La journée tant attendue de notre voyage est enfin arrivée. On avait organisé les autres étapes du séjour en fonction de la météo pour avoir une chance de découvrir les paysages incroyables du Landmannalaugar avec un climat plus clément. C’était une de nos premières motivations pour ce voyage. On sera pleinement récompensé avec des images stupéfiantes de cette région unique dont les montagnes sont teintées de différentes couleurs.
Nous partons de Hella de bon matin, et faisons un premier arrêt au supermarché pour faire le pleins de nourriture pour la journée. Nous prenons ensuite la route vers les highlands en suivant les indications du GPS. Je ne suis pas sur que ce soit vraiment la bonne route car on fait une bonne partie du chemin avant la F road sur une route en travaux. Bizarre mais finalement c’est aussi une chance incroyable car cette route est au milieu de nulle part et on a la chance de voir un Arctic fox traverser juste devant nous et courir à côté de la voiture, cette journée commence vraiment bien. On a réussi à voir un autre animal sauvage islandais après les rennes quelques jours auparavant.
La route est très facile jusqu’à une retenue d’eau puis le bitume laisse la place à une route en cailloux. Il faut rouler avec précaution mais ça passe largement mieux que l’on imaginait. On toune en direction du Canyon de Sigöldugljúfur où de nombreuses cascades coulent et le cours d’eau de jolies couleurs bleues turquoises. Magnifique endroit à une centaine de mètres de la F road pour le Landmannalaugar. Par contre les centaines de mètres se font sur des cailloux et il faut aimer être bien secoué. On peut aussi s’arrêter un petit parking et marcher, mais on ne l’a vu qu’en repartant.
La suite de la route est vraiment très agréable, majoritairement la F26 North est faite de sable, ça roule dans du mou et on passe sans problème avec bonne allure. On arrive à l’entrée du parc de Fjallabak Nature Reserve. Un ranger arrête chaque voiture pour rappeler les règles de sécurité et surtout il rappelle qu’il est strictement interdit de rouler en dehors du chemin car la nature a besoin de centaines d’années dans ce climat extrême pour se reconstituer. Il y a quand même des endroits ou l’on peut s’arrêter et admirer la rudesse du paysage du coeur islandais.
Ici il y a des volcans éteints, de la mousse a repoussé à certains endroits, ce qui donne un contraste de couleurs saisissant. Certains cratères sont maintenant devenus des lacs avec une eau très bleue, malgré les nuages sombres qui ajoutent à l’ambiance sombre de ces paysages. Le Cratère de Bláhylur fait une pause idéale car on est en hauteur et on domine le paysage vide, mis à part cette piste qui traverse au milieu du sable volcanique noir.
Des formes douces des collines laissent deviner la présence de volcans éteints.
On arrive à un point de vue au-dessous de la vallée volcanique. On domine une vue avec un lac qui reflète les couleurs vraiment bizarres de la montagne. Le Lac de Frostastadavatn se trouve de l’autre côté du Landmannalaugar, c’est superbe.
De l’autre côté ce sont des volcans recouverts de mousse. La piste traverse ce paysage extraordinaire et serpente au milieu des cônes. Le Cratère de Stútur a vraiment une forme particulièrement parfaite, avec le haut de son cône d’une couleur noire et ses pentes vertes recouvertes de mousse.
Un moment magique se déroule à présent sous nos yeux. Une horde de cavaliers accompagne une centaine de chevaux sur la piste. Ils sont très nombreux et on peut assister à leur cavale dans ce décor incroyable, c’est vraiment un moment fort de notre voyage.
On laisse passer les chevaux et on remonte dans la voiture, on est la première voiture qui les suit. On leur laisse de l’espace car ils courent autour de la piste et les cavaliers leur laisse une certaine liberté. On a la chance de suivre la horde de chevaux jusqu’au Landmannalaugar, à un moment donné ils se trouvent à côté de la voiture et galopent dans la nature. Un moment vraiment unique. La route est partout où l'on regarde d'une beauté brute.
