A la frontière entre le Pérou, la Bolivie et le Brésil, aux confins de l’Amazonie, on découvre une autre facette du Pérou, ici ni désert, océan ou haute montagne, mais plutôt forêt vierge luxuriante. Nous partons pour quelques jours au coeur de la jungle en remontant un affluent du fleuve Rio Madre au coeur du plus grand poumon vert de la planète à la recherche de la faune locale et surtout pour voir les perroquets dans leur environnement naturel.

Nous prenons l’avion très tôt le matin depuis l’aéroport de Lima en semaine et on manque de rater le vol à cause des effroyables embouteillages qui congestionnent la capitale. L’aéroport de la ville se trouve au Nord alors que le quartier de Miraflores est au Sud, il faut donc prévoir suffisamment de temps pour ne pas avoir un coup de stress comme nous. On arrive juste au comptoir d’enregistrement pour notre vol vers la ville tropicale de Puerto Maldonado, aux confins du pays, au coeur de la région de l’Amazonie à la frontière avec la Bolivie et le Brésil. On arrive après une heure et demi où l’on a survolé les majestueux paysages des Andes avant de se poser au milieu de la foret. L’air est étouffant, il fait chaud et humide, quelle différence avec Lima.

Nous avons réservé un séjour de 2 nuits et 3 jours auprès de l’agence de Jungle Pro. Ils viennent nous chercher et on se retrouve avec les autres touristes dans les locaux de l’agence, pour optimiser le poids dans le bateau, il faut faire un sac avec le strict minimum d’affaires pour les 2 nuits suivantes. Le reste des affaires restent dans une pièce à Puerto Maldonado. On embarque pour une remontée du fleuve où on nous sert une lunch box dans une feuille de bananier.

On navigue sur le fleuve au coeur de la foret tropicale où la nature est luxuriante. Le temps est gris, l'humidité a des niveaux exceptionnellement hauts pour nos corps peu habitués

Avec les pluies des derniers jours sur les montagnes, le fleuve est très agité avec beaucoup de bois emporté par le courant. Le voyage est très agité et on doit naviguer autour des troncs et on ne peut pas aller très vite, il faut donc plus de deux heures pour rejoindre le Lodge qui se situe en amont dans le parc naturel de Tambopata. Sur la route, on croise quelques animaux d’abord un caiman qui prend le soleil sur le bord du fleuve.

Il y a aussi plusieurs groupes de capybaras que l’on arrive à approcher avec le bateau.

Les arbres sont grandioses, la forêt a une grande diversité végétale.

On arrive au lodge après plus de deux heures sur le bateau, finalement on n’a pas pu apercevoir autant de faune que l’on espérait. Le lodge est très beau et on est accueilli avec un jus de fruit.

On nous donne les consignes et le programme pour le séjour et les clés de notre bungalow qui est posé au milieu d’un jardin luxuriant qui borde la forêt.

Le jardin est spectaculaire avec les fleurs, les arbres, et les bruits qui nous entourent. C’est un peu déroutant car on ne se sent pas du tout dans un environnement familier.

Nous sommes proche de l’équateur donc le coucher de soleil est très bref, on passe rapidement de la lumière de la journée à la nuit noire. C’est un autre monde qui s’exprime, les bruits sont déjà très différents. La première activité de notre séjour commence lorsque la nuit s’est installé, on s’habille correctement, avec des habits couvrants malgré la température et l’humidité toujours aussi haute, et on rejoint notre guide pour mettre des bottes et partir pour une promenade de nuit dans la forêt. Lors de cette promenade autour du lodge, on tombe sur des insectes, des batraciens, des araignées, des scorpions, bref que des êtres vivants très charmants et on est bien content de ne pas se retrouver au milieu de la forêt tropicale en pleine nuit sans guide. En plus il se met à pleuvoir légèrement.

La tarentule est énorme et très vive, c’est une femelle qui protège ses petits et donc est très agressive.

On trouve une autre énorme araignée plus loin lors de notre ballade.

Une jolie grenouille est en train de dormir sur une feuille.

Une dernière araignée qui n'est pas contente de notre présence, et qui se met en position d'attaque.

