Première journée au Mexique, on commence par partir à la découverte du centre historique de la capitale du pays. La ville moderne de Mexico est une immense ville très étendue mais heureusement la plupart des attractions touristiques se concentrent au coeur de la ville autour de la fameuse place du Zocalo, une des plus grandes du monde. Mexico s'est construit en lieu et place de la capitale de la civilisation Aztèque, Tenochtitlan, qui était batie sur une île lacustre.
J’arrive à Mexico depuis la Carline du Nord, le vol American en Airbus A319 est plus long que je le pensais, il faut environ 5 heures pour relier Charlotte et la capitale du Mexique. La descente sur la mégapole la plus grande d’Amérique du Nord est impressionnante, la ville s’étend dans une cuvette entourée de montagnes et de volcans. On remarque qu’il y n’a pas beaucoup de gratte ciels à Mexico mais surtout d’immenses quartiers de petits bâtiments. En arrivant à l’immigration, les citoyens américains, canadiens et mexicains vont à gauche, les autres à droite. Je suis un des seuls qui va à droite. Or notre vol est arrivé en même temps qu’un vol en provenance de Cuba, il faudra une éternité pour passer l’immigration. Lorsque je finis enfin par sortir, le tourniquet à bagage du vol de Charlotte est déjà arrêté, ma valise n’est pas là. Je m’adresse à l’hôtesse préposée à American qui finalement l’avait rangé derrière le comptoir comme personne n’était venu la chercher. Finalement, je peux sortir de cet aéroport, au terminal on peut retirer de l’argent dans un des nombreux ATM, puis j’appelle un Uber. L’application est très pratique à Mexico, le prix est défini à l’avance, il n’y a pas de surprises et la voiture arrive en moins d’une dizaine de minutes. Il fait un temps magnifique, le soleil tape fort, l’air est chaud comme il faut, c’est une température très appréciable pour un mois de Février. L’aéroport est étonnamment proche du centre ville, en une demi heure on arrive en plein coeur du quartier historique de Mexico City, ou en espagnol de la Ciudad de Mexico. Je loge dans le quartier de Reforma, l’hôtel Hilton donne directement sur le parc de Alameda Central, le plus vieux parc de la ville, on ne peut pas faire plus central et pratique. La vue depuis le dernier étage sur Mexico est splendide. On peut voir la Torre Latinoamericana, le Palacio de belles Artes et même en regardant bien le Zocalo.
Je prépare un petit sac et je ressors directement me dégourdir les jambes après cette longue journée dans les transports. Il y a énormément de gens dans la rue à cette heure, beaucoup de vendeurs dans le parc Alameda et sur les trottoirs. Il y a aussi beaucoup de bruits, de la musique, des chants, des danses, des cris, les rues sont très animées. Je grimpe au 8e étage du centre commercial Sears où se trouve le café Finca Don Porfirio qui a une des vues les plus iconiques de Mexico et surement du Mexique. En effet, depuis la terrasse on donne directement sur le magnifique Palais des Beaux Arts, un des monuments les plus connus du pays avec sa façade en marbre, son toit de couleur jaune. Il est surnommé la Cathédrale des Arts de Mexico.
Je prends mon café en admirant cet imposant bâtiment, pour une première entrée en matière dans la découverte du centre historique de Mexico, je suis comblé.
Malheureusement la statue qui surmonte le dôme est en cours de restaurant et cachée par un échafaudage.
Juste à côté de SEARS commence le quartier historique de la ville, avec à son entrée le premier véritable gratte ciel de Mexico, la Torre Latinoamericana qui culmine à une modeste hauteur de 166 mètres, mais qui est quand même reconnu comme le premier gratte ciel construit sur une zone à haute activité sismique. Il a d’ailleurs supporté plusieurs terribles séismes sans dommages depuis sa construction. On peut monter tout en haut pour avoir une vue panoramique de toute la ville depuis l’observatoire du 44e étage. Pour ma part, je décide de ne pas y aller car depuis l’hôtel j’ai déjà une vue incroyable depuis le 26e étage et je préfère parcourir à pieds la ville.
