et j’augmente la probabilité de me faire casser la voiture et voler les affaires, la double peine.En effet, la veille j’étais allé manger avec un collègue au restaurant de tacos en bord de route à l’Est de Queretaro et nous avons eu une mésaventure assez habituelle malheureusement. Nous avions pris sa voiture pour rejoindre le restaurant, la mienne étant restée sur le parking garé de l’hôtel. Après notre déjeuner, nous voyons que la vitre arrière gauche de sa voiture a été brisée, et que le siège a été basculé en avant. On s’approche pour voir, il y a du verre de partout, dans la voiture sur la banquette. Et horreur, les affaires dans le coffre ont toutes été dérobées. Les galères quotidiennes malheureusement, mon collègue pense que cela vient du fait qu’en sortant il a mis exprès son sac dans le coffre. Il ne voulait pas le laisser dans l’habitacle pour ne pas attirer de convoitise. Sauf que les pompistes un peu plus loin nous ont vu faire et sont surement de mèche avec des voleurs. En tout cas, c’est ce que des gens sur place nous ont dit. Cet endroit est connu pour ce genre de vol car ce restaurant est réputé pour ses tacos il y a donc beaucoup de passage, mais personne ne fait rien pour arrêter les malfrats qui rodent. Ce ne sera pas la seule galère du voyage. Alors que je pars de Queretaro, j’ai un peu de difficulté pour tourner dans les rues où il faut faire un virage à 170 degré. C’est exactement ici que l’incident arriva (je venais de la rue à gauche).
J’avoue je ne faisais pas attention à ce moment, je bricolais le GPS et en même temps je composais un numéro de téléphone. Oui je sais, il ne faut pas toucher à son téléphone lorsque l’on conduit, en tout cas je l’ai encore appris à mes dépends. Dans ce virage bien serré, je ne fais pas attention et serre trop sur la droite. La roue arrière vient percuter violemment le trottoir. Il y a plusieurs voitures derrière moi. Je recule un peu, et recommence le virage pour bien le prendre cette fois. Dès que je peux, je me mets sur le côté pour voir les dégâts. Et heureusement que je suis tout de suite aller voir. Le pneu est percé, ça fuit très fortement. Il va falloir trouver une solution, mais les ruelles de la vieille ville ne sont pas le meilleur endroit pour trouver une solution, elles sont si étroites. Je roule jusqu’au boulevard où je repère une station service avec un garage. Je descends de la voiture et cherche un technicien pour voir si il peut m’aider, le pneu est déjà à moitié dégonflé. Comme je suis garé devant les ponts, il vient tout de suite voir. Je lui montre le trou qui siffle avec l’air qui sort et il me répond quelque chose en espagnol que je ne comprends pas. La seule chose que j’arrive à comprendre est qu’il ne peut pas m’aider. Bon, il faut agir vite, je suis devant son pont et je gêne, il ne peut pas m’aider. Je vois une place de parking dans la rue en face à l’ombre, je vais me débrouiller. Je le remercie quand même et file me garer sur la place face au garage. Je me dis comme cela au pire je peux toujours aller les voir. Je sors de la voiture, et là c’est la fin de la fin. Le pneu fini de se dégonfler et il est complètement à plat. Heureusement, il y a un kit de roue de secours dans le coffre mais pas avec un vrai pneu, mais plutôt un pneu qui peut dépanner en vitesse limitée et des outils très basiques. Je suis là, en bordure du centre ville de Queretaro en train de changer la roue de la voiture avec des outils pourris en face d’un garage tout équipé, la situation est cocasse. En tout cas, je suis content de faire cela à l’ombre car il fait déjà très chaud. Finalement, je m’en sors assez rapidement et je suis prêt à reprendre la route. La roue est indiquée pour ne pas rouler à plus de 80km/h de manière temporaire. La voiture roule quand même, mais je me rends compte rapidement que ce n’est pas idéal sur ces grandes routes où même les camions me doublent par la gauche puis freinent. C’est même très dangereux. Je continue quand même mon périple, en direction de Peña de Bernal, ma dernière étape avant de retourner à l’aéroport de Mexico et rentrer en France. Je me dis que le garage de centre ville ne pouvait pas m’aider mais que les petits garages de campagne auront des idées un peu plus adaptées. En tout cas je ne peux pas rouler 200 kilomètres d’autoroute jusqu’à Mexico avec ce pneu, c’est du suicide. Un peu avant d’arriver à Peña de Bernal, je trouve enfin une solution. Déjà je voulais trouver un endroit pour me laver les mains. Je trouve une aire de repos avec des toilettes, j’y vais pour enlever tout ce noir des mains et nettoyer un peu le pantalon. A côté des toilettes, il y a un petit garage de vulcanisation pour camion. Il y a beaucoup de véhicules garés devant. Je sors ma roue crevée et la montre au technicien pour voir si il peut me la réparer. Pas de problème selon lui, il me demande si je veux changer les pneus ou boucher le trou. Je préfère boucher le trou et laisser l’agence de location gérer le changement de pneu. On regarde et cela semble faisable. On s’y met ensemble dans son atelier puis en moins d’une heure, la voiture est de nouveau sur pieds. Pendant que l’on réparait le pneu, le technicien n’a pas arrêté de me parler en espagnol, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il me disait mais il avait satisfait de mes réponses qui étaient un mélange de français, italien, latin, qui le faisait beaucoup rire. La réparation du pneu me coute 7 euro. Je m’en sors bien. Vraiment je ne me voyais pas rouler avec tous les chauffards jusqu’à Mexico bloqué à 80km/h sur la droite.
Maintenant que ce problème est réglé, je pars manger à Peña de Bernal. Ce petit village qui appartient à la ville de Santiago de Querétaro et à une heure de route fait partie de l’association des Pueblos Magicos, les plus beaux villages du Mexique. C’est tout petit, et très touristique, on peut faire le tour du village en peu de temps.
Mais l’idéal est je pense de trouver une restaurant avec une terrasse qui donne une vue sur un monument naturel unique ici, le monolithe de Bernal. Ave 433 mètres, ce monolithe est le troisième plus grand du monde après Gibraltar et Rio de Janeiro. Il dépasse au dessus des toits du village.
L’autre monument du village est l’église de Saint Sebastian's Temple in Bernal avec sa façade jaune et rouge.
Sur ce crucifix, on peut voir un mélange des cultures amérindiennes et chrétiennes.
Le jardin du village est très mignon avec un kiosque entouré de palmiers qui donne directement sur le Pena de Bernal.
Pena de Bernal mérite une visite de quelques heures, l’ambiance est très différente de Santiago de Querétaro, alors que la deuxième est une grande ville bouillonnante au riche patrimoine culturel, la première est beaucoup plus tranquille avec peu de monuments. Il est possible aussi de grimper tout en haut du monolithe.
Après ces aventures avec la voiture à Queretaro, je retourne en fin d’après midi sur Mexico. Finalement, le pneu tiendra le coup jusqu’à l’agence de location à qui je notifierai le souci sur le pneu. Ce premier voyage au Mexique a vraiment une découverte passionnante de cette culture et de la population. Je n’ai pas commencé mon exploration par la partie côtière du Mexique et je ne sais pas si le ressenti que j’ai eu ici aurait été le même là bas, mais j’ai l’impression que l Mexique fait vraiment l’unanimité dans la communauté des voyageurs. La découverte des villes coloniales autour de Mexico tout en incluant Teotihuacan donne à voir le Mexique pré hispanique et colonial avec ses plus belles villes, de véritables joyaux où l’on ne ressent pas une mauvaise pression touristique, au contraire.