Nous arrivons devant le parking du Landmannalaugar, celui avant le river crossing, il y a une passerelle piéton pour passer de l’autre côté de la rivière à pieds et donner ainsi accès aux splendeurs du Landmannalaugar aux gens qui n’ont pas envie de prendre le risque de passer le cours d’eau où qui ont une voiture qui n’est pas équipé. De mon point de vue, la route F26 north jusqu’à ce parking ne présente aucune difficulté, si ce n’est quelques moments dans le sable mou ou des côtes un peu raides de cailloux, rien de bien extraordinaire. Ce parking est donc pratique mais c’est plein, il n’y a plus de place. Cela nous dérange pas car on avait prévu de passer la rivière. Il y a en fait deux river crossing qui se succèdent, le premier assez peu profond et le deuxième un peu plus impressionnant. Nous regardons comment est passé la voiture devant nous et nous faisons le même chemin, c’est quand même intense car on a pas envie de se retrouver coincé là au milieu de cet eau glacée avec le moteur noyé. L’entrée d’air est assez haute quand même donc il n’y a pas de risque si on ne roule pas trop vite. Le plus important est que l’on ne traverse pas la vague formée par la voiture qui viendrait malencontreusement venir faire entrer de l’eau dans le moteur et le rendre bon pour la casse. De l’autre côté du guet, il y a beaucoup moins de véhicules et on se gare où on veut sans difficulté. Il y a un camping où l’on peut passer la nuit avec assez de place si on le souhaite. Mais dès que l’on ouvre la porte on est attaqué par les même moucherons qu’à Myvatn ce qui nous refroidit quant à l’idée de passer la nuit à côté de ces insectes. Le décor est à la hauteur de nos espérance, les couleurs des montagnes sont stupéfiantes.
Il fait un temps changeant et on se prépare un sac avec pleins d’habits différents en conséquence. On ne sait pas dire si il va faire beau ou pleuvoir ou le vent va se mettre à souffler.
Il y a trois boucles à faire dans la région du Landmannalaugar, elle démarrent autour de cette maison typique de l'Islande, semi enterrée pour mieux supporter le vent violent.
Une boucle facile qui fait un tour dans une coulée de lave séchée et revient au point de départ. Depuis cette boucle on a déjà accès à de magnifiques points de vue sur les montagnes, et on peut continuer cette boucle jusqu’au parking par un chemin moins praticable au milieu de la lave séchée riche en Obsidienne qui brille.
Ensuite il y a une boucle plus longue qui va jusqu’au sommet de Bláhnjúkur et une autre boucle qui va jusqu’au sommet de Brennisteinsalda, les deux montagnes du parc. Il est aussi possible de faire une grande boucle avec les deux sommets mais il faut avoir une bonne condition physique et partir le matin. Cela me semble faisable, mais je pense que ma copine ne pourrait pas suivre, et on prend tellement de temps à profiter pour observer le paysage que l’on ne serait jamais rentré avant la nuit.
On choisit donc de ne gravir qu’un sommet et ce sera celui de Brennisteinsalda qui est très coloré.
Le paysage est tout simplement époustouflant, on comprend pourquoi le Landmannalaugar est la région la plus touristique des highlands d’Islande, c’est un patchwork de couleurs.
Le temps change toujours rapidement en Islande et après le ciel noir de la matinée on a le droit à un beau soleil et il commence même à faire chaud, la température atteint les 16°C. On retire donc toutes les couches que l’on avait sur nous, le surpantalon, la veste coupe vent et le pull, on fini donc en T shirt au Landmannalaugar, c’est vraiment assez inhabituel je pense.
On se fait un pique nique face à la vue spectaculaire.
On passe à proximité d'un joli lac à la couleur bleue turquoise.
Après avoir passé une petite plaine fleurie qui permet d’être au coeur du paysage on arrive au pied de la montagne. Elle n’est pas très haute, mais c’est raide. On imagine que ça doit être très glissant par temps de pluie, on a de la chance. La montée reste quand même une épreuve car le chemin monte assez droit dans la pente.
La vue devient de plus en plus impressionnante car on domine le paysage depuis la crête, on ne compte plus les arrêts photo, chaque relief, chaque vallée a une couleur différente, un aspect différent, c’est une explosion de couleurs pour les yeux.