Pour traverser la grande artère routière, il faut attendre longtemps, il y a beaucoup de trafic et on croise des vieux bus en piteux état.
De l’autre côté de la route, on atterrit sur la rue piétonne de Madero qui connecte le parc de Alameda et le Zocalo, il y a donc beaucoup d’animation ici.
La Casa de los Azulejos est recouverte de céramique peintes bleutées sur sa façade, c’est une très joli bâtiment qui a beaucoup de charme, l’intérieur vaut aussi le détour mais j’y retournerai plus tard dans la soirée.
Je continue de remonter la rue de Madero en direction du Zocalo. Le Zocalo ou Place de la constitution est considéré comme le centre de la ville de Mexico, c’est la troisième plus grande place du monde après la place rouge de Moscou et Tian’An Men à Pékin.
Elle a été édifiée au coeur de l’ancienne capitale pré coloniale de Tenochtitlán soit détruite et remplacée par Mexico. Les temples qui étaient disposées autour de cette zone qui était considérée comme le centre de l’univers ont été rasés pour laisser la place à une nouvelle ville espagnole, avec la cathédrale métropolitaine au Nord, Le palais national à l’Est, des bâtiments du gouvernement au Sud, et surtout un immense mat en son centre.
D’habitude un énorme drapeau flotte au milieu de la place, c’est une attraction en soi. Malheureusement, aujourd’hui il est absent, c’est bizarre ce mat au milieu sans le drapeau. Ce week-end c’est le jour de la constitution, une estrade est en train d’être installée pour les festivités officielles. On ne peut pas s’approcher. Je m’installe sur un des bancs au bord de la place pour m’imprégner de l’atmosphère de la ville. Je vois qu’autour de moi, quasiment tout le monde mange un plat rouge dans une assiette en plastique. La femme qui était assise à côté de moi m’aborde en me demandant d’où je viens, elle me dit que je ne ressemble pas à un américain. On entame la discussion car c’est une mexicaine qui habite au Texas et qui revient voir ses parents, elle aussi mange ce plat et je lui demande où elle l’a acheté. Elle me propose de m’y amener et on se retrouve deux blocs plus loin devant un restaurant qui vend des « chicharon » à emporter.
Nous retournons s’installer au Zocalo pour manger le chicharon.
C’est en fait un mélange de fruits et légumes avec une sauce légèrement pimentée sur une sorte de biscotte. La biscotte c’est ce que l’on appelle le chicharon. On échange, elle s’appelle Nat, elle me propose de m’accompagner pour faire le tour de la place alors que le coucher de soleil dore les façades de la cathédrale.
On entre dans une des églises qui est de style baroque à l’intérieur.
On finira la soirée à prendre un café tout en discutant de la vie en Amérique, au Mexique et France, de ses différences, des points communs, des joies et des peines. Je suis vraiment content d’avoir fait sa connaissance, dès la première après midi à Mexico. Atterrir dans une ville que l’on ne connait pas dans un pays que l’on ne connait pas, cela fait toujours un choc, il faut observer et essayer de s’adapter et comprendre les codes locaux. En ayant échangé ainsi, j’ai l’impression d’avoir pu faire un raccourci et appris beaucoup sur le Mexique au cours de cette soirée. On s’est installée dans la Casa de los Azulejos, l’intérieur est magnifique avec une salle pour prendre le thé avec un belle fontaine sur le mur.
Depuis le balcon, on surplombe la rue de Madero qui est toujours aussi active la nuit tombée. Il y a vraiment une effervescence le soir venu dans les rues. Les gens sortent, les artistes de rue font le show, il faut s’habituer à ce bruit, c’est joyeux, c’est chaleureux, cette ambiance latine vraiment attachante.
On se quitte ici, Nat me donne encore des conseils pour éviter les dangers de Mexico, puis s’en va retrouver sa famille. Une très belle rencontre, le genre de rencontre que l’on a plus de chance d’advenir quand on voyage seul, c’est l’avantage du voyage solo car il permet d’être complètement ouvert sur son entourage.