On retourne au bungalow pour se changer et prendre une douche, cela fait du bien car on n’arrête pas de transpirer dans cet environnement et on est heureux de prendre une douche froide pour se rafraichir avant le diner. Le diner est très simple et l’ambiance est très agréable avec nos compagnons de voyage qui viennent d’Allemagne. Un couple qui a entrepris un tour du monde et qui arrive au bout de leur long voyage, cela fait rêver. On doit quand même se coucher tôt, le guide nous donne le programme du lendemain. Départ prévu à 4h du matin pour un périple de 2 heures de remontée du fleuve encore pour aller voir les groupes de perroquets qui viennent lécher de l’argile sur une falaise en bord du fleuve, c’est un des endroits les plus réputés pour approcher les perroquets mais aussi assez éloigné et les perroquets ne viennent que le matin avant de repartir dans l’impénétrable forêt. Il faut donc se coucher tôt et essayer de dormir quelques heures. A 3h30, le réveil sonne, pas facile de dormir avec tous les bruits de la forêt, on n’est pas encore habitué, c’est comme si on restait en alerte toute la nuit et pourtant ce bruit de la forêt est aussi fascinant, on se prépare rapidement pour rejoindre le groupe avant d’embarquer sur la bateau. Il fait nuit noire, il est donc demander à ce que personne n’utilise de téléphone car le capitaine doit naviguer à vue et ses yeux doivent s’habituer pour éviter que l’on percute la berge ou un tronc qui dérive. On est encore très fatigué et les deux heures de navigation passent très rapidement bercé par les vaguelettes et le bruit du moteur, personne ne résiste et on rattrape le sommeil qui manquait après cette courte nuit. On arrive vers 6h à la guérite pour acheter les tickets d’entrée pour le parc naturel, alors que le soleil se lève.

Puis on continue encore une vingtaine de minutes jusqu’à une plage de galets qui fait face à une falaise d’argile. Malheureusement avec les pluies de ces derniers jours, le fleuve est très large et le guide nous dit que certains jours on peut être deux fois plus proche de la rive d’en face où vont venir les perroquets.

Pour le coup, on est venu équipé avec un télézoom de 400mm, difficile de faire mieux sans prendre trop de place dans le sac. Cela se retrouve quand même insuffisant et on a du mal à avoir une belle image claire des oiseaux mais c’est déjà pas mal. Pour le moment les oiseaux sont dans les arbres, le guide nous dit qu’ils vont s’approcher petit à petit, ils vérifient qu’il n’y a pas de prédateurs et il faut donc être patient.

Il y a des perroquets de toutes les couleurs, surtout les beaux ara rouges, les ara bleus, des verts et même un toucan. Ils sont très nombreux.

Petit à petit on voit donc les oiseaux s’approcher et on s’attend à ce qu’ils descendent finalement de leur arbre où ils sont tous installés. C’est à ce moment là que les oiseaux se mettent tous à crier, c’est la cacophonie, ils s’envolent. Le guide nous dit qu’un faucon vient d’attaquer un des perroquets, et on voit le faucon passer au dessus de nos têtes avec sa proies dans ses pattes. C’est triste. Il faudra un moment pour que les perroquets reviennent s’approcher des falaises d’argile. Mais ils reviennent. Finalement ce sont d’abord les petits qui descendent en premier, puis suivi par les adultes. Il y en a tellement, c’est un festival de couleurs. C’est magnifique.

Après un moment à contempler les perroquets se poser sur la falaise, ils s’envolent tous d’un coup et partent se poser sur des arbres un peu plus loin. Le plus beau moment de la matinée.

Finalement ce moment d’interaction avec les perroquets est assez bref, cela a duré un peu plus d’une heure depuis le moment où l’on est arrivé et que l’on s’est installé sur les chaises de camping. Les oiseaux étaient encore dans les arbres au loin et la faible luminosité, la brume nous empêchait de bien distinguer leurs couleurs, puis ils se sont approchés jusqu’à la falaise d’argile et enfin ils repartent dans la jungle et disparaissent. Seul le toucan solitaire reste posé sur une branche pour nous accompagner.

On prend un petit déjeuner sur la plage de galets, au bord de l’eau. Il se met à pleuvoir brièvement de grosses gouttes mais ça se calme rapidement. Dans l’eau juste à côté de nous, un cayman nage sous la surface de l’eau, seul ses yeux dépassent. Il faut faire attention, on est au milieu de la foret amazonienne, le risque est toujours présent. On rentre au Lodge et dans ce sens, le bateau va beaucoup plus vite, le niveau de l’eau est bien descendu depuis la veille, et il y a beaucoup moins de troncs qui gênent la navigation, on évite quand même des rapides et des tourbillons, et on a les yeux rivés sur la berge dans l’espoir, déçu, de voir d’autres animaux sauvages.

