En arrivant à Cusco, on est rapidement saisi par un mal de tête qui nous oblige à ralentir le rythme. La capitale des Incas est située à 3,399 mètres d’altitude et il vaut mieux passer les premiers jours à une altitude plus basse pour s’habituer. On s’installe donc deux jours à Ollantaytambo, 500 mètres plus bas, un des plus beaux villages de la vallée sacrée des Incas et porte d’entrée pour la région du Machu Picchu.

Notre voyage au Pérou nous amène maintenant de la forêt tropicale aux hauts plateaux andins. Le vol dure moins d’une heure mais le paysage par le hublot est splendide. Le Pérou a vraiment une diversité incroyable sur un territoire finalement assez petit. Le changement de décor est radical, l’air est frais, l’oxygène se fait rare, le soleil est très agressif. Avec l’altitude, on marche doucement pour sortir de l’avion, récupérer nos sacs et sortir de l’aéroport pour récupérer le taxi que l’on avait réservé pour nous amener à  notre hébergement à Ollantaytambo. On a eu un peu de mal quand même à s’habituer au climat de Puerto Maldonado et visiblement cela ne va pas être plus facile ici. Pourquoi on a choisi de partir directement vers Ollantaytambo sitôt arrivé à Cusco ? C’est parce que l’on craignais particulièrement le mal de l’altitude. J’avais déjà expérimenté cette douleur lors de mon voyage dans l’Ouest du Sichuan à Yading, j’avais vraiment souffert avec l’impossibilité de dormir la nuit, des vertiges, de la difficulté à respirer et faire des efforts. Cusco est situé à 3300 mètres d’altitude, alors que Ollantaytambo est situé à 2800 mètres d’altitude, c’est toujours ça de gagné. On aurait même pu tenter de pousser jusqu’à Arguas Calientes, au pied du Machu Picchu à 2000 mètres d’altitude pour commencer par le Machu Picchu qui est à 2800 mètres, mais on avait peur d’avoir un problème d’avion donc on a voulu assurer en mettant une étape intermédiaire. Durant notre séjour dans la région de Cusco, on n’arrivera finalement jamais à vraiment s’habituer à l’altitude, et cela restera difficile pendant les 8 jours ici… Sur le chemin entre l’aéroport de Cusco et Ollantaytambo, on décide de faire une escale au village de Chinchero où l’on trouve de nombreux vendeurs de textiles artisanaux. La vue sur ce mignon petit village est très belle depuis le parking déjà.

On a le droit a une présentation sur les méthodes de fabrication traditionnelle des textiles, avec la fabrication des fils de laine, les colorants, le tissage par une des vendeuses.

Puis nous pouvons acheter quelques textiles en souvenir. On ne sait pas si les prix sont plus ou moins chers qu’à Cusco ou Ollantaytambo et on n’a pas beaucoup de référence, on achète donc un poncho simple et un bonnet puis on se dit que l’on achètera plus de choses lorsque l’on a fait le tour de plusieurs boutiques. Il y a des pièces qui coûtent très cher, presque 500$ et qui sont magnifiques avec des couleurs et motifs bien plus détaillés, sans point de référence, difficile pour nous de se laisser tenter.

Avant de partir, les vendeuses nous habillent avec un poncho et un bonnet et on va se prendre en photo avec les lamas qui broutent l’herbe devant leur échoppe.

En fin de journée, on arrive à Ollantaytambo. Un magnifique coucher de soleil enflamme le ciel de la vallée sacrée.

Le petit village est très mignon, entouré par les montagnes et les vestiges archéologiques incas, son activité est concentré autour d’une petite place coloniale et surtout sa station de train qui amène les voyageurs jusqu’au village du Machu Picchu. Il y a donc à chaque arrivée de train un flot de bus et voitures et les rues du village sont embouteillées. Idéalement il faut trouver un hotel qui ne donne pas sur la rue de la gare, heureusement notre chambre donne de l’autre côté, sur un torrent et des arbres, on troque le bruit des bus par le bruit de l’eau qui coule, c’est bien plus agréable. Le soir, il faut se rendre autour de la place, il y a de l’animation et on aura particulièrement apprécié deux restaurants très agréables pour les touristes lors de notre séjour, le Amanto - Comida Sagrada et Chuncho, avec une préférence pour le deuxième. Il y a aussi des bars mais vu notre niveau de fatigue après le séjour dans la forêt amazonienne, on préfère rentrer se coucher tôt.