Le lendemain commence avec un merveilleux lever de soleil sur Mexico depuis le dernier étage de l’hôtel Hilton, il faut dire qu’avec le jet lag ça faisait un moment que j’étais réveillé. C’est en rentrant du petit déjeuner que je suis tombé sur le moment parfait, lorsque le soleil point son disque au dessus des montagnes. Les rayons du soleil éclaire tout le centre ville, avec le palais des beaux arts, la Torre Latinoamericana.
Au Nord le quartier de Guerrero avec les codes qui semble à des volcans éteints.
Et à l’Ouest les tours d’affaire de Reforma.
Le temps se couvre ensuite pour toute la matinée, il fait frais, j’ai bien fait de prendre une veste pour sortir. Avec ce temps pas très avenant, je décide d’aller commencer la journée en visitant les vestiges du Temple Mayor et son musée comme Nat me l’a conseillé la veille. Pour rejoindre le site archéologique, il faut traverser le Zocalo, et cette fois le drapeau flotte dans l’air, il est vraiment immense.
Le Temple Mayor était considéré comme le centre de la ville de Tenochtitlán, le centre de l’univers selon la mythologie Aztèque. Les espagnols ont donc rasé ce symbole de la culture qu’ils venaient de terrasser et ont utiliser les pierres pour construire de nouveaux symboles de leur domination, le Zocalo et la cathédrale. C’est une histoire infiniment triste mais qui se répète à chaque fois, c’est le vainqueur qui écrit l’histoire.
On trouve aussi quelques traces de l’art aztèques, des statues ou des moulures colorées.
Aujourd’hui les vestiges du Temple Mayor n’ont en aucun cas la grandeur des pyramides de Teotihuacan, il faut beaucoup d’imagination pour visualiser à quoi devait ressembler cette ville Aztèque il y a 500 ans. On trouve déjà une maquette du site pré colonial, qui permet de se faire une meilleure idée de l’urbanisme de la ville de Tenochtitlán et de la dimension des temples.
Les archéologues ont découvert que le temple est en fait constitué de plusieurs couches, comme un oignon, le grand dirigeant de chaque période agrandissant le temple en ajoutant une couche supplémentaire, toujours plus grand, toujours plus haut. En tout, il y a 7 couches que l’on peut traverser car le temple avait été creusé pour faire passer un canal à eaux usées en plein milieu. On remonte le temps au fur et à mesure que l’on avance.
Mais le clou de la visite est sans aucun doute le musée attenant. Dans ce musée on peut retrouver de nombreux trésors déterrés autour du Temple. Il ne faut surtout pas rater ce musée, il contient des choses impressionnantes.
On trouve aussi divers objets d’art et des statues de diverses représentations.
La culture Aztèque basée sur les sacrifices est très bien expliquée dans le musée, avec des tombes reconstituées.
Les pièces les plus importantes du musée sont surement les deux fresques exposées que l’on peut voir depuis les étages supérieurs. Notamment le disque représentant la déesse Coyolxauhqui démembrée retrouvée pendant les travaux en 1978. Ce disque représente une des histoires fondatrices de la mythologie Aztèque, lorsque Coyolxauhqui a tenté de comploter contre sa mère et qui finalement a été tuée par Huitzilopochtli.
A l’entrée du musée, on peut découvrir une reproduction du disque avec les probables couleurs d’origine.
Une autre fresque représente ici Coatlicue enceinte de Huitzilopochtli, point de départ de l’histoire mythique qui termine terriblement pour Coyolxauhqui et ses frères.
Ce musée est vraiment immanquable pour se faire une idée de la ville de Tenochtitlán et de son art. Je suis vraiment content d’avoir démarré la journée comme cela, En plus en sortant du musée, le temps a déjà changé avec un beau ciel bleu.
Après le Temple Mayor, je vais logiquement visiter le monument qui l’a remplacé chronologiquement, la cathédrale métropolitaine de Mexico. La cathédrale a été construite après la chute de Tenochtitlán mais a été agrandi au fur et à mesure pendant 250 ans, elle a donc plusieurs styles architecturaux, même si elle s’inspire principalement des églises gothiques d’Espagne.
La façade est chargée de statues de saints sur toute sa hauteur.
A l’intérieur, l’autel est grandiose avec une profusion de dorures et de statues.
