Guiyang est la capitale de la région du Guizhou, dans le Sud Ouest de la Chine. Riche d’un point de vue touristique, avec des paysages à couper le souffle, et des montagnes peuplées de minorités, cette province est une des plus pauvre du pays, et cela se ressent lorsque l’on marche dans Guiyang. On ne peut pas dire que l’on ressent de la pauvreté mais on sent un décalage de développement évident avec les autres capitales de province chinoises que j’ai visité. Pour une journée à Guiyang, nous avons visité le parc de Qianlingshan réputé pour ses colonies de singes puis sommes allés admirer la vue de nuit sur le pavillon de Jiaxiu.

Guiyang est construit au milieu des collines, c’est une ville qui semble plongée dans l’humidité et les nuages couvrent la pointe des plus hauts immeubles de la ville. Cet environnement donne un charme particulier à Guiyang, et l’on peut découvrir plusieurs ouvrages de génie civils impressionnants (avec un drone). Néanmoins, nous souhaitons nous rendre dans un parc assez particulier, en ville, qui abrite une grande colonie de singes connus pour leur roublardise. Le parc de Qianlingshan est construit autour d’un lac et d’un grand temple bouddhiste édifié dans la montagne, le temple de Hongfu.

Des caractères chinois sont inscrit dans la roche en bordure du chemin vers le temple

Le temple est très animé, il abrite une large communauté de moines avec leur dortoir derrière

Des stèles mortuaires ont été édifiées dans la montagne à proximité

Sur le chemin qui monte au temple, une partie de la montagne semble mise à nu, comme grattée méticuleusement.

C’est ici que vit la colonie de singes.

Ils sont installés dans les arbres au bord de la route et observe les passants. Ils sont très attentifs et réactifs.

Dès qu’ils voient un passant avec quelque chose d’intéressant dans les mains ou le sac, ils lui sautent dessus pour lui chiper. C’est devenu la véritable attraction du parc.

On s’installe et regarde un moment ce spectacle amusant de singes qui malmènent les humains. Ils sont très agiles et surs d’eux, ils n’ont pas peur et la plupart des gens leur jettent l’objet convoité avant qu’ils ne leur sautent dessus. Il est possible de prendre un petit chemin qui grimpe tout en haut de la montagne, dans le domaine des singes, là où la terre est grattée, mais personne ne semble avoir le courage de s’y aventurer. Un panneau rappelle le danger et l’attitude à observer. Depuis la route, on peut voir qu’il y au moins une trentaine de singes là-haut sur le chemin.

Puis arrive quelqu’un pas comme les autres. Ce jeune semble avoir une malformation et boite lorsqu’il marche. Il porte un gros sac à dos noir sur son ventre. Il semble particulièrement à l’aise avec les singes et leur parle avec autorité, les singes semblent l’écouter et le craindre. Dans son sac, il a pleins de cacahuètes qu’il donne une par une aux singes. Il vient nous voir et on entame la discussion. Cet homme-là qui n’a pas de famille vient en fait tous les jours à pied de chez lui, marche 5h par jour dans le seul but de nourrir les singes, il s’en est fait sa mission de vie. Il nous raconte qu’il ne travaille pas mais que quelqu’un lui donne de l’argent pour acheter les cacahuètes qu’il amène quotidiennement. Il vient ici depuis qu’il est enfant, et il nous dit connaitre beaucoup de choses sur ces bandes de singes, car oui il y en a plusieurs qui habitent ces montagnes et chacun à son territoire. Il nous fait approcher des singes qui sont beaucoup plus gentils et doux maintenant que l’on a été introduit. Puis il nous propose de partir à la rencontre des autres colonies du parc, nous acceptons sans hésiter. Certains singes sont agressifs, d’autres peureux, d’autres joueurs, certains paresseux. Leurs expressions de visage et attitudes semblent parfois si proches des nôtres.

Nous marchons au bord du lac du parc, certains singes aiment se baigner dans ses eaux. Ici il y a une colonie importante qui s’est installé dans les arbres entre le lac et la route.

Certains sont très joueurs et grimpent sur notre épaule. Notre nouveau compagnon nous explique qu’il laisse les singes au caractère les plus doux nous approcher et intimide ceux agressifs.

Le moment le plus adorable, c’est lorsqu’un petit singe m’approche par derrière, je ne le vois pas venir. Je porte un short et il semble particulièrement curieux à la vue de ma jambe poilue comme lui. Il me caresse la jambe comme s’il découvrait son cousin !!!

Nous remercions notre nouvel ami pour toutes ses connaissances qu’il nous a partagé, il nous laisse au pied de la montagne, car en nous accompagnant, il n’a pas fini de nourrir les singes il doit donc remonter vers le temple avant de pouvoir rentrer chez lui quand sa mission sera terminée. Nous sommes un peu honteux de lui avoir fait perdre son temps et son énergie mais il nous assure avoir été très content lui aussi.

Nous continuons notre visite de Guiyang par une des vues les plus classiques de la ville, dans le quartier du pavillon de Jiaxiu, construit au XVIe siècle. Ici, le plus beau c’est la nuit lorsque toutes les lumières du monument sont éclairées. Il faut attendre un peu plus d’une heure, on décide donc de mettre ce temps à profit pour manger une spécialité du Sud-Ouest de la Chine, une fondue de champignon. Un plat que j’adore avec de superbes saveurs de champignons qui imprègne ce que l’on plonge dans le bouillon. La nuit est tombée, on ressort pour se promener autour de la rivière qui est maintenant toute illuminée.

Guiyang est une ville qui semble être en retrait du développement accéléré de la Chine. On ressent ici une différence avec les autres capitales de province du pays. Néanmoins, la ville est agréable et se trouve une rampe d'accès parfaite pour les merveilles naturelles et culturelles de la région complexe du Guizhou.