Après une matinée dans l’avion et des procédures COVID compliquées, nous arrivons à Aqaba au Sud de la Jordanie. Premier contact avec ce pays du Proche Orient, nous récupérons la voiture de location et conduisons jusqu’au trésor du pays, raison principale qui a déclenché notre voyage jusqu’ici, la cité perdue des Nabatéens de Pétra. Le site qui fait partie des sept nouvelles merveilles du monde à la hauteur de sa réputation est absolument envoutant.
Nous partons au petit matin depuis Genève en direction d’Aqaba, la ville la plus au Sud de la Jordanie. Ce vol est quasiment vide, il faut dire que les formalités d’entrées sur le territoire jordanien sont périlleuses, avec l’obligation de faire un test PCR à l’arrivée et une obligation de quarantaine pendant 14 jours si jamais le test s’avérait positif. Une drôle de façon de passer ses vacances dans une chambre d’hôtel, et beaucoup ont préféré annuler leur voyage au dernier moment à ce que nous explique l’hôtesse de l’air. Le vol dure plus de quatre heures, ça fait long pour un vol Easyjet et son confort spartiate, mais on est surtout impatient d’arriver et de découvrir les paysages de Jordanie que l’on a aperçu lors de la préparation de ce voyage. L’arrivée en début d’après midi, le test PCR est très rapide ainsi que la délivrance du visa gratuit qui se révèle être un simple coup de tampon dans le passeport. On récupère une carte SIM locale et on retire de l’argent dans le hall du petit aéroport d’Aqaba. Les loueurs de voiture sont tous situés sur le parking, on marche quelque minutes et il suffit d’une dizaines de minutes pour être au volant de notre KIA, notre véhicule qui nous transportera sur les routes du pays pendant 10 jours. Je suis bluffé par la rapidité du processus depuis la sortie de l’avion. On remarquera tout au fil de ce séjour aussi que les jordaniens ont l’habitude de saluer avec un « welcome » dans un grand sourire. A la différence de l’Egypte qui est un magnifique pays mais toujours un peu fatiguant, ici tout semble facile et simple, les gens sont près à aider et ne demandent jamais de bakchich. Vu le temps qu’il nous reste avant le coucher du soleil, on décide de prendre la route directement pour Pétra, on voyage en hiver et on va essayer de se jouer de la météo capricieuse de la saison en choisissant au mieux notre destination du jour en fonction des prévisions. A Petra, après des chutes de neige importantes, le beau temps est revenu donc on part dans cette direction. Il faut 90 minutes pour rejoindre Petra depuis l’aéroport d’Aqaba, on prend la Desert Highway, une voie rapide très roulante qui grimpe vers Amman, en partageant avec les nombreux camions bien plus lents. La portion de route finale vers Wadi Musa longe des sommets où la neige a résisté, la zone est désertique, il y a beaucoup de vent.
L’arrivée à Wadi Musa nous donne une première alerte sur la conduite en Jordanie qui ressemble un peu à la conduite en Chine. Personne ne fait vraiment attention au autres et on a failli foncer dans un pickup qui s’engager devant moi sans regarder. Heureusement, les freins de la KIA sont efficace et on freine juste avant. Aucun dégât mais un bon rappel sur l’attitude à adopter sur la route ici. La route serpente au dessus des montagnes de Petra, on s’arrête pour regarder le coucher de soleil magnifique sur la vallée.
On avait réservé au dernier moment au Movenpick situé sur les hauteurs de la ville, moins cher que son homologue en ville devant l’entrée de Pétra. Lorsque l’on arrive à l’hôtel, le gardien nous annonce qu’il est fermé une semaine pour restauration et que si on a une réservation on est transféré dans l’autre hôtel, celui du centre. Quelle bonne nouvelle pour commencer ce voyage, l’hôtel est très bien décoré et juste devant l’entrée, on n’aura pas besoin de prendre la voiture pour la première partie du séjour.
Pour cette première soirée, on profite des installations de l’hôtel puis on se couche assez tôt pour être prêt pour la découverte de Petra le lendemain. Pétra est l’ancienne capitale des Nabatéens, un peuple arabe qui s’était développé grâce au commerce entre l’Orient et l’empire égyptien puis Rome. La ville a édifié au fond d’un canyon, le Siq, et de nombreux monuments ont été taillés dans les falaises roses. Le site a été abandonné suite.à un tremblement de terre il y a 1500 ans et oublié sauf par les bédouins qui habitaient dans les grottes. Il y a deux cents ans un Suisse a redécouvert le site et depuis il fascine le monde entier au point d’avoir été élu parmi les sept nouvelles merveilles du monde. L’entrée à Pétra est très chère, c’est l’attraction la plus connue du pays et protégé par l’UNESCO. On peut choisir de visiter le site en un, deux ou trois jours, à mon avis le plus intéressant est de consacrer deux journées complètes à Pétra, c’est très grand et on ne peut pas apprécier tous les monuments en une seule journée. Nous nous acquittons de notre ticket d’entrée puis descendons le chemin qui nous amène devant le Siq. On peut déjà apercevoir quelques monuments sculptés dans la roche.
Les montagnes ici ont une forme très bizarres, on a l’impression d’avoir atterrit sur une autre planète.
Le Siq est un long canyon profond plus ou moins large par endroits, il faut une quinzaine de minutes pour le traverser. On comprend parfaitement l’aspect défensif idéal du Siq, c’est très difficile pour une armée d’envahisseurs de pénétrer dans ce terrain étroit, mais pour nous simple touriste nous sommes dans la contemplation des différentes couleurs de roches.