On sent que l’on est passé d’un univers à l’autre, de la culture des sacrifices humains des Aztèques à la résurrection du Christ. Les Mexicains ont adhéré au christianisme qui tient aujourd’hui une place importante dans leur vie et la cathédrale métropolitaine est le premier des symboles de leur foi.
Le Zocalo est maintenant parfaitement dans la lumière et je décide monter dans un des restaurant en terrasse de la place pour avoir une vue plongeante. Il y a plusieurs choix possibles, mais je choisis le restaurant du Gran Hotel Ciudad de México, un hôtel à la magnifique décoration construit par un Français au début du XXI siècle. La verrière est splendide, les ascenseurs sont d’époque, cet hôtel a un charme fou qui mérite d’être vu.
La vue depuis la terrasse est pas mal du tout non plus, on domine le Zocalo et on a un angle parfait pour admirer les bâtiments de la place et son immense drapeau.
Je prends le déjeuner sur cette terrasse, on ne peut pas trouver mieux comme endroit je pense.
Je retourne vers Alameda Central, le jet lag se fait sentir, et une sieste est nécessaire. Sur le chemin du retour, je repasse devant la Casa de los Azulejos baigné dans une belle lumière d’après midi.
Ces Azulejos ont fait un chemin incroyable, si cette technique artistique est d’origine Maure, elle a été adopté dans la péninsule ibérique lors de la colonisation arabe entre le VIIIe et le XVe siècle. Enfin, ils ont traversé l’Atlantique avec les conquistadors de la Nouvelle Espagne. La Casa de los Azulejos en est un des plus beaux exemples à Mexico.
Je fais un dernier petit détour par le Palais de la Poste. Effectivement, le nom indique bien de quoi il s’agit, un bâtiment magnifique qui ressemble à un palais et qui est en fait un bureau de poste. Un grand bureau de poste, toujours en service, mais le décor du début du XX siècle est grandiose. On y trouve un escalier monumental et des ascenseurs à la décoration détaillée. On se croirait à Chicago.
Les guichets sont aussi splendides, c’est un endroit qui mérite vraiment le détour et qui est inhabituel.
Avec le jetlag, il y a 7 heures de différence avec la France, la sieste est indispensable pour tenir pendant ce voyage. C’est dur car je suis éveillé depuis 2 heures du matin. Je rentre me reposer une petite heure pour reprendre des forces. Je dois me rendre à Reforma pour aller récupérer la voiture de location que j’ai réserver pour une semaine. Je n’étais pas sur du choix du moyen de locomotion idéal pour ce trip le long des villes coloniales du Mexique Central, j’étais un peu inquiet pour la circulation et la sécurité seul dans des coins isolés, mais je me suis rendu compte que c’était vraiment le choix le plus pratique, n’ayant pas beaucoup de temps malheureusement. Je profite d’aller à Réforma pour aller voir le Angel of Independence. Cette statue en or commémore l’indépendance du Mexique, elle est édifiée tout en haut d’une grande colonne au milieu des immeubles modernes.
Les démarches pour récupérer le véhicule mais finalement je sors du parking avec mon compagnon pour la semaine. Je m’adapte rapidement à la circulation dans la ville de Mexico, il y a beaucoup de bouchons et on avance au pas, mais les gens sont plutôt cool et laissent passer. Il faut quand même bien regardé les rétroviseurs car parfois des motos déboulent à toute vitesse. J'arrive à l'hotel au moment du coucher du soleil.
Pour cette dernière soirée à Mexico avant de prendre la route du Nord, je pars découvrir l’ambiance des Mariachis qui se retrouvent pour des performances en costume traditionnel tous les soirs. Pour cela, il faut aller à la place Garibaldi, un peu au Nord du quartier historique. Une zone visiblement assez peu sure, donc on m’a recommandé d’y aller en taxi. Il y a énormément de groupes qui jouent les uns à côté des autres, on est dans une agréable cacophonie mais c’est vraiment amusant.
Je choisis un restaurant qui donne sur la place pour observer le spectacle désorganisé qui se joue sous mes yeux. Une superbe soirée qui conclut ce court séjour de découverte du coeur historique de Mexico, une ville très attachante.