Aujourd’hui, on part visiter plusieurs lieux de la vallée sacrée, ce qui nous fera une acclamation tranquille avant de partir vers le graal de notre voyage, le Machu Picchu. On commence d’ailleurs en commençant bien sur par les ruines du village de Ollantaytambo qui sont visible depuis partout dans le village. Il y a deux zones de ruines sur les deux montagnes qui encadrent le village. Le paysage est magnifique avec ces grandes terrasses et maisons en pierre.

Le soleil est intense sur le haut plateau andin et on a acheté la veille au soir un chapeau pour éviter de me transformer en crevette. On monte l’escalier qui permet d’avoir une vue qui domine le site archéologique et le village dans son ensemble.

Les immenses pierres qui ont servi à édifier les temples pour le soleil et la lune sont énormes, on se demande comment les incas ont pu les amener jusqu’ici avec les moyens de l’époque. De plus, la précision de l’emboitement des pierres avec des angles plus ou moins droits les unes par rapport aux autres et tout cela sans mortier est bluffant. Il y a vraiment des mystères dans le niveau d’ingénierie de la civilisation pré hispanique.

Il y a encore des vestiges qui restent bien solide, comme cette porte avec son encadrement malgré le temps.

On a une vue complète sur le village et toute la vallée.

On marche jusqu'aux plus hautes ruines, le souffle est presque coupé, cela demande beaucoup d'effort.

Après cette promenade, on s’installe sur un banc dans la prairie qui fait face aux ruines. Il y a un groupe de lamas qui broute l’herbe bien verte du pré. Une image cliché de la région de la vallée sacrée. Ces animaux sont tellement importants dans la culture locale, c’est une des pierres angulaires du développement de la civilisation inca.

On essaye de s’approcher d’eux mais ils ne sont pas très amicaux. La légende dit donc vrai. Si on s’approche trop près des lamas, ils arrêtent de brouter l’herbe, lève la tête et nous crache à la figure. Avec l’herbe que le lama avait encore dans la bouche, on se retrouve avec pleins de morceaux d’herbe sur le bras et le vêtement, on explose de rire face à la réaction complètement inattendu du camélidé.

Ils sont pourtant si mignons, pourquoi ils sont si peu amicaux. On se demande si c’est pas parce qu’ils pensent que l’on veut leur tondre leur laine et qu’ils veulent se défendre des humains. Malgré leur humeur, on les trouve tellement adorables.

Après un déjeuner sur la place du village de Ollantaytambo, le taxi nous rejoint pour nous amener visiter deux sites à proximité. On a demandé au taxi de la veille car il était vraiment gentil et sa conduite particulièrement douce. Nous partons toute l’après midi en direction d’abord de Moray puis on continue vers les Salines de Maras. Ces deux endroits sont vraiment immanquables dans la vallée sacrée. On grimpe une route de terre qui fait de nombreux lacets jusqu’à Moray, on s’arrête sur un promontoire qui permet d’avoir une vue d’ensemble sur la vallée sacrée en contrebas, le temps change et vire à la pluie, comme la plupart des après midi durant notre séjour à Cusco, mais le paysage est splendide.

Puis on arrive sur le haut plateau, on est revenu à une altitude bien plus élevé et le corps le ressent. La montre nous indique 3500 mètres d’altitude. Le haut plateau est magnifique, avec une grande palette de couleurs allant du vert, au ocre et blanc des neiges éternelles. Le temps menaçant donne une lumière envoutante qui sied parfaitement au lieu.

Par contre c’est très difficile de compléter le tour du site sans avoir à s’arrêter pour reprendre le souffle. L’endroit est vraiment splendide avec toutes ces terrasses circulaires qui servaient de centre agronomique inca.

Les incas y testaient la pousse de différentes graines en fonction de plusieurs facteurs comme l’altitude, l’ensoleillement et le niveau d’eau afin de trouver la meilleure combinaison et maximiser les rendements.   

Les différents cercles ont une architecture tellement parfaite que cela en devient presque envoutant. 

On reprend la route pour rejoindre la deuxième étape de notre après midi aux salines de Maras. On reste bouche bée par la lumière qui baigne les haut-plateaux.

On traverse le mignon village éponyme avant d’arriver sur une route en mauvais état mais en travaux qui passe à côté d’un magnifique hotel, une adresse qui a éveillé notre curiosité, le Mountain View Experience. Les chalets indépendants ont tous une vue directe sur les glaciers avec des lamas et chevaux dans l’écurie. L’endroit semble paradisiaque pour s’arrêter quelques jours et profiter de la vue sur les cimes de la Cordillère des Andes.