On trouvera quelques capybaras le long du fleuve quand même.

C’est arrivé au lodge alors que l’on prend une douche et que l’on se change que l’on entend de l’animation dans les arbres au-dessus de nous. Une colonie de singes surexcitée vient troubler l’atmosphère reposante du jardin.

Ils se balancent de branches en branches, mangent les fruits sur les arbres puis après un moment, regagnent la forêt.

Il y a beaucoup d’action au lodge. Après les singes, on tombe maintenant sur un gros lézard dans l’herbe.

Il y a même un écureuil qui s’approche avec curiosité.

On profite du jardin pour se promener et admirer les belles plantes.

Les activité s’enchaînent et après un déjeuner confortable pris au restaurant du lodge, on repart pour une marché d’après midi jusqu’à un lac Oxbow, un ancien bras de fleuve coupé du lit principal par la terre. On marche dans la forêt sous la chaleur humide, habillé de vêtements couvrants qui nous font transpirer encore plus. Il pleut et les gouttes de pluie font monter la température ressentie car l’humidité semble remonter du sol, ce n’est pas facile de progresser sur ce terrain avec le sac, mais le guide fait beaucoup d’arrêts pour nous donner des explications sur la foret. On tombe sur de très grands arbres centenaires.

Les colonies de fourmis sont impressionnantes, elle se suivent en fil indienne sur plusieurs centaines de mètres pour récupérer des feuilles qui sont bien plus grosses qu’elles. On arrive au lac oxbow, il faut traverser la mangrove.

Puis on monte sur une barque. L’endroit est d’un calme monial, seulement interrompu par les cris stridents des perroquets qui s’agitent à notre passage dans les arbres.

Les oiseaux volent au-dessus de nos têtes comme ces toucans ou aras.

Il y a une grande diversité d’oiseaux autour des berges. Notre guide joue à l’équilibriste sur les bords de la barge et cherche activement dans les hautes herbes les traces d’anaconda mais on ne verra pas l’ombre de la queue d’un reptile… Est ce que l’on doit s’en plaindre ? Le soleil se couche sur les arbres, les bruits de la forêt change au fur et à mesure de la baisse de luminosité.

On a le droit a de superbes lumières du crépuscule, on sort les cannes à pêche pour tenter d’attraper des piranhas. On met des bouts de viande sur l’hameçon mais à chaque fois on se fait manger l’appât sans rien accrocher… On n’est pas doué.

Sur le chemin du retour vers le lodge, on marche dans la nuit noire. La forêt a changé d’aspect et on trouve d’autres animaux que l’on n’a pas l’occasion de voir la journée, comme cette grenouille à la bouche bizarre.

Ce gros lézard qui est immobile sur un tronc d’arbre.

Il y a différentes araignées des velues et des fines

Et une dernière grenouille qui dort sur une grande feuille.

On rentre fatigué après cette belle après midi à marcher dans la forêt sous cette chaleur étouffante. On a hate de prendre une douche et manger le diner. Nos compagnons de voyage allemands sont exténués, ils n’arrivaient plus vraiment à marcher, sur le chemin du retour ils manquaient de force et sont tombés plusieurs fois. Cette presque la fin de notre séjour et on dine ensemble dans la salle de restaurant du lodge. Nous partons le lendemain pour retourner à Puerto Maldonado et prendre l’avion pour notre prochaine étape à Cuzco. Ils leur restent une dernière journée complète à faire avec au programme une journée de marche avec un départ à 6h du matin. Ils nous envient un peu d’avoir choisi un programme de 3 jours et 2 nuits plutôt que le programme standard de 4 jours et 3 nuits car c’est épuisant et ils ne se sentent pas de continuer le lendemain, ils préfèreraient rester au lodge installés dans les transats. Pour conclure, nous avons apprécié cette découverte d’un milieu qui était très différent pour nous, c’est pourtant un environnement exigeant avec la chaleur et les activités qui épuisent facilement l’organisme. On est content d’avoir eu cette expérience mais on se dit qu’il manque peut être plus de moment où l’on n’a rien de prévu dans le programme pour juste profiter des bruits de la forêt depuis le lodge et de son jardin. On recommande quand même Jungle Pro qui est parfaitement localisé pour rejoindre les falaises d’argile où l’on voit la concentration de perroquets.