Certaines montagnes fument encore, et il y a de la neige qui résiste encore à la chaleur.
Au sommet, on a une vue sur tout le Landmannalaugar, l’endroit est idéal pour une pause et on s’assoit au bord pour profiter de ce moment. Un long moment.
La descente est bien plus simple que la montée, le chemin borde une coulée de lave noire contrastant avec les couleurs jaunes de la terre.
Il y a beaucoup de couleurs différentes, ici la terre a pris une teinte rougeâtre car il y a des fumeroles qui crachent de la vapeur en permanence et dépose les minéraux sur le sol.
On peut voir la vallée volcanique sous nos yeux, comment le flux de lave est descendu du volcan comme une rivière puis sécha.
Des lacs se sont formés au fond des petites vallées, ils ont une très belle couleur bleue.
La mousse qui recouvre les montagnes et donne cette couleur tant verte ou blanche et très fragile, elle est toute petite et a besoin de très longues années pour se regénérer.
La boucle descend au fond de cette vallée et les plus aventuriers peuvent prolonger l’effort en montant au sommet de Bláhnjúkur, la montagne grise. Elle est plus haute que Brennisteinsalda et la vue depuis le sommet doit être vraiment incroyable. Mais on se dit que l’on en a déjà pris tellement pleins les yeux que cela suffira et ma copine ne se sent pas capable de monter et redescendre.
C’est déjà une très belle boucle comme cela, et on fait quand même un petit détour pour s’approcher des montagnes colorées.
La descente est courte pour retrouver le champs de lave de la boucle facile. Il y a encore de l’activité géothermique ici avec des fumerolles qui sortent de la terre.
Le chemin qui traverse le champs de lave n’est pas facile car il faut s’aider de ses mains pour arriver à traverser. L'Obsidienne brille au soleil avec des formes bizarres, donnant une impression d’être dans un film fantastique.
On est content de sortir de la coulée de lave séchée car c’est un peu dangereux, la pierre est dure et le chemin hasardeux.
On arrive au bord de la rivière et on marche dans son lit jusqu’au camping du Landmannalaugar. On traverse des endroits où la terre a des couleurs que l’on n’avait pas encore vu comme ce vert foncé.
Nous faisons une petite pause sur le parking du camping, il est tard et il n’y a plus que les campeurs qui sont encore là.
On doit faire un choix. Est ce que l’on reste passer la nuit ici ou alors on continue jusqu’à notre prochain destination. Je me sens encore plein d’énergie et capable de rouler encore deux heures. On décide de manger un morceau et de reprendre la route. Mais avant, on fera plusieurs arrêts pour faire voler le drone. Le paysage du Landmannalaugar est encore plus impressionnant depuis le ciel. J’épuise les trois batteries avec le vent ce n’est pas facile à manoeuvrer mais les images sont vraiment belles. Ici même un amateur comme moi peut réaliser des clichés de toute beauté dans cette nature désolée mais grandiose.
Nous roulons donc avec des images plein la tête, quelle journée incroyable et qui restera gravée dans notre mémoire, c’est vraiment une fois dans la vie que l’on peut marcher dans de tels paysages. En plus avec un temps superbe ce qui rajoute à notre bonheur. Depuis Landmannalaugar on reprend la voiture, il faut repasser les deux river crossing qui sont pas difficiles puis en route. On hésitera à prendre la route F26 East plutôt que la North pour changer de paysage, mais elle est réputée plus compliquée et on se dit qu’à cette heure-ci ce n’est pas le moment de tenter le diable et d’avoir un souci mécanique au milieu de nulle part sur une piste peu fréquentée. Comme à l’aller, on n’a vraiment trouvé aucune difficulté dans la F26 North, on roule à belle allure dans le sable puis le passage sur les cailloux est un peu plus délicat mais on retrouve très vite le bitume. Sur le chemin, on réserve une chambre pour la nuit, au Nord de Reykjavik en direction de la péninsule de Snæfellsnes, notre destination du lendemain.