On arrive aux salines après s’être acquitté d’un billet d’entrée. L’entrée sur le site n’est pas inclus dans le billet multi sites de la vallée sacrée, mais on nous offre un sachet de sel en cadeau. La vue depuis la route permet d’accéder à un point de vue vertical sur les salines et c’est le choc, on n’aurait jamais imaginé qu’il y avait autant de bassins, cela ne rentre même pas dans mon objectif !

On se dit que souvent on voit sur les réseaux sociaux des endroits magnifiques et en réalité on se sent un peu piégé car soit l’angle soit les filtres embellissent trop, mais là c’est vraiment l’inverse, l’endroit est vraiment immanquable.

Depuis le parking, on peut marcher jusqu’aux bassins, mais on ne peut pas aller dans les chemins autour des bassins.

 

Les salines sont encore en activité et le sel extrait ici est exploité par les villageois de Maras.

L’endroit est très photogénique, que ce soit avec une vue d’ensemble ou alors avec des zooms sur des bassins de différentes couleurs en particulier.

Un petit conseil photo, je pense qu’il est préférable de visiter les Salines de Maras en milieu de journée quand le soleil n’est pas encore passé derrière les montagnes car les ombres empêchent d’avoir toutes les palettes de couleurs aussi visibles qu’avec les rayons du soleil direct. Par contre en venant en fin de journée, on était quasiment seuls sur le site avec seulement un autre groupe de 4 personnes.

On rentre à Ollantaytambo alors que la nuit tombe sur la vallée sacrée. On est encore très fatigué et exténué par le manque d’oxygène. Une journée n’a pas été suffisante pour s’acclimater. Ce soir, on prépare avec beaucoup d’excitation le sac pour notre départ pour le Machu Picchu demain matin. Après cette parenthèse de deux jours pour découvrir le site archéologique le plus impressionnant d’Amérique Latine, on reviendra une journée dans la vallée pour découvrir le village de Pisac depuis Cusco. On prend le collectivo depuis le centre ville de Cusco au niveau de la Calle Puputi. Le trajet coute 5 Peso par personne et le collectivo, un minibus, part quand il est plein. Le chauffeur est très gentil et nous propose de nous asseoir à côté de lui. La vue depuis la route vers les ruines de la citadelle de Pisac est inattendue, on descend en altitude rapidement des 3300 mètres de Cusco à 3000 mètres de Pisac. Pisac sera un de nos coups de coeur de ce séjour. Le petit village a une ambiance bohème improbable au coeur des montagnes andines avec beaucoup de yogis et hippies qui se retrouvent ici.

Il y a aussi un marché artisanal aux souvenirs très animé et achalandé qui mérite le détour.

Et surtout au-dessus du village, on peut découvrir la magnifique citadelle de Pisac. On décide de partir marcher après le repas copieux que l’on a mangé à midi alors que le soleil est descendu, il fait donc moins chaud. On arrive au guichet et on nous annonce environ une heure pour arriver jusqu’aux ruines, sur un chemin en montée court mais exigeant.

On découvrira plus tard qu’il est possible de faire le chemin dans le sens inverse, le bus peut déposer les touristes depuis le sommet de la montagne et permet de ne faire le chemin avec un dénivelé négatif. On ne se laisse pas démonter et on prend notre temps pour monter.

On a une vue splendide sur la vallée sacrée et le village de Pisac.

Il y a différentes ruines incas le long du chemin.

On arrive finalement tout en haut au niveau de la citadelle perdue de Pisac, on peut aller à un promontoire juste en face des ruines, une vue qui ressemble à un Machu Picchu en miniature. Et sans la foule, on est tout seul sur le site.

La marche depuis le village nous a donné aussi un sentiment de réussite, le résultat étant été obtenu après un effort soutenu pour nous qui ne sommes toujours pas encore vraiment habitué à l’altitude malgré tous ces jours dans la région andine. On redescend par le même chemin en essayant d’arriver au village avant la fermeture du site à 17h30, la descente prend à peu près une heure, on fait quelques pauses pour profiter des derniers rayons de soleil qui viennent illuminer la vallée.

On récupère le collectivo à l’entrée du village, même prix qu’à l’aller, 5 soles par personne et une quarantaine de minutes pour retourner à Cusco de nuit. Pisac est vraiment un de nos villages préférés de la vallée sacrée, situé un peu plus loin que les autres sites que l’on a visité plus proche de Ollantaytambo. Cette région est vraiment magnifique.