Un canyon aux airs de Sud Ouest américain.
A la fin du Siq, on se dévoile les colonnes du monument le plus impressionnant de Pétra, le trésor, un grand temple taillé dans la roche nous fait face.
Un moment de plénitude, d'autant plus qu'il n'y a pas grande monde et que l'on peut faire une photo seul.
Sa façade est inspiré de l’architecture grecque, et les détails sont d’une grande finesse. Le matin, le soleil vient éclairer le trésor révélant sa couleur rose.
Il y a de nombreux jeunes bédouins qui proposent aux touristes de grimper en hauteur pour avoir une vue du dessus sur le trésor. Ils sont très sympas et on n’est jamais contre suivre un guide. Surtout que le point de vue est juste au-dessus, avec un point de vue magnifique pour les photos. La montée est difficile et acrobatique, surtout pour ma copine qui est en robe.
Mais on arrive doucement mais surement à une petite tente bédouine où l’on nous sert le thé face à la vue.
Après ce petit remontant qui nous réchauffe, on prend des photos sur le tapis disposé juste au-dessus du vide, c’est impressionnant.
Notre jeune guide Ahmed est très sympa, on sympathise autour du thé, surtout que l’on ne veut pas redescendre tout de suite, vu l’effort pour monter jusqu’ici, on n’a pas envie de partir.
De retour au niveau du sol, on reste un peu devant le Trésor pour admirer l'édifice dans les moindres détails.
On remercie notre guide mais on n’a pas de monnaie pour le payer. Il nous dit que c’est pas grave car on revient demain et on pourra le payer à ce moment là. Il nous propose aussi de nous emmener de l’autre côté, ce que l’on accepte.
On continue la journée en visitant les tombes derrière le trésor.
Les façades gravées dans la roche sont impressionnantes par leurs dimensions.
Un peu plus loin, de nombreuses tombes plus petites sont creusées mais sont aussi beaucoup plus simples.
Un jeune nous propose de rejoindre le monastère à dos d’âne. Il nous montre la carte et nous conseille d’économiser nos forces pour profiter du retour. Ma copine n’a jamais monté sur un âne et elle a vraiment envie d’essayer, je trouve l’idée très sympa, et le très jeune guide nous prépare nos montures.
Il faudra à peu près une demi heure pour arriver au monastère à dos d'âne quand même.
La montée des escaliers sur l’âne est quand même sport, il faut bien se pencher en avant et prier pour qu’il ne fasse pas un pas de travers dans le vide. Surtout que mon âne a la fâcheuse tendance a essayer de vouloir dépasser son compagnon tout le long du trajet en essayant de le déborder par la gauche ou par la droite. Au final, oui on arrive au monastère sans fatigue, mais mon genou mettra du temps à se remettre de ce petit périple.
La façade du monastère est impressionnante, plus large que le trésor et tout aussi finement décoré.
On s’installe devant pour manger un sandwich avec un couple de jeune turcs dont la femme est enceinte, elle a marché avec son mari depuis Wadi Musa depuis le matin, c’est impressionnant.
Pour information, il est possible de continuer un peu plus loin derrière le monastère pour avoir une vue qui domine le monument, c’est un bédouin qui nous l’a dit le lendemain, mais à ce moment là nous le savions pas. Après le repas nous retournons sur nos pas vers le trésor pour visiter les sites sur le chemin. A l'aller nous étions très concentré pour ne pas tomber dans le ravin avec notre äne, au retour, on profite de la descente pour contempler ce paysage minéral epoustouflant. La descente depuis le monastère se fait dans un long et profond canyon. Les parois du canyon sont de toutes couleurs et formes.
On peut prendre un chemin pour découvrir une cave avec une sculpture de lion à son entrée et une façade pleine de détails.
Les caves sont toujours utilisées aujourd’hui par les bédouins, on remarque que certaines servent de garage, d’autres pour abriter les chèvres ou attacher son chameau. Des familles bédouins ont refusé de quitter Pétra et de s’installer dans le Bedouin village construit pour eux en bordure du site. Certaines caves sont toujours habitées et c’est ce que l’on apprendra plus le lendemain soir.
Au coeur de Pétra dans une zone moins escarpée se trouvait la capitale des Nabatéens. Celle-ci était alimentée en eau par un système de canaux qui passaient par le Siq. A son apogée, c’était une cité florissante. On pouvait y trouver tout ce que Rome faisait de grandiose, un grand palais, une fontaine romaine, un forum avec de nombreuses colonnades. Malheureusement cette partie de Pétra a subi les ravages de la nature, un tremblement de terre l’a grandement abimé et les archéologues doivent remettre les pièces dans le bon ordre petit à petit.
Les tombes royales faisaient face à la cité. De grandes façades creusées dans la paroi face au soleil couchant. Ici aussi la finesse du travail est impressionnante.
La roche prend parfois des teintes très originales, avec des stries de couleurs rouge et blanc éclatantes et brillantes comme du marbre.
Le soleil commence à descendre, on est en hiver les journées sont courtes et on est un peu épuisé aussi, malgré le coup de pouce de l'ane
On retourne au Trésor pour prendre le temps d’admirer cette merveille juste imprimer ce monument le plus profondemment.
En février, il fait froid à Pétra, le vent qui s’engouffre dans le canyon est glacial et dès qu’il n’y a plus de soleil, ce n’est pas facile le matin et le soir même en étant bien habillé. On retourne lentement vers Wadi Musa en traversant encore le Siq, dans le sens inverse, les jambes sont lourdes après cette longue promenade d’une journée dans